c@millou
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« Répondre #1341 le: 25 Février 2013 à 15:22:55 » |
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Je crois que je viens de rencontrer la sf la plus désagréable du monde, hélas! La journée avait mal commencé: neige (à peine 1cm, mais ça y est, plus personne ne sait conduire en RP), donc je me dis que pour les bus dans mon quartier, c'est mort (j'habite sur une forte pente), je rejoins la gare RER la plus proche où on me dit: "il y a des perturbations, essayez de gagner l'autre gare" (SNCF), sachant qu'avant de la rejoindre, il y a une pente à 18 pour 100 (enjoy!). Arrivée en nage à la gare SNCF, j'apprends qu'il y a eu un incendie d'un poste d'aiguillage dans la nuit de samedi à dimanche: "pas de trains pour deux semaines par là, c'est coupé ma bonne dame!" Je redescends la pente de l'autre côté, histoire de gagner le tramway, qui, ouf, fonctionnait toujours, mais donc récupérait tout le monde, bien sûr... Après avoir eu l'expérience de ce que peut vivre une sardine à l'huile, j'arrive enfin devant l'arrêt du bus qui me déposera devant l'hôpital: pas de neige, route droite qui ne nécessite aucun déblayage, je vois passer six bus dans l'autre sens, mais toujours rien pour nous. Arrive enfin un bus après 45minutes (au lieu d'un intervalle de 4 à 6 minutes d'habitude!), plein comme un oeuf, qui finalement, n'ouvre ses portes que pour permettre à ses passagers de respirer, puisqu'il n'y a pas un cmcarré pour rentrer. Passe enfin un autre bus qui accepte de nous prendre et nous sert le couplet de "il y a un accident sur l'autoroute", bien, bien, bien, sauf que ce bus ne passe jamais sur l'autoroute en question, je ne vois donc pas à quoi sert cette excuse foireuse... J'arrive enfin à l'hôpital, escortée d'une nuée d'autres malchanceux, je parviens enfin au couloir d'échographie où l'on me dit, assez sèchement: "vous êtes en retard, vous passerez après les autres!" (j'ai juste deux minutes de retard, je suis rouge, suante, échevelée avec mon ventre dans mes deux mains, il n'y a qu'à me voir pour se douter que ce n'est pas de bon coeur que je viens de cavaler au risque de me vautrer dans les escaliers). Je finis par m'asseoir et papote avec les autres futures mamans sur l'état déplorable du trafic... et je tombe des nues! La personne prévue juste avant moi (9h45) n'est pas encore passée, je ne suis donc pas responsable du décalage du planning, mais qu'importe, on me fait attendre deux heures de plus! Heureusement, j'ai un bon bouquin, puis je ne vais pas risquer l'ulcère d'estomac pour ça... D'autant que la petite a été secouée et aspire aussi à plus de calme, bref. C'est enfin mon tour, après l'ensemble des consultations du matin, et là, c'est un florilège: "C'est votre combientème? -Mon troisième. -Ah! donc vous avez accouché déjà deux fois! -Heu... non, une seule. -Ca, c'est pas possible! -Si, c'est ce qu'on appelle communément des jumelles." A sa tronche, j'aurais dû me douter que ça se passerait mal. "-Donc, elles étaient prématurées! -Non, elles avaient dépassé les trois kilos chacune... -Impossible! Vous deviez encore être dans les vapeurs de l'anesthésie! -Alors toute l'équipe en avait profité et a fait des faux sur leurs carnets de santé..." Blague à part, ça devait être de la bonne pour que l'équipe au grand complet ait été victime d'une hallucination collective! Les mesures n'étaient ni faites, ni à faire: peut-on m'expliquer comment, avec des mesures de diamètre (crânien et abdominal) plus petites que celles de mes filles (j'ai gardé les compte-rendus et ai comparé), mon bébé peut se retrouver avec des mesures de périmètre (crânien et abdominal) plus grandes que celles de mes aînées? Et la différence est énorme! En plus, elle me change encore la date de début de grossesse (bientôt, j'aurai été fécondée avant même ma dernière date de règles, à ce rythme-là, alors que moi je sais que j'ai ovulé le 4 août, puisque j'ai toujours un pincement qui dure environ une demi-heure à une heure quand ça survient, et je l'ai bien senti ce jour-là), on est passé du 4 août au 2 août, au 1er août (date retenue par la Sécu), au 31 juillet, mais à part cela, mon bébé est plutôt petit! C'est sûr que si on lui enlève une semaine de développement, c'est sûr qu'elle va être plus petite! Elle pèse quand même 1,7kg, mais même pour cela, je n'en suis pas sûre! Moi, ça ne me trouble pas d'avoir un beau bébé potelé et joufflu (comme je lui dis, Zhom pesait ses 5 kg et 55cm à la naissance) et là, ça ne rate pas: "-Ben oui, mais il y a trente ans, on ne savait pas calculer les termes aussi bien que maintenant... -Heu... les règles aussi avaient court il y a trente ans... D'autant que ses frères et soeur sont bâtis sur le même moule..." Et puis, apothéose: "-De toute façon, on vous déclenchera... -Sur un utérus cicatriciel? Juste histoire de voir ce que donne une hémorragie interne, alors..." Sur mon dossier, il est marqué en énorme "Antécédent de césarienne", j'hallucine! "Et vous aviez accouché à combien? -On m'a déclenché à 38SA +3! -Oh, c'est beaucoup! -Ben oui, mais pas eu une contraction, pas de perte des eaux, les bébés étaient nickel tout comme les placentas donc fallait bien attendre... Je connais une amie qui a accouché à 41 SA, mais c'est vrai qu'elle avait un vrai projet de naissance pour que ce ne soit pas trop médicalisé... -Impossible! Elle a cru accoucher à 41 SA, mais elle n'a pas dû aller au-delà de 38! -Vous savez, ce n'est pas bien compliqué, sur un calendrier, de savoir compter jusqu'à 41, hein..." En plus, elle m'a labouré le ventre, j'étais pliée en deux en sortant de là et j'ai été à deux doigts de la gifler. Surtout qu'elle a crié sur mon bébé (elle voulait faire une photo de la figure, moi perso, je m'en foutais un peu, mais ça avait l'air d'être important pour elle), parce que la photo était floue! Ca avait d'abord été sur moi: "-Arrêtez de respirer! Ca bouge! -Là, je ne bouge plus, c'est juste qu'il y a quelqu'un de vivant là, dans mon ventre... -Mais tu vas arrêter de remuer!" Et elle lui a enfoncé la sonde sur la figure! Une folle! Bref, je suis sortie de là secouée, tremblante de rage, mais bon, au moins j'ai vu que la petite va bien, qu'elle a un coeur tout ce qu'il y a de plus beau, des bras, des jambes, des doigts et des orteils en nombre habituel et que tout est fermé hermétiquement! J'espère ne jamais retomber sur cette femme (de toute façon, j'ai son nom sur le compte-rendu) parce que brrrrrrr! Quand on n'aime pas son métier, faut pas en dégoûter les autres!
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