Donnons leur des limites...
P'tite Lilli:
Oui mais lesquelles ???
Je lis actuellement un livre d'un pédopsychiatre lyonnais, Olivier Revol.
Ce matin, en attendant la fin des cours de l'école de musique, seule dans ma petite voiture rouge 2 portes, je trouve un passage qui me remet en mémoire le post d'Olivia d'hier soir.
Comment aider nos enfants à "bien" grandir ?
Je fais un copier/coller, il parle du cas d'une petite fille de 6 ans:
Elle se comporte comme tous ceux (et c'est normal!) qui testent leurs proches pour savoir s'ils seront capables de les protéger... Elle pousse sa mère à bout. Elle attend un signe. Elle attend le "tu vas en prendre une". Et si la menace n'arrive pas, son angoisse monte d'un cran. Avec l'idée inconsciente que sa mère ne sera pas à la hauteur: "si un jour j'ai besoin d'elle, est-ce qu'elle sera assez forte?".
Tous les enfants fonctionnent comme ça. Aux parents de rester dans leur rôle.
C'est assez paradoxal je trouve. Qq part on a l'impression que plus on est ferme, mieux on les aide. Alors qu'on a le sentiment du contraire. On se dit que plus on explique, mieux ça va être compris, qu'il vaudrait mieux 3/4 d'heure de palabres qu'une bonne gueulante.
Parfois je me dis "t'as été un peu trop sévère sur ce coup là". Comme hier soir tiens. Petite scène de la vie ordinaire:
Zhom apporte 3 yaourts au fruits. Firmin se jette sur le parfum fraise ::) Guilhem pique une bouderie, je lui dis "oh ça va". Lui, 2 coups de poing sur la table "mais je ne l'ai jamais à la fraise" en hurlant. Moi très zen (on commence à me connaître) "Guilhem, tu peux sortir de table, aller te brosser les dents et pas de lecture ce soir". Lui, bien sûr pas d'accord. Mais je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, sinon, je ne suis plus crédible ::)
Alors les filles et les gars, prenons notre mal en patience. Disons nous que c'est pour leur bien. Et qu'il n'y en ait pas un qui vienne me dire qu'il n'a pas demander à naître, hein Marine, parce que je le renvois dans son éprouvette >:(
Et voilà ce qui m'a fait penser à Olivia, comment l'angoisse de la mère peut rejaillir sur l'enfant:
Avoir un mère déprimée, c'est déprimant. L'enfant doit vérifier sans cesse si elle va bien. Maladroitement, il la provoque et teste ses réactions. Et toutes ces interrogations rejaillissent entre les cycles de sommeil, au souvenir de l'humeur de la personne qui l'a couché. L'image d'une maman triste, c'est plusieurs réveils garantis en cours de nuit. Pour rappeler et vérifier où en est sont moral.
OK, avec Olivia, nous ne sommes pas dans le même cas de figure. Mais je trouve qu'il décrit bien comment une maman déprimée va rendre son enfant déprimé à son tour en ne faisant rien de particulier pour cela.
Ben je crois que je viens de réaliser mon plus long post de mon histoire du forum ;D
Messieurs dames, j'attends vos réactions.
thylou(magali):
D'accord avec toi Lilli, il faut juste avoir des convictions et les appliquer (sans remords par la suite), à la rigueur se remettre en cause mais pas devant les enfants (on doit rester solide pour eux ;)),
biz à plus
iza72:
Oui je suis d'accord sur le fond mais alors la forme c'est pas toujours évident ;D
Entre nous un truc qui me gonfle c'est que dès que je fais une remarque à Noé son papa me reprend moi......alors là pour tout foutre en l'air il n'y a pas mieux !!!!!
Par contre sur le "cas" de la maman déprimée qui "déprime" son enfant je suis tout à fait d'accord!!! C'est pourquoi je pense qu'il faut essayer un maximum d'être bien dans ses baskets quand on a des enfants.
laulesar:
Citation de: P'tite Lilli le 19 Décembre 2007 à 21:37:16
Zhom apporte 3 yaourts au fruits. Firmin se jette sur le parfum fraise ::) Guilhem pique une bouderie, je lui dis "oh ça va". Lui, 2 coups de poing sur la table "mais je ne l'ai jamais à la fraise" en hurlant. Moi très zen (on commence à me connaître) "Guilhem, tu peux sortir de table, aller te brosser les dents et pas de lecture ce soir". Lui, bien sûr pas d'accord. Mais je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, sinon, je ne suis plus crédible ::)
Messieurs dames, j'attends vos réactions.
:o ouah j'ai l'impression de me voir à table avec mes monstres, on a le même scénario ;D ;D
Dans le passage de la petite de six ans je retrouve carrément ma grande.
Avec mon mari on essaye de tenir toujours une ligne de conduite similaire face à nos filles mais pas toujours évident, nous n'avons pas reçu la même éducation et chacun s'appuie sur son propre vécu en tant qu'enfant, les principes éducatifs n'étaient pas vraiment les mêmes, donc parfois se produit des décalages :-\ et des incompréhension, d'où des discussions sérieuses sur ce que nous mettons en commun.
De plus comme je suis éducatrice de jeunes, mon zhom me rétorque parfois "Tu crois tout connaitre en matière d'éducation >:( " et "tu veux tout regenter >:(" bon j'avoue que parfois ses réactions ou prises de positions m'agacent mais je le laisse faire et lui en reparle en privé. Il a été élévé "à la dure" par un papa et une maman très autoritaire, qu'il craignait beaucoup et inconscienmment il reproduit, et moi j'ai grandie avec une éducation que j'appelerai "raisonnée" avec une dose d'autorité et une dose de "cool" (d'ailleurs j'admire mes parents pour avoir pu le faire, je leur demande souvent conseil) Donc chez nous, nous sommes en perpétuelle adaptation , on ajuste nos valeurs et principes perso , on essaye au mieux de s'harmoniser et des créer nos propres "lois". :P :P :P
Bambinette:
Je n'avais pas vu ce fil ; méga intéressant, çà tombe pile dans mes "grandes" interrogations du moment.
Un truc est sûr, chez nous : une fois qu'on a dit quelque chose, on n'en démord pas ....
Mais dur dur parfois ...
Je me demande parfois si leur capacité à nous tester ne serait pas plus grande que notre capacité à résister ... La fatigue nerveuse me gagne parfois, à force de répéter, crier, imposer ; refuser un câlin à Roxane après l'avoir grondée ... elle vient me voir avec des larmes dans les yeux, et gémit "câlin, maman, câlin".
Et moi de lui répondre : non, je viens de te gronder car tu as fait une bêtise, je ne te fais pas de câlin maintenant ... Aïe aïe aïe pour mon coeur de maman .... Mais je pense avoir raison ...
Et pourtant, au fond, oui, je reste convaincue que c'est en posant des limites, en restant fermes, qu'on les aide à trouver équilibre, confiance en soi, à les aider à devenir adulte finalement.
Et l'art étant de trouver le juste milieu pour, en même temps, leur laisser un champ d'autonomie, les laisser respirer et faire leurs découvertes ...
Vaste sujet, P'tite Lilli, je pourrais en écrire des pages entières !
Navigation
[#] Page suivante