les tribulations d'une jeune maman en DDPP

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hicksfailles:
bonjour, petite présentation, moi L 26 ans, monsieur Y 37 ans, test de grossesse positif le 25 mai 2011, première echographie le 20 juillet 2011 où nous apprenons qu'il n'y a pas 1 mais 2 bébés dans mon ventre, la grossesse s'est bien déroulée jusqu'à 6 mois et demi de grossesse où j'ai été hospitalisée pour menace d'accouchement prématuré. Mes fils ont vu le jour le 18 décembre 2011 à 34SA. ils sont restés 3 semaines en néonat et sont enfin rentrés à la maison le 7 janvier 2012.
Au début ça se passait bien, je pensai pouvoir tout gérer, mais au bout de 7 mois j'ai craqué, et pas qu'un peu.
j'ai commencé à demander un peu d'aide autour de moi au mois de juin, les super mamies venaient me prêter main forte, je suis allée voir le médecin qui m'a prescrit un antidépresseur et je suis allée voir une psychologue spécialisée dans la périnatalité, ce qui m'a permis de mettre le doigt sur certains points, comme le deuil de la grossesse que j'ai eu du mal à faire ou l'accouchement prématuré que j'ai eu du mal à accepter.
malheureusement les choses allaient de moins en moins bien pour moi, j'étais épuisée, physiquement et moralement, je ne mangeais plus beaucoup car je préférai dormir plutot que manger.
j'ai fini par ne plus en pouvoir, je n'avais plus le goût de vivre, pourtant mes fils étaient mes rayons de soleil, mais me réveiller chaque matin me semblait de plus en plus insupportable, et je ne voulais pas en parler avec mon compagnon pour ne pas "l'embeter " avec ça, je n'arrivais pas à dormir le soir ce qui faisait que j'étais épuisée en journée.
un soir où je n'arrivais pas à dormir j'ai décidé de poser sur papier ce que je ressentais, physiquement et moralement, je l'ai laissée sur la table, mon compagnon l'a lue le lendemain matin,comme je l'avais prévu et il m'a demandé d'aller voir tout de suite mon médecin car il avait très peur pour moi, ce que j'ai fait, j'ai donc montré la lettre au médecin qui m'a dirigée vers les urgences pour voir un psy très rapidement. :-\

j'ai été hospitalisée 10 jours en tout fin juillet,car sur place les médecins m'ont diagnostiqué un trouble bipolaire, donc ils ont mis en place un traitement adapté, ces 10 jours ont été très éprouvants pour moi et mes proches mais il m'ont permis de me reposer et de discuter avec des professionnels.

désolée de vous écrire un roman et bon courage à ceux qui vont lire ceci, j'écris cela car j'ai besoin de poser les mots et je me dis que je ne suis surement pas la seule à etre passée par là. c'est surement un peu brouillon et cafouilleux, mais j'écris comme ça sort de ma tête. ::)

bonne soirée 

Bambinette:
Et bien ne soies pas désolée, si tu l'as écrit c'est qu'effectivement tu en avais besoin !
Et l'avantage d'un forum, c'est qu'on lit si on veut !  ;D ;D ;D ;D

Il me semble important d'être bien prise en charge et accompagnée médicalement d'un côté, par l'entourage de l'autre ; bon courage à toi et continues à venir vider ton sac si tu en ressens l'envie / le besoin ; il y a toujours ici des oreilles attentives.

 :-*

hicksfailles:
merci Bambinette

alors voilà, petit retour en arrière sur la journée du samedi 21 juillet, jour de mon hospitalisation, à l'origine je me voyais passer 2-3 jours là bas pour recharger les batteries et être en pleine forme pour reprendre le travail le  23 juillet après plus de 9 mois d'arrêt, j'attendais ce moment avec impatience car je ne suis pas faite pour rester à la maison, j'aime mes enfants plus que tout mais ma place est au travail, j'ai beaucoup d'admiration pour ces personnes qui s'occupent de leurs enfants à longueur de journée, car j'en suis incapable, c'est comme ça...

j'arrive à l'accueil des urgences où je tend la lettre du médecin pour mon admission, et après avoir attendu 1/4 d'heure à tout casser j'ai été prise en charge par une infirmière, elle me demande de lui expliquer la situation, c que je fais, non sans mal (je me sentais tellement bête à ce moment là..) elle me place dans un box pour attendre la visite d'un médecin.
Y m'avait rejoint aux urgences, il est resté à mes côtés.
le médecin arrive, je réexplique mon cas, il fait les examens de routine, donc petite tension, perte de poids de 4kg, il faut dire je mangeais à peine depuis plus d'une semaine, il décide donc de me garder au service de médecine E, chez les "suicidants", ça donne envie...arrivée dans ma chambre, on me réexamine encore, et les infirmières m'expliquent le règlement: -on reste en pyjama et chaussons la journée, comme ça si on se perd dans l'hopital, on repère vite de quel service on vien, en plus du magnifique bracelet que nous portons au poignet,
                   - pas de médicaments,alcool et autres substances à disposition, tous les médocs sont placés dans un sac plastique, on me laisse quand même garder ma pilule (en même temps je risque pas de me faire grand mal avec ça...)
                  - pas d'objet coupant, piquant etc pouvant être dangereux pour moi
                  on a le droit d'aller dehors sous le hall mais c'est tout etc...
Y revient donc avec les affaires auxquelles j'avai le droit, mon balladeur, des livres de jeux (oui j'ai pris 50 ans durant mon hospitalisation  ;D )
mes parents ne sont pas venus me voir ce jour là, j'ai été extrêmement déçue, ça m'avait déjà été difficile de les appeler pour leur dire que j'étais hospitalisée, mais là ça m'a fait très mal qu'ils ne viennent pas, le soir ils m'ont envoyé un sms me disant "désolé on a pas pu passer, on viendra demain, les copains sont à la maison et on t'embrasse tous très fort", alors quoi, ils n'ont pas pu venir car leurs amis étaient à la maison, j'étais encore plus mal qu'avant, j'en ai discuté avec une infirmière qui a été très gentille et qui m'a conseillée de leur en parler le lendemain ou si je n'y arrivais pas de leur écrire une lettre car peut être que les mots viendraient plus facilement.
j'ai à peine touché à mon plateau repas, un peu quand même car je n'aime pas l'idée de gacher de la nourriture.
le soir on me met un petit traitement pour m'aider à dormir (euh me shooter plutôt).
le lendemain, et comme tous les autres jours, visite du médecin et des psy du service, on parle un peu, mais je n'arrive pas à mettre le doigt sur le pourquoi de mon mal être.
mes parents arrivent en début d'après midi, l'air de rien, j'avais suivi les conseils de l'infirmière et leur avais écris une lettre, je leur ai donc fait lire, ma mère  a pleuré, mon père s'est vexé et mon frère était un peu perdu, au bout de 20 longues minutes de silence pesant j'ai demandé à ce qu'une infirmière vienne expliquer exactement la situation car ils ne s'en rendaient vraiment pas compte et je n'arrivai pas à leur expliquer.
finalement après plus d'1h30 les choses sont rentrées dans l'ordre, on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de malentendus entre nous qui faisaient qu'on ne comprenais pas les choses de la même manière.

aujourd'hui je regrette de leur avoir fait du mal, mais je pense malheureusement que c'était nécessaires, il y a des choses que je gardait en moi depuis des années qui ont pu être posées sur la table ce jour là, mais ça n'a pas été sans mal...

c@millou:
Je t'ai lu et je me suis retrouvée quelques années en arrière, à l'époque je n'avais pas encore mes filles et la souffrance était telle que j'ai bien cru qu'il me faudrait en finir pour arrêter tout ça... J'ai eu l'immense chance d'être suivie depuis (et j'y retourne encore régulièrement pour relâcher la soupape) et j'ai enfin pu me reconstruire sur des basses saines, vu que tout avait été détruit... Poser des mots sur sa souffrance, tenter de la décrire en des termes adéquats, c'est déjà réussir à prendre du recul, se mettre à distance pour se protéger. Aujourd'hui, tout va mieux: je n'ai pas la vie dont je rêvais, mais au moins elle n'est pas noire comme je l'appréhendais et mon homme et mes filles ont tout embelli sur leur passage, me permettant de m'estimer moi-même et même de m'aimer (chose inconcevable il y a encore quelques années!). Je te souhaite de tout coeur de réussir ton cheminement, de donner un grand coup de pied dans ce qui est bancal pour tout reconstruire bien droit, et surtout de t'aimer parce que tu le mérites  :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-*

Laety 89:
tu as su tirer la sonnette d'alarme, et surtout tu as été entendue correctement: c'est déjà bien

ondes +++++++++++ pour continuer sur cette bonne voie, et comme l'a dit Bambinette, viens vider ton sac à chaque fois que tu en ressens le besoin, on sera là pour t'écouter

 :-*

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