Les enfants et la violence de la vie
marinette:
Il ne me semble pas avoir vu de fil similaire (en tout cas pas récemment).
Ca fait plusieurs fois qu'on aborde le sujet au détour d'un autre fil, notamment sur le fait que les enfants entendent parfois aux actualités (à la radio ou aux infos), qu'ils lisent des titres atroces sur des journaux en une des presse-tabac. Comment gérer cette exposition souvent involontaire?
En fait, qu'abordez-vous comme difficultés de la vie avec vos enfants? Cherchez-vous à les laisser dans une bulle le plus possible ou au contraire souhaitez-vous les prévenir? Comment gérez-vous une information violente dont il a connaissance et dont vous n'avez pas voulu lui parler ? comment choisissez-vous ce dont il faut parler ou pas?
Des exemples tous simples : Khadafi, Ben Laden, c'était dur de ne pas entendre ces noms cette année. Explosion nucléaire, tsunami. Comment vous gérez les questions?
marinette:
Alors ici ils ne regardent jamais les infos, mais entendent parfois un flash à la radio. Septan sait lire donc il capte bien les titres des journaux exposés dans la rue ou dans les cabinets des salles d'attente.
Fukushima il a très bien compris. Et il a compris que c'était grave, parce qu'on s'est mis à faire attention à la maison à ce qu'on mangeait. Donc il a posé des questions, comment une explosion à l'autre bout du monde peut avoir des conséquences en France? on lui a expliqué le nucléaire, les centrales, tout ça. Et l'incident de Marcoule en septembre dernier en a remis une louche sur le sujet (13 km à vol d'oiseau de chez nous du coup on s'est confiné 24h le reps d'être sûrs que ça ne craignait rien).
Il connait aussi la notion de terroriste, difficile de passer au travers. Surtout avec un papa militaire qui part prendre l'alerte pendant une semaine tous les 4 matins pour surveiller l'espace aérien français. Pareil, il a posé plein de questions sur "comment tu surveilles, pourquoi? ", et avec le matraquage de ce mot dans les médias il a aussi posé des questions.
Côté insécurité, ils en ont aussi fait l'expérience malheureuse. Quand on habitait en guyane, on a été cambriolé 2 fois, à chaque fois en notre absence et nos voisins ont eu la gentillesse de ranger la maison avant notre retour de sorte qu'ils n'ont pas vu la maison retournée. En revanche ils ont fait un tour dans le mur, et ça ça les a énormément impressionnés. Ils en ont fait des cauchemars longtemps (les garçons avaient 20 mois et 4 ans et demie à l'époque). Ils refusaient d'être seuls dans une pièce, même avec la porte fermée à clé, parce que "à quoi ça sert une clé si ils peuvent casser les murs?" On a été aussi cambriolés en camping-car. Une fois en notre absence, mai le gars 'était blessé en forçant la serrure et il avait laissé son sang sur toutes nos affaires, et une autre fois pendant votre sommeil :-\ Même en dédramatisant un max, ça les a beaucoup marqués.
Du coup les voleurs, ils en ont très peur (on même du installer une alarme dans notre maison, et ils l'in testée plusieurs fois pour vérifier). Mon grand se relève le soir pour vérifier que la porte est bien fermée. Je trouve que ce sont des angoisses que des petits enfants ne devraient pas connaitre. Mais ils apprennent à vivre avec. Les voleurs d'enfants, pareil, on leur a expliqué que ce sont des détraqués et qu'il y a des règles de sécurité à respecter. Mais ça impacte beaucoup le quotidien. Genre ils n'ont pas le droit de jouer dans le jardin si nous aussi on n'est pas dehors.
On parle très souvent des ces sujets là, car la vie nous y amène malgré nous.
Bambinette:
Chez nous, on ne va pas au-devant des questions, donc on ne parle de toutes ces choses-là que s'ils en parlent.
Je réponds le plus honnêtement possible, avec des mots à leur portée ; ex : "Ben Laden / Kadhafi, c'était un monsieur comme un président de la république, mais qui faisait du mal à d'autres gens. Il a été tué par des policiers (je simplifie ...) / ou bien : "un tremblement de terre, c'est bla bla bla, et oui, il y a plein de gens qui meurent, ou qui sont blessés, ou qui n'ont plus de maison".
Souvent, les enfants insistent sur : "mais c'est en vrai, ça ?", et je réponds oui, je précise que ce n'est pas comme une histoire à la télé, que ce sont des choses qui arrivent réellement.
Je reste "sobre", mais je réponds aux questions ; ils ont 5 ans 1/2.
La Doudou Brestoise:
Coucou,
On en avait parlé un peu ici, chez les plus de 6ans :
Comment leur parler des actualités ?
Ici, ils ne sont pas encore lecteur,et la TV n'est allumée que pour leur passer un DVD... Donc peu de moment où la violence du monde leur saute à la figure. Celle-ci reste encore cantonné à la cours d'école.
Si, il y a un SDF (virée parisienne), qui a permis de discuter de la pauvreté, de la chance d'avoir un travail, une maison...
Fukushima a été abordé aussi (merci belle maman et sa TV...). Mais bon, c'était sans doute un mal pour un bien, puisque le sujet a également été abordé à l'école.
Je ne cherche pas à les protéger plus que cela, juste notre mode de vie qui fait que nous sommes peu en rapport avec la violence du monde, autre que celle qu'on croise en sortant de chez soi. Il y a bien la radio, mais il est encore difficile pour eux de décrypter le discours.
L'idée, c'est comme pour Bambinette : répondre au plus proche de leurs interrogations, si il y en a, avec des idées simples.
Je pense par contre que pour plus tard, quand ils verront/entendront/liront la violence du monde, les aider à comprendre, décrypter les messages. Ne pas seulement attendre les questions, mais aller au devant d'un éventuel malaise/incompréhension... Et puis contre-balancer la violence par des images positives, parce que tout n'est pas noir (je suis d'un naturel optimiste), et que nous avons aussi le pouvoir de changer certaines choses.
Avec Fukushima, les zouaves savent maintenant nous reprocher de ne pas éteindre la lumière ;D.
A +
Péppa:
Je ne sais pas quel age ont vos enfants mais il y a journal très bien fait pour les enfants à partir de 6 ans, ça s'appelle 'Le petit quotidien'.
C'est l'actualité + d'autres infos expliqués aux enfants: sans dramatiser avec des mots simples.
Je l'ai utilisé pour les filles de mon mari et ma soeur pour son fils.
Si ça existe toujours quand mes Louloutes seront en age, je les abonnerai....
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