Ce qui te gêne, c'est d'avoir éludé le fait qu'on n'est jamais certain qu'on ne mourra pas demain?
Enfin, je pense à ça parce que moi, face à ce genre de question, c'est ce que je ressens. En général, j'ai pour principe de ne pas mentir aux enfants. Et quand je leur dis qu'ils ne doivent pas s'inquiéter, que je ne suis pas vieille et que je mourrai dans longtemps (et je rajoute, pour que le longtemps soit clair : quand ils seront eux-même des adultes et auront des enfants), j'ai l'impression de leur mentir un peu (par omission)...Et si j'ai un accident de voiture demain?
Mais tant pis, pour moi, l'essentiel, maintenant, c'est de les rassurer. Alors, je préfère me borner au plus probable.
Si jamais le pire arrivait, ce serait de toute façon terrible, et je suppose (j'espère), qu'il y aurait des gens pour en parler avec eux.

Par contre, avec les plus grands, s'ils posent directement la question, je ne l'élude pas : oui, en effet, on n'est jamais à l'abri d'un accident, mais il y a quand-même bien peu de risques que ça arrive (on est prudents, etc etc), et on espère bien que ça n'arrivera pas.

Coucou,

Je crois que c'est effectivement un peu pour cela que j'ai rajouté la notion que j'avais encore une marge de vieillissement importante .
Il m'a semblé que sa question était orientée sur la vieillesse = mortalité. Maman est beaucoup plus vieille que moi (en ce moment, nous avons droit à plein de questions sur l'age des adultes qui leur sont proches), elle va donc bientôt mourir .
La réponse c'est donc bien que non, j'ai encore le temps avant que ma vieillesse entraine ma mort . Sauf accident... Mais je crois que ce dernier point n'était pas vraiment dans sa question de départ.

Le truc qui m'a gênée aussi, c'est que la réponse qu'il attendait ne méritait pas une longue explication : il s'est arrêté dans son élan, et était prêt à repartir le plus rapidement possible en courant... Juste un besoin immédiat d'être rassuré sur un truc qu'il subodore .
Difficile alors de prendre le temps de trouver les mots justes pour ne pas introduire de fausses idées .

A +

Coucou,


J'ai pensé au retournement de question . Mais dans le contexte, je ne sentais pas du tout mon Basou dans un questionnement personnel . Plutôt dans le besoin d'être rassuré très vite et très ponctuellement.
Je pense qu'effectivement, il avait les moyens de répondre lui même et simplement à la question. "Non, maman ne va pas mourir tout de suite". Mais je crois qu'il avait besoin que se soit moi qui le lui dise .

Difficile ces questions existentielles, quand elles arrivent dans un moment d'agitation et non dans un moment de calme propre à la réflexion .

A +

Coucou,

 


Sinon, Basou nous a reposé la même question sur la vieillesse associée à la mort, mais pour son papa .

Comme Papa était présent, et que nous étions dans un moment plus propice à la discution... C'est zhom qui a répondu, et il a fait une réponse un peu équivalente à la mienne, version plus longue, et en ajoutant la notion de "chance". Oui, on va encore vieillir longtemps si on a un peu de chance...

Je ne sais pas ce que Basou en a retenu .

A +

Apparemment non...     

Donc chez nous après les questions de la grande voici venir celles des petites... hier sujet de conversation dans la voiture en rentrant des courses "l'aspect technique"  "quand on est mort on va où maman "?... "c'est comment un cercueil" ? "on le met où "?......

Je vois maintenant clairement les étapes qui se succèdent dans ces questionnements sur la mort... Laurie il y a quelques années vers 5/6 ans m'avait posé les mêmes questions puis elles est passé aux autres et aux angoisses liées à la perte, la disparition......

Personnellement, j'ai beaucoup évolué aussi durant ces années d'accompagnement de Laurie et je me sens aujourd'hui plus forte face à celles des petites....Je n'évite plus, je parle franchement en utilisant des mots à leurs portée et je ne fais surtout pas des métaphores ( parti au ciel, au paradis...)

Sauvée par le pan !

Ces questions de nos chers petits sont toujours intéressantes par ce qu'elles évoquent chez nous. Je me rends compte que ma mère nous a élevées avec l'idée de notre finitude, sans angoisse. Nous parlons librement de nos morts, de ce que nous souhaitons. Nous parlons aussi de nos disparus, ce qui ne se fait pas dans toutes les familles, je l'ai mesuré. Mon ours trouve que j'y vais un peu fort dans les réponses que je donne aux questions de Gaspard mais je ne veux pas lui mentir, notamment pour ce qui concerne le décès survenant en dehors de la vieillesse. Gaspard est fine mouche, il sentirait mon malaise et ne me lacherai pas.
 Gaspard me demande parfois "quand on meurt?"- Je lui réponds qu'on sait le jour de notre naissance mais pas celui de notre décès, c'est pas grave, il ne faut pas que cela nous empêche de profiter de la vie chaque jour. " et on peut mourir demain?, quand on est un enfant?, et on meurt de quoi?" .... oui à tout ça, mon lapin, si plus personne ne meurt, on va être serrés comme des sardines. C'est embêtant et pas pratique.
" tu peux mourir demain, Maman?" oui mais j'espère pas, je veux vous voir grandir.
" si tu meurs demain, comment je vais faire pour aller à l'école, je sais pas conduire", t'inquiète, on va vivre encore quelques années ensemble j'espère.
"tu seras là dimanche alors? " euh oui, et d'autres encore.
" et on se le visite quand le cimetière?"( Gaspard pense que les gens sont visibles pour les visiteurs, il est très intrigué)) quand on prendra le temps.

En relation avec ça, il a demandé à sa grand-mère quand elle allait se "trouver un vieux (texto), ben oui, quoi, un papy, parce que j'en ai pas moi de papy. Ils sont morts."