Maman et dépression (post partum ou pas)
Yoka:
Bonjour,
Je suis une octobrette 2013 et je souffre actuellement de dépression, ce n'est pas une dépression post partum mais plustot un vieille dépression non soignée qui a ressurgit à la naissance de mes 2 amours.
Mes amies octobrettes n'arrivaient pas à me soutenir dans ma détresse ne l'ayant pas vécu elles même, elles m'ont donc conseillées d'aller sur un forum spécialisé sur la dépression et la maternité. Les témoignages que j'y ai lu m'ont rassurés et le peu d'échanges que j'ai eu avec eux m'ont fait beaucoup de bien. C'est rassurant de se sentir moins seule dans ses cas là et de savoir qu'il y a possibilité d'en sortir et relever la tête.
J'ouvre ce fil car en recherchant sur le forum je n'ai pas trouvé de fil dédié à la dépression dont peuvent être victimes les mamans ou futures mamans de multiples (ou même les papas, on les oublie souvent). Et je suis sûre qu'il y a d'autres mamans ici qui comme moi souffrent et à qui cela peut faire du bien de partager nos expériences, nos ressentis, nos peines, notre désespoir... Mais aussi nos avancées, nos progrès, nos espoirs...
Le tout sans être jugée, en sachant que nous vivons chacune à notre manière la même chose, un peu comme pendant la grossesse.
Le but étant de nous soutenir et nous conseiller mutuellement. Rien que de partager et mettre des mots sur sa souffrance peut aider. Peut être des témoignages de mamans passées par là pourront nous aider aussi.
Si j'ai mal cherché et que ce fil existe déjà je m'excuse à l'avance mais je ne l'ai pas trouvé.
Yoka:
Alors je vais ouvrir le bal et me présenter un peu plus.
Ici je m'appelle Yoka, mes petits mecs sont arrivés le 10 septembre 2013. Comme je le disais dans l'intro, déjà avant la grossesse j'étais dépressive, on peut presque dire que je l'ai été plus ou moins toute ma vie.
J'ai perdu ma mère il y a 20 ans, j'en avais 12, du coup j'ai toujours manqué d'affection, de soutien et du modèle que peut apporter une mère, surtout au moment de l'adolescence... (je résume un peu mais c'est plus où moins ça)
Pendant ma grossesse j'étais dans ma bulle, rien ne m'atteignait, et pourtant on vendait notre appartement pour combler nos dettes et on déménageait en catastrophe 1 mois avant la naissance des bébés, donc moi allitée et mon mari devant tout gérer seul.
Quand les petits sont arrivés, ils n'ont pas eu de problèmes de prématurité, juste un petit poids pour l'un qui a du rester une semaine de plus à l'hopital à cause d'une sonde gastrique. Donc la 1ere semaine avec L à la maison à faire des visites quotidienne à N à l'unité kangourou (néonat pleine), je culpabilisais comme une malade de ne pas pouvoir passer toute la journée avec N et les puericultrices me fesaient bien sentir que sa maman le manquait...
Quand N est sortit, il était en hospitalisation à domicile (HAD) et mon mari était toujours en arret, donc nous avions une puer qui passait tout les jours et nous expliquait comment s'occuper de nouveaux nés et répondait à toutes nos questions, c'était trés rassurant.
Quand l'HAD s'est terminée, mon mari a repris le boulot en même temps et je me suis retrouvée toute seule toute la journée avec les 2 bébés à gérer. Bien sur ils ne fesaient pas leur nuit et quand on dormait 4h par nuit on était contents. Au fur et à mesure ce n'étaient plus les pleurs des bébés qui réveillaient mon mari la nuit, mais les miens...
C'est au mois de novembre que j'ai craqué complètement, lors d'un change de trop, je me suis énervée après l'un des petits (verbalement bien sur) et je suis partie en crise de pleurs inconsolables, je me disais que j'avais traumatisé mon petit à lui crier dessus alors qu'il n'avait rien fait de mal... Pendant des jours je me suis effondrée petit à petit jusqu'à ne plus être capable de rentrer dans leur chambre, je pleurais tout le temps, mais le pire je pleurais aussi en les changeant ou leur donnant le biberon...
A ce moment là je me suis dit que cela ne pouvait plus durer, mon mari a été arreté pour d'autres raison et a pu me soutenir, prendre le relais. J'ai demandé à voir la psy de la pmi qui a confirmé ma dépression et conseillé de prendre des anti dépresseurs. Mon généraliste a préférer commencer par des anxiolitiques.
En parallèle la puer qui me suit à la pmi a mit en place une tisf pour nous aider car nous sommes toujours dans les cartons, et j'ai de gros soucis avec la caf pour avoir mon quotien donc je ne pouvais faire aucune demande moi même. Au fur et à mesure des séances avec la psy de la pmi elle s'est retrouvée dépassée et m'a envoyée vers le CMP (centre medico psychologique) du coin. J'y ai rencontré un infirmier en décembre pour évaluer mon état et il a confirmé qu'il me fallait d'urgence des anti dépresseurs.
Je pleurais encore tout le temps, mangeais à peine et hyperactivité pour m'occuper sans arret et ne pas réfléchir, sans compter le manque de sommeil...
Mon généraliste a donc accepté de me prescrire des anti dépresseur dans l'attente de voir un psychiatre. Cela fait 1 mois que je suis sous antidépresseurs et anxiolitiques, cela va mieux mais j'ai encore de grosses crises de panique, d'angoisse ou de pleurs. Je recommence à peine à manger et dormir, j'ai du perdre dans les 5Kg en 3 semaines.
J'ai eu aujourd'hui la date de mon rendez vous psychiatre et c'est pour début février. En attendant je n'ai vu personne depuis des semaines et je me ressens sombrer petit à petit.
Mon mari reprend le travail à la fin du mois et ça me fait peur aussi de me reretrouver toute seule...
Voilà en résumé mon histoire, j'oublie plein de trucs mais je pense qu'il y a l'essenciel.
Yoka:
Merci beaucoup pour ton témoignage Ciboulette :)
C'est difficile de reconnaitre qu'on est malade (car c'est une maladie) et que ce n'est pas juste la fatigue ou autre.
J'avoue que je n'ai pas l'impression d'assumer mes petits, je me bats pour eux, pour justement éviter l'hospitalisation.
Mais c'est un combat quotidien et malgré les médicaments je sens que je flanche ses jours ci... Cela fait plusieurs jours que mon mari assume au moins la moitié des bib voir plus car je suis épuisée et à bout, autant physiquement que mentalement...
J'ai tellement peur de craquer pour de bon quand il reprendra le boulot et que je me retrouverais seule avec les petits, et que cette fois ça finisse en hospitalisation.
Une des psychologue que j'ai vu m'en a parlé, c'est ce qui m'a donné le coup de fouet supplémentaire pour me battre et tout faire pour remonter la pente. C'est à partir de là que j'ai insisté pour avoir des médicaments.
A la fois je. devrais tenir 3 jours avant de voir le psychiatre, ce sera un bon test... :-\ (il reprends le 3, j'ai rendez vous le 6)
Pour ce qui est du soutien autre que mon mari, il n'y a pas grand monde, mon pere est incapable de s'occuper de tout petits et il fait lui aussi une dépression... Et mon mari a perdu ses 2 parents... Pour le reste de la famille je suis en train de reprendre contact petit à petit mais il n'y a personne à proximité. Pareil pour les amis, ceux qui voudraient aider habitent au mieux à des centaines de km...
Du coup il ne nous reste que la tisf qui intervient 2 fois par semaine, et dont on bénéficie en urgence grâce à la pmi.
ModL:
Bonjour Yoka!
Je n'ai pas connu la dépression... juste des passages à vides plus ou moins grands... Et après l'arrivée de ma fille (la 1ère) j'ai été suivi 1 an par la psy de la maternité... Il n'y en a pas une à la maternité chez toi? Parce que c'est gratuit.. et en général, il y a des RDV super rapidement!
Bon, on n'est d'accord, ce n'est pas un psychiatre, donc pas de médicament... mais si vraiment ça ne va pas, ça pourrait peut-être t'aider à tenir jusqu'à ton RDV du 6 février?...
Et sinon, comme le dit Ciboulette, une hospitalisation dans un pole mère / enfant peut être la meilleure solution dans un premier temps, juste pour retrouver des forces et récupérer tout le sommeil qu'il te manque! Et en plus, il y aurait là-bas tout le soutien dont tu as besoin. A la limite, appelle-les pour savoir comment sa se passe, les démarches...
Dans tous les cas, bon courage...!!! Et oui, tu vas sortir la tête de l'eau, et OUI, tu vas retrouver le bonheur d'avoir des jujus!!! ;)
Prends soin de toi!
Yoka:
Merci beaucoup Ciboulette et ModL.
En effet la psy m'avait parlé de l'hospitalisation avec les enfants, mais ça me fait très peur quand même, pour mon mari aussi.
Je ne sais plus trop quoi faire, encore aujourd'hui j'ai passé l'apres midi à pleurer et là je suis au lit tellement je suis épuisée... Je ne sais même plus si c'est physique ou mental...
Heureusement mon mari gère de bon coeur les 2 le soir, surtout en ce moment. Mais mes fils me manque, j'ai envie de les caliner, les serrer dans mes bras... Mais je ne veux pas qu'ils me voient en larmes encore. Je voit bien dans leurs regards qu'ils le sentent.
Quand j'ai accouché j'avais demandé à voir la psy de la mater mais sur les 11 jours où j'y suis restée cela ne s'est pas fait, elle était indispo ou trop occupée, je ne sais pas...
J'ai essayé de rejoindre celle de la pmi mais c'est difficile de prendre un rendez vous avec elle...
Je sens bien que mon craquage actuel vient beaucoup du fait que je n'ai parlé à personne depuis le débutdu mois. Il y aura pile 1 mois entre mon dernier rendez psy pmi et celui avec le psychiatre...
En attendant il me reste la solution de revoir un infirmier du cmp mais il donne encore moins son avis qu'un psychologue presque... Mais là je peux avoir un rendez vous la semaine d'apres.
Je ne sais plus.... je sais juste que je ne tiendrais pas comme ça jusqu'au 6 février...
J'essairai peut êtred´appeller la mater lundi voir ce qu'ils en disent. Mais vu que je commence à être prise en charge au cmp... C'est aussi le soucis de voir 4-5 spécilistes différents et repartir à zero à chaque fois qui me fait peur... :-\
Merci encore pour vos avis, l'hospitalisation peut me paraitre une option maintenant, ce qui n'était pas le cas avant tellement cela m'effraie...
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