Lia
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« Répondre #11395 le: 01 Septembre 2011 à 22:23:06 » |
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Je profite de ma dernière chance pour vous conter la rencontre avec mes puces...
Dernière consultation chez le gygy le 19/07 à 17h... je sais qu'ensuite, je suis hospitalisée pour un déclenchement les jours suivants... A l'examen, col ouvert à 1 doigt, le gygy décolle les membranes puis ouvre un peu plus le col et m'annonce: maintenant, le col est à 2 doigt, avec le décollement ça va travailler un peu, on déclenche demain matin à 8h, en salle, sous péridurale... J'ai du mal à retenir ma joie... je vais enfin vivre l'accouchement dont je rêvais, sans douleur, sous péridurale avec juste à patienter... J'appelle zhom, toute excitée... on prévoit qu'il rentrera à la maison, les enfants, quant à eux seront chez mes parents pour la nuit... Je monte en patho, m'installer pour la nuit... j'étais attendue et on m'a pris en charge tout de suite... Petite déception, je suis dans une chambre double avec une dame en cours de déclenchement à côté... Bref, je m'allonge, on me fait un monito... tout va bien, quelques contractions à peine désagréables de temps en temps... zhom, ma mère et les enfants viennent me faire un coucou... je suis toute énervée... La soirée passe, zhom a couché les enfants, il revient me dire bonne nuit... on a hâte de se retrouver le lendemain matin pour vivre la rencontre tant attendue... Je passe à la salle de bain, un brin de toilette, et me voilà couchée... Impossible de fermer l'oeil, je pense sans arrêt à la journée du lendemain... les heures passent, je me tourne et me retourne dans mon lit en vain... Minuit passe, 1h, 2h, 3h... toujours pas pu m'assoupir même un instant mais je sens que ça ne va pas tarder... 3h23, je sens comme un gros coup de pied de Clémence, très désagréable, presque douloureux, suivi d'un bruit sourd, genre un gros "poc"... et là, ça se met à couler, couler, couler... comme un robinet ouvert... ça ne s'arrête plus... je ne sais pas quoi faire... j'ai les fesses qui trempent dans ce liquide tout chaud, me voilà bien... Après quelques minutes, je décide que je ne vais pas rester là des heures, je me lève, attrape ce que je peux que je me glisse entre les jambes... je m'inonde les pieds, les chaussons tout neuf... je parviens à choper la sonnette... tout ça dans le noir pour ne pas réveiller la voisine, évidemment... La sage femme arrive, je lui dis "je crois que j'ai rompu la poche des eaux"... elle allume la lumière, m'aide à enlever mon pyjama, dans lequel je découvre avec dégout, le bouchon muqueux, espèce de glaviot jaunâtre énorme (moi qui n'avait jamais vu ni vécu la perte du bouchon muqueux, ni la rupture de la poche des eaux, je suis servie !!!!) Me voilà en blouse de bloc, recouchée, avec un monito branché, tout va toujours pas trop mal... La SF me dit de ne pas appeler zhom pour ne pas l'inquiéter... je lui demande ce qui va se passer maintenant, je sais que les contractions vont commencer... elle me dit que c'est la douleur et la fréquence des contractions qui va guider la suite des évènements... Les contractions ne tardent pas... je douille à mort... j'appelle quand même zhom (il est 3h50), je lui dis de ne pas se presser mais peut-être de ne pas trop tarder car ça se met en route... Je resonne pour signaler que ça fait bien mal, je veux pas faire ma chochote mais il y a des limites... enfin, la SF m'examine... je suis à 3 doigts, et le siège de Clémence descend bien pendant la contraction... Les CU se rapprochent, ne me laissant pas beaucoup de répit, je rappelle zhom vite fait (il est 4h10), je lui demande ce qu'il fait: "j'ai pris ma douche, maintenant, je bois mon café !!!"... "dépèche toi", je lui hurle avant de raccrocher... Ne tenant plus, je rappelle la SF, je lui explique que je sens que ça va aller vite, comme pour mes 2 grands, elle appelle au bloc, ils ne veulent pas me prendre tout de suite, c'est un siège, il faut que ça descende... j'explique que là, je vais accoucher vite, ça pousse à mort, la douleur est dure à supporter... du coup, j'ai enfin l'accord pour descendre en salle d'accouchement... ça y est, plus longtemps à tenir, je vais bientôt avoir ma péri... Me voilà sur le brancard, je souffle à chaque contraction, je me maîtrise au mieux... A la sortie de l'ascenseur, je tombe sur mon collègue anesthésiste qui pensait aller se coucher... RÂTé !!!... il me dit: "c'est toi la gémellaire qui descend ??"... et oui... du coup, il m'accompagne au bloc... on m'installe rapidement après un petit cafouillage sur la pose de perfusion... Zhom pointe enfin son nez, je l'envoie récupérer mes affaires dans la chambre... Il revient juste pour la pose de péri, je suis mal installée, mon collègue s'y reprend à 2 fois... moi, je ne bronche pas, je suis sûre d'être bientôt soulagée... La péri est posée, je me rallonge... ça pousse, j'ai mal... je n'en peux plus mais c'est une question de minutes, ça va aller mieux, je le sais... Rien n'y fait... mon collègue, injecte dans la péri, injecte encore... il me dit, je crois qu'on court après la douleur... je m'en doute, on me réexamine, je suis à dilatation complète... le travail va trop vite... plus vite que la péri, je sais que je ne serai pas soulagée... j'ai un douleur horrible, insoutenable au niveau des adducteurs à gauche, c'est le dos de Clémence qui appuie sur toutes les racines nerveuses descendants dans la jambe, c'est très dur à supporter... J'ai envie de pousser, on me dit qu'il faut attendre le gynéco... facile à dire !!!! On le rappelle pour lui dire que ça urge (il vient de chez lui) !!!.... le temps semble s'être arrêté mais moins de 15 min après, le voilà enfin, "même plus le temps d'aller pisser qu'il me dit"... On m'installe, on vérifie en écho la position de Clémence, sa tête est bien fléchie... Je commence à pousser vers 5h10... c'est dur, ça fait mal, les mains du gynéco me font très très mal à gauche, je crie "enlève tes mains Philippe" !!!.... on ne lui avait jamais fait ce coup là, il s'en rappellera longtemps encore... Je passe par tous les états, je n'ai qu'une envie, m'en aller, rentrer chez moi, ça fait trop mal... je n'y arriverai jamais, c'est trop dur... je pousse du mieux que je peux... 5h33, Clémence pointe le bout de ses fesses, elle a un circulaire lâche... elle crie tout de suite, la voilà sur mon ventre, je suis sonnée... C'est un peu flou, je serre ma puce, je suis heureuse, zhom pleure, moi aussi... Pas le temps d'en profiter, on me la prend, pour faire les soins, et on y retourne... Nouvelle écho, Marie est toujours en tête mais pas engagée... il va falloir pousser... la péri a eu le temps de s'installer, je n'ai plus mal mais je garde toutes les sensations... je pousse 2 fois, magnifiquement bien si j'en crois les compliments que je reçois... et 5h42, voilà Marie, la tête est sortie, j'arrête de pousser, encore un petit coup pour les épaules et Philippe (le gygy) dit à zhom de venir sortir sa fille, il fait donc naître Marie et me la pose sur le ventre... Le gygy fait la délivrance presque tout de suite, on regarde tous les 3 le placenta, c'est bien une grossesse bi-bi... Je n'ai pas saigné, même pas un point à faire, c'est génial... On est heureux, on pleure, on remercie mille fois tout le monde, c'est un moment inoubliable, je le revis déjà sans cesse pour être sûre de ne rien oublier Notre bonheur est total, zhom va de Marie à Clémence puis on me ramène ma première pitchoune, et me voilà avec mes 2 princesses sur le ventre... Je propose à zhom de se mettre torse nu et d'en prendre une en peau à peau et nous voilà avec chacun la notre... Je mets Marie au sein, elle tête bien... puis Clémence... tout est merveilleux... A 8h, on remonte en chambre, tout est parfait, mes filles sont les plus belles, on les aime, on ne peut déjà plus s'en passer...
Voilà mon récit, 6 semaines après, c'est l'histoire du jour de mon 34ème anniversaire... je n'aurai plus jamais un aussi beau cadeau !!!!
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