Y a pas de j'aime mais je plussoies mesoke!!
 

Bon, aidez-moi à cogiter sur la notion d'obligation les cops svp .....

Je cogite sur comment gérer mon père, mes obligations en tant que fille.
Je suis passée le voir cet aprem, rapidement ; je n'ai pas grand chose à lui dire, lui non plus évidemment ......

Et en repartant, je me posais la question de ce qui fait que je vais le voir ou pas : le souvenir de ma mère, qui aurait voulu qu'on s'occupe de lui ? Une obligation sociale qui fait que ça la foutrait mal de ma part de ne pas aller le voir ? Un sentiment d'humanisme de ma part, vu qu'en tant que sa fille, je ne vais quand même pas le laisser seul ? Un véritable amour filial ?

Je me demande aussi comment mon frère et ma soeur vivent ça ; bon, ma soeur, elle n'a pas cotoyé mes parents pendant 15 ans, je me doutais bien qu'elle n'allait pas se mettre en 4 pour lui ; mais mon frère ? Quand je l'ai au téléphone, il dit qu'il y pense mais qu'il n'a pas le temps.

Donc reste moi, sa fille ; c'est dans mon rôle de fille d'aller le voir, vu qu'il est veuf et qu'il n'a que moi ?
Ce serait dégueulasse de le laisser ? Je continue comme ça, à passer en coup de vent, pour endormir ma culpabilité ?


Donnez-moi vos avis et/ou vos vécus, que ça m'aide à faire le tri dans ce que je ressens .....

Quelles étaient tes relations avec lui avant ?

C'est une question bien difficile que tu te poses....

Moi avec mon père c'est 
Bref alors qu'il m'avait renier j'ai décidé de tout faire pour le revoir pour mon mariage (Gabin avait 2 ans et demi, mon père avait eu mon coup de tel pour sa naissance, je lui avait envoyer faire part et il ne s'était jamais décidé à bouger) mais je l'ai quand même fait...
Tout simplement parce que j'ai eu peur de le regretter plus tard...
Le regard de la société c'est pesant mais on s'en fout...
Mais culpabiliser ça je ne voulais pas...

aujourd'hui il est en santé moyenne (mais rien à voir avec ton père) je le vois de 2 à 4-5 fois l'année.
On n'a rien à se raconter mais je vois mon père, je sais que j'aurais tout fait pour que nos relations soit normales...

Mais ça c'est très difficile de le mettre en rapport avec ton père car le tien est très malade..Et est-ce qu'il prend plaisir à te voir au moins?

En fait, la maladie joue mais pas dans le bon sens si je peux dire .....

Je me suis posée la question de ma réaction s'il était en pleine santé, s'il vivait chez lui, même seul, mais avec une vie autonome et "sa p'tite vie à lui".
Et bien je pense que j'irais plus facilement ; on pourrait aller manger avec lui un midi avec les enfants, il jouerait avec eux, partagerait des moments de grand-père, moi je pourrais lui parler "normalement" de ma vie, il pourrait être un confident .....

Or là, ben .... rien ......
 

Je te fais part de mon expérience même si ce n'est pas du tout le même cas de figure...

Ma grand mère maternel, en fait la seule aïeule que j'ai eut puisque je n'ai pas connu les trois autres, est actuellement en maison de retraite. Cela fait 8 ans maintenant. Au début j'allais la voir plus ou moins régulièrement (je n'ai pas pour habitude de me fixer des planning !!!), nous allions la chercher régulièrement aussi pour qu'elle passe la journée avec nous... Elle a commencé à "décliner" tout doucement... Elle se fatiguait plus vite, ne voulait plus marcher, demander de plus en plus à retourner à la maison de retraite... Naturellement, nous nous sommes adapté... Lorsque nous allions la chercher, nous la ramenions plus tôt, lorsque nous allions la voir, nous adaptions notre temps de visite à son état...

Et puis, ça a évolué dans le mauvais sens... Elle a commencé à dérailler grave, elle demandait sans cesse après tout les gens qui sont mort autour de nous... Jusqu'au jour ou elle a fini par ne plus nous reconnaître... Elle a perdu la notion du temps, de l'espace... Elle allait de son fauteuil à son lit et de son lit à son fauteuil, impossible d'avoir une conversation "censée" avec elle...

C'est bizarre, en écrivant je m'aperçois que je parle d'elle au passé... Alors qu'elle est toujours vivante... Seulement voila, je n'ai plus la force d'aller la voir. Je ne reconnais plus en cet être humain, la femme, la grand mère que j'ai connu et que j'aime...

La décision de ne plus aller la voir ne s'est pas prise en un jour... Je remettais toujours au lendemain et j'ai fini par m'apercevoir que cela me faisait du mal d'y aller... Et j'avais le sentiment que ça ne lui apportait rien... Peut-être que je trompe... 

Ma mère va la voir tous les dimanches, avant c'était tous les jeudis... Elle revient démoralisée (déjà qu'il ne lui en faut pas beaucoup...) ma grand mère ne parle pas, somnole, délire verbalement... Mais physiquement elle tient le coup, elle a un coeur à toute épreuve et un corps en acier !!! J'ai parfois le sentiment que ma mère préférerait qu'elle soit morte... Et pas pour des raisons avouables....

Je ne culpabilise pas, je ne regrette rien pour l'instant, je pense à elle souvent et je demande de ses nouvelles... Elle est toujours en vie et encore plus dans mon coeur et dans ma tête... Mais voir une enveloppe charnel sans âme, j'en suis incapable... Même au nom du "devoir"...

Voila.... J'sais pas si ça va te servir à quelque chose...

Justement, c'est pour ça que je parlais de mauvaise raison...
Ma mère aimerait pouvoir vaquer à ces occupations plutôt que d'aller se faire ch*er à la maison de retraite un après midi par semaine... 
Si c'était pour éviter de voir souffrir ma grand mère ou parce que vivre comme ça n'est pas vivre, je l'accepterais. Mais de sa part, c'est purement égoïste... Comme beaucoup de chose la concernant malheureusement...
Et comme elle se soucie du "qu'en dira t'on", elle n'ose pas espacer ses visites... Ma mère est une sainte femme au yeux du monde entier !!!