+1 aussi avec ce que vous dites.
J'ai commencé à avoir des formes au CM1, ce qui était tôt "de mon temps". Ma mère ne voulait pas comprendre mon besoin de pudeur et etc.
A partir de là, j'étais "la grosse" et dans la famille on disait que j'étais "costaud", ah, ça a bien marché, c'est bien ancré dans ma tête maintenant et depuis je me suis toujours trouvée grosse et encore aujourd'hui. Alors que quand je regarde les photo
Objectivement, il y a le changement à l'adolescence qui fait qu'on n'est pas sous notre meilleur jour avec le corps en train de se transformer mais j'étais pas grosse!!
En 5ème, J'avais atteint ma taille définitive, 1,70 et je faisais 56 kg, ce que j'ai gardé jusque vers 25 ans. Et je me trouvais grosse, horriblement grosse.
Les moqueries sur le physique et sur le caractère, les tirages du soutien gorge dans le dos pour faire rire tout le monde en 6ème, les questions "salaces", les coups (et les autres, spectateurs: "mais c'est pas si grave!" C'est très bien décrit dans le document), les renversages de sac, les arrachage de lunettes (sans quoi je ne vois absolument rien), être toujours la dernière à être choisie dans ces p****** d'équipe en sport, avoir quelqu'un qui me parle juste pour me copier dessus et etc etc etc etc
Je me suis retrouvée dans tout ce document
Même les "copines" ne font rien, minimisent disent "oui mais si tu ne réagissais pas comme ça" et etc. Les profs voient (surtout en sport!!) mais ne disent rien.
Pour moi, c'était de la peur tous les jours et peu à peu je me suis détestée, j'ai intégré l'idée que j'étais moche, grosse, nulle (pas les notes, le caractère).
Et après, petit à petit, ça colle, on se voit comme ça donc les autres nous voient comme ça. Cercle vicieux.
Ca a duré jusqu'au lycée. Quel bien de se sentir incognito dans cette foule... Mais pour autant je ne suis pas devenue épanouie avec plein d'amis, justement pour ce que j'expliquais tout à l'heure: j'étais méfiante, je me trouvais en dessous de tout, et etc et les autres n'ont pas tellement envie de s'ennuyer avec des personnes comme ça.
Et aujourd'hui tout cela me poursuit. Si j'arrive très bien à donner le change, effectivement, à l'intérieur, je me trouve toujours trop grosse, moche, nulle, pas à la hauteur, j'ai peur, je n'ai pas confiance en moi, je me sous estime et etc, la liste est longue.
Vous allez dire qu'il faut que je fasse un travail et vous avez raison.
Peut-être pour "rassurer" un peu les mamans qui voient leur enfant dans cette situation: si l'enfant a un autre son de cloche à la maison, les dégâts ne sont certainement pas aussi prononcés?