Je voulais réagir également sur le débat le rôle de la mère est-il aux antipodes du rôle de femme?
Peut-on opposer la Femme et la Mère? Doit-on renoncer à son rôle de mère au nom de la modernité ou de la liberté féminine?
Le maternage aujourd'hui une régression ou un progrès? sur le plan humain, social, économique? La femme est elle seule à materner aujourd'hui, n'y a t il pas un fort développement du paternage, indépendamment même de l'allaitement par exemple?
Mais avant d'ébaucher des débuts de réponse sur cette forte réflexion autour de la maternité et de la paternité, j'aimerai souligner le contexte de la sortie de ce livre.
Qu'est-ce qui gène Mme Badinter ? Sur quoi se sent elle attaquée essentiellement : les couches et le lait, en tous cas ces les deux principaux thèmes qui à ses yeux touchent de près la féminité.
Je pense qu'avec le baby boom actuel, la crise économique, le fait que les gens cherchent des moyens de survie par eux mêmes, en faisant des économies entre autre, le marché du lait infantile, ainsi que celui des couches est fortement attaqué.
De plus, des réseaux de soutien parent aux se forment, une littérature abondante d'aide aux mères et aux pères pour les aider dans leur choix et pour leur donner des outils pour acquérir plus d'autonomie. Il fallait que les industriels réagissent et répondent sur le plan idéologique pour défendre leurs intérêts. En effet, ils subissent actuellement des revers économiques réels, voir l'article et son extrait ci-dessous. Ce n'est donc pas un hasard que cette campagne arrive aujourd'hui. Ce n'est pas un hasard que l'héritière d'un grand groupe de communication et publicité vienne au secours des groupes industriels. Quoi de plus naturel?
Je pense donc que le livre de Mme Badinter s'inscrit dans ce contexte de crise et de fort recul du marché infantile et celui des couches. Je doute donc de son "honnêteté philosophique" ou de son impartialité. Le débat est faussé dès le départ! Je ne pense pas qu'on puisse séparer son livre du contexte actuel.
Sur le plan économique voici un article qui date de novembre 2009, càd il y a 3 mois seulement.
Un extrait d'article sur le site
www.lequotidienlesmarches.fr :
"La nutrition infantile victime d’un baby blues
Le fabricant américain de laits infantiles Mead Johnson est à vendre. Les financiers avancent des montants de transactions astronomiques. Une effervescence qui contraste en France avec la morosité du marché, que Nestlé et Danone n’estiment que passagère.
En 2008, 801 000 enfants sont nés en France métropolitaine. Un chiffre record, jamais enregistré depuis près de trente ans, selon l’Insee. Paradoxalement pourtant, le marché de l’alimentation infantile subit depuis un an et demi son premier revers. Alors que les industriels du secteur étaient plutôt habitués à des croissances de l’ordre de 5 à 6 %, entre avril et novembre 2008 leurs ventes ont chuté de 6 % en volume. « C’est une vraie rupture de tendance », reconnaît Cédric Pantaléon, directeur du développement chez Blédina. Comme l’ensemble de l’agroalimentaire, l’alimentation infantile a fini par être touchée par la crise. Les laits 1er et 2e âges et les assiettes sont particulièrement affectés. Les premiers subissent « la concurrence du développement de l’allaitement maternel » et les seconds, un transfert vers le « fait maison » ou des solutions plus économiques comme les petits pots en verre. Depuis cet été, la chute des ventes se ralentit. À la fin octobre 2009, le marché aurait reculé de 2,2 % en volume et de 1,7 % en valeur, en cumul annuel mobile. « Il devrait s’établir à 950 millions d’euros en GMS à la fin de l’année contre 600 millions en 2000. "Tout l'article :
http://www.lequotidienlesmarches.fr/la-nutrition-infantile-victime-d-un-baby-blues-art255540-35.htmlPour Mme Badinter, c'est donc les couches lavables et le lait maternel les fossoyeurs de la féminité! On voit déjà ici l'experte en communication : pour donner une image fortement péjorative du lait maternel, il est systématiquement associé à des couches lavables, et donc à leur contenu!! Voyez le message!
La question des femmes ne se réduit pas à la question des couches ou du lait, comme le soulignait quelqu'un avant moi, je crois Katryn, le problème des femmes aujourd'hui reste les problèmes qu'elles rencontrent dans le monde du travail et que nous connaissons toutes, (les contrats, les salaires, les contraintes par rapport à la vie de famille, les difficultés pour trouver des places en crèches etc etc) et des questions plus générales, de l'ordre de la société (le machisme etc).
La question que je me pose, c'est pourquoi oppose-t-elle la mère et la femme? Des millions de femmes travaillent et parmi elles, des millions sont mères! Quand elles sont au travail elles cessent d'être mère?
Elles oublient leur vie de famille? La plus part ne sont elles pas stressées par leur journée de boulot?
à travailler comme des dingues pour finir au plus vite et se dégager du temps pour leur vie de famille? Combien de mi-temps se transforment-ils en plein-temps quasi forcés non payés et officieux? Tout cela au détriment de la vie de famille. Je suis pour le travail des femmes également, mais que ce travail soit décent et adapté à la réalité des femmes aujourd'hui!!
Pourquoi Badinter ne parle-t-elle pas des questions de fond? Pourquoi ne milite t elle pas pour des crèches d'entreprise par exemple, qui faciliterait la vie à des milliers de mamans, dont bcp parmi nous!!
et ainsi de suite...
Non je trouve que ce livre est politiquement orienté, même si il semble se positionner sur des questions de fond.
Aujourd'hui avec la forte natalité, associé à la crise, se développe une recherche de bien être par ses propres moyens. Beaucoup de femmes et d'hommes essayent de s'épanouir dans leur vie de couple et dans leur vie de famille. Se développe alors le maternage et le paternage comme réponse pour certains à la crise ou comme un moyen de résistance au monde qui nous entoure. Qu'il y a t il de régressif là-dedans? en dehors des parts du marché de Danone, des Huggies, Pampers et cie je ne vois pas!
Le maternage et le paternage comme réponse à la crise, comme rejet du monde actuel, comme résistance et boycott du monde industriel, ou comme recherche de vie sociale au sein de la famille, etc voilà
des aspects de cette réalité à mon sens.
Je pourrais encore continuer à disserter longtemps. Juste quelques mots encore sur la question du maternage à travers l'allaitement au sein, le cododo, le portage etc
Je pense que c'est des moyens "simples" et naturels mis à notre disposition pour la recherche de l'épanouissement des membres de la famille. C'est des moyens qui aident les pères et les mères à prendre contact avec leur rôle. Mais cela doit rester des moyens, pas des normes en effet.
Je reste persuadée que ce n'est pas les seuls moyens. L'éducation passe par beaucoup de phases, le maternage en est une phase particulière. De plus il peut revêtir plusieurs formes. Sans vouloir les opposer, mais comme on les connaît bien sur le fofo : Katryn illustre bien cette tendance, quand à Bambinette montre bien que d'autres parents et d'autres enfants s'épanouissent autrement, par d'autres moyens. Ce qui est donc certain en tous cas, c'est que nous avons actuellement une forte tendance au maternage et au paternage quelles que soient les formes qu'ils revetissent. Alors est-ce toutes ces nouvelles tendances (allaitement au sein, cododo etc ) qui permettent ce développement? Qu'il y ai plusieurs formes et facettes de l'éducation, de l'amour maternel et paternel, j'en reste absolument persuadée.
Alors est-ce toutes ces nouvelles tendances (allaitement au sein, cododo etc ) qui permettent ce développement? C'est encore une bonne question de débat... En tous cas comme le soulignait N à travers son témoignage (et Kat également), un nouveau profil de couple se dessine à l'heure actuelle. La femme et l'homme tentent de vivre en harmonie dans tous les domaines de la vie et surtout au sein de la famille. Même si on sait que la situation est loin d'être idéale pour tout le monde.
Et pour conclure, les meilleurs pédagogues diront qu'il n'y a pas de recettes pour éduquer et élever des enfants. C'est une recherche permanente. La possibilité d'avoir le choix dans sa vie de femme et d'homme reste primordiale.