Alyssa et Thalya
Laety 89:
c'est très joli, je suis sure qu'elles ressentent tout cet amour que tu éprouves pour elles :-*
pascale24:
Il est très beau ton poème Yasmina. Je pense très souvent à toi et à tes puces.
J'ai transmis tes remerciements à Geneviève et au docteur Abdallah. Geneviève va tenter de t'envoyer un message sur le site, quand elle aura un peu de temps. Ce n'était pas le cas lundi dernier, beaucoup d'urgence, de malheur, de pleurs, d'épuisement (une maman arrivait de papeete pour se faire opérer du STT, 22h de vol, 12h de décalage horaire, + le décalage des saisons...), un autre jeune couple de Perpignan, avec la maman en pleurs, venait d'apprendre que leur petit jumeau donneur ne survivrait pas au STT....On est loin, très loin du blog des mamans de futurs jumeaux qui se plaignent de petits bobos que nous aurions tant rêvés avoir. La vie n'est pas toujours tendre, mais je suis sûre qu'elle te réserve de grands moments de joie pour l'avenir.
Bien à toi
Yasmina973:
J'ai toujours autant de plaisir à te lire...
Ce que tu décris, je connais... l'annonce du STT, les mauvais diagnostiques qui tombent, les larmes qu'on ne peut retenir...
J'ai tant de peine pour ces mamans pour qui le monde est entrain de s'effondrer. Ce sont nos bébés, notre sang, on leur donne la vie, on les attends avec tellement d'impatience, on imagine notre avenir et un jour... notre vie s'arrête.
On passe à côté de tant de bonheur. Je sais que mes filles feront toujours parties de moi, de mes pensées, dans mon cœur... mais ce que je ne sais pas, c'est comment aurait été ma vie avec elles.
On avait prévu de partir en Guadeloupe l'été prochain avec tous les enfants, rendre visite à ma belle famille et leur présenter les nouvelles venues.
On m'a répondu, ben c'est pas grave, vous serez plus libre... J'ai pas envie de liberté, je n'ai plus envie de rien. C'est pas juste des vacances manquées, un Noël raté, c'est ma vie et celle de ma famille qui en restera changé.
Alors comme tu dis, on est loin des forums grossesse, des maux de dos et fatigue excessive que j'aurai tant souhaité.
Nous allons les enterrer mardi ou mercredi. C'est vrai que je me sens mieux, j'arrive à parler d'elles sans larmes mais avec beaucoup d'amour...
Quant à toi, je te souhaite tellement de courage et beaucoup de bonheur. Rien, ni personne, ni aucun autre enfant ne remplaceront nos petits bébous...
Prends soin de toi Pascale.
Yasmina973:
Je vous aime mes chéries…
J’aurai tellement aimé vous dire ces quelques mots en face, d’avoir vos jolis visages si identiques face à moi… Vous voir sourire et débuter dans la vie.
De toute ma vie, je n’ai jamais eu aussi mal, je n’ai jamais été aussi seule que ce vendredi matin où l’on vous a emmené loin de moi.
J’ai ce gouffre dans le cœur, j’ai ce vide dans ma tète, j’ai si mal de vous avoir perdu…
Et pourtant, je continue de penser que c’est un mauvais rêve, que je me réveillerai de ce cauchemar et poserai ma main sur mon ventre pour vous sentir bouger…
J’ai rêvé de tellement de choses pour vous, j’ai imaginé notre vie si souvent, j’ai espéré si fort que mes rêves se réalisent et que ma grossesse se déroule bien, j’ai prié pour ne pas vous perdre… pour vous garder avec moi.
Mais je ne vous entendrai jamais pleurer, vous ne prononcerez jamais maman et n’aurez jamais besoin de moi la nuit pour vous soigner. Je l’aurai tant voulu…
Votre maman est une petite dame pleine de défaut et de caractère, qui aime rire et partager des moments en famille. Souvent dispersée, elle aime penser qu’elle connait tout de ses enfants, qu’elle peut tout soigner et qu’elle les gardera toujours avec elle.
Je vous ai gardé 21 semaines… Les premières sans avoir conscience de ce magnifique cadeau que je portais, puis le 22 octobre 2010, on l’a su… Nous aurions des jumeaux !!!
Puis se sont succédées les échographies, l’intervention, la peur et l’angoisse mais malgré tout, avec votre papa, nous avons toujours souhaité aller jusqu’au bout, garder espoir.
Le 19 novembre 2010, vous êtes arrivées. Tellement tôt, beaucoup trop tôt et depuis je ne cesse de vous pleurer et d’essayer au delà des mots et des pensées, de vous faire sentir que je vous aime. J’ai si peur que vous vous sentiez seules et pas aimées, pas reconnues. Aux yeux du monde, vous n’avez pas vécut mais à mes yeux vous serez toujours constamment présente dans mon cœur, dans mon âme, dans mes paroles et même dans mes silences, dans toutes ces larmes que je cache aux autres et dans ces sourires que j’affiche pour dire que tout va bien. Vous êtes un amour teinté de souffrance, je vous aime de avoir eu et je pleure de ne pas vous avoir connu.
Pour être franche, Maman ne sais où vous êtes mes chéries, mes petites perles. Maman ne sais pas grand-chose si ce n’est qu’elle vous aime et ne vous oubliera jamais.
Prenez soin l’une de l’autre mes poupées, n’oubliez pas que vous êtes ensemble, mes deux reines préférées.
Et même si souvent vous me voyez pleurer, sachez que je pleure juste ces moments manqués avec vous.
Vous êtes mes filles, vous êtes mes princesses, Maman pensera toujours à vous et ne vous oubliera jamais, tant que je vivrai, je continuerai de vous aimer.
Alyssa, quand tu es sorti du ventre de maman, tu étais déjà parti mais néanmoins, Maman t’a pris dans ses bras et t’a posé sur sa poitrine. Tu étais magnifique, une petite perle, toute fragile, mal menée par la vie dès tes premiers jours. Tu as surpris Maman car tu étais normalement au-dessus et tu es sorti la première, petite coquine que tu as toujours été, bonne en coup de pied et poing…
Je voudrais te dire personnellement que malgré que ton petit cœur se soit arrêté avant que je ne te vois, j’ai eu l’impression de te connaitre, ma petite chipie préférée.
J’ai eu du mal à te trouver un prénom, au début Shayane, puis Shayana, puis Shayna et Shaya pour devenir ce vendredi matin Alyssa.
Tu as été si courageuse depuis le début, tu avais tellement envie de vivre ma petite perle, Maman est si fière de toi.
Ton petit nez était déjà marqué, c’était le mien et ta toute petite bouche… Je ne t’oublierai jamais Alyssa, je t’aime ma petite puce, pour toujours et quoiqu’il advienne, je t’emmènerai partout dans mon cœur car c’est ta place.
Thalya, ma princesse, ma petite battante. Tu es née vendredi 19 novembre à 8h17 et tu as tenu bon jusqu’-à 9h05 ma chérie. Maman a passé du temps avec toi, j’avais promis de vous accompagner quoiqu’il arrive sans paniquer pour ne pas vous frustrer. Tant que tu étais avec moi, avec ta sœur, j’ignorais le monde entier car mes poupées étaient avec moi. Je surveillais ton petit cœur et je voulais coute que coute être avec toi jusqu’au bout, à te caresser la tête et le bout du nez. Des instant magiques gravés en moi, d’une douceur extrême car votre présence suffisait à m’apaiser, à retarder mes sanglots et mon désespoir.
Thalya, ma grosse nénette, c’était ton surnom quand tu étais dans le ventre de Maman, j’avais même peur certaines fois, que tu écrases ta sœur. Mais le malheur t’a frappé et à cause de cela on a été séparé. Je t’aime ma combattante, je garde ces souvenirs en moi jalousement, car à ce moment là, nous n’étions que deux et un, vous et moi sans le monde.
Aujourd’hui encore je me réveille certaines nuits avec la main sur le ventre, vous cherchant… Je fais des cauchemars où je perds inlassablement mes bébés. Je vous ai perdu alors que je vous voulais tant, je vous ai perdu alors que j’y croyais malgré tout, ne m’en voulez pas.
Pardonnez moi si tout cela s’avère être de ma faute, pardonnez moi de ne pas avoir su vous garder.
J’espère de tout mon cœur vous revoir un jour, mes petites perles, en pleine forme cette fois-ci, et dans la joie pas dans la peine.
Si cette lettre pouvait vous montrer tout mon amour, si cette lettre pouvait me permettre de tout recommencer…
Ce n’est pas une lettre d’adieu, mais juste d’amour.
J’ai mal de vous avoir perdu, mal de me sentir vide maintenant, mais je vous aime tant…
Veillez l’une sur l’autre car maman n’est pas là pour le faire, n’oubliez pas que vous faites parties de cette famille Papa, Maman, Kency, Sarah, Alyssa et Thalya… C’est notre famille mes chéries.
Je finis cette lettre en sachant que j’oublie tellement de choses, trop peu de mots et tellement d’amour…
Maintenant papa et maman on décidé de vous laissez ensemble, dans un même cercueil. Vous porterez des vêtements de votre sœur Sarah et Kency vous a fais un dessin avec un petit mot. Papa va aussi vous faire un dessin et moi je vous laisse nos photos avec cette lettre, un poème, une prière et un petit bijou qui sera béni.
Si peu de choses en soi pour des princesses qui comptent tellement pour moi, n’oubliez jamais que je vous aime mes perles…
Alyssa et Thalya, mes petites perles adorées.
Alyssa et Thalya, ce rêve inachevé.
Avec tout mon amour, pour toujours.
Maman.
Helene91:
Beaucoup beaucoup beaucoup de courage pour ces terribles épreuves inhumaines que vous devez affronter...
Toutes mes pensées pour vos 2 merveilleuses petites perles, à jamais dans vos coeurs...
Que le temps allège un peu votre souffrance :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-* :-*
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