Isazou
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« Répondre #30 le: 13 Décembre 2009 à 14:30:46 » |
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Donc le faire par "principe", ou par "respect des institutions" peut pendant longtemps être la seule raison de faire des efforts.. la notion de plaisir est donc assez loin, là, non ? Si principe et respect des institutions sont des valeurs positives pour toi, c'est certainement une bonne raison de faire l'effort pour toi. La satisfaction est là, non ? Où est la violence dont tu as parlée ? Tes parents, si tu les cites en exemple ont certainement réussi à transmettre LEURS valeurs qui sont devenues celles que tu veux donner à tes enfants. Demande leur conseils. Sinon si ta fille s'oppose, c'est qu'elle a certainement quelque chose à dire. Par sa peur, elle exprime une difficulté. L'écouter est remettre en cause tes valeurs ? Peut-être, si par principe selon toi, il ne faut pas s'écouter. Ouhla !! Je trouve que tu prends des raccourcis bien vite !! Je n'ai jamais dit que "ne pas s'écouter" était un de mes principes !! Au contraire, je suis quelqu'un qui écoute beaucoup et mes propres ressentis, et (en tous cas, je m'y applique), ceux de mes enfants. Mais il y a des moments où il faut savoir aller au delà, et ne pas s'arrêter à son premier ressenti (comme celui du "j'ai pas envie de me lever, tant pis pour le boulot") Par contre, si chaque jour, chaque semaine, chaque mois, on a ce ressenti là, alors oui, il faut l'écouter, et se demander pourquoi on l'a, et si il n'y aurait pas une cause à tout ça !! Mais en attendant, on se sera donné les moyens d'avancer !! Parce que si à la première difficulté, on se dit : "je m'écoute, j'ai peur /mal /???, donc je m'arrête", et bien, au final, on ne saura jamais ce qui nous fait si peur/mal/???, et on ne pourra jamais s'aider soi-même à avancer. Ce que j'ai envie d'apprendre à mes enfants, c'est à savoir persévérer dans l'effort, même si parfois, on préfèrerait arrêter (c'est là que je vois une notion de violence). Ensuite, on analyse la chose, on réfléchi, à tête reposée, pour voir si oui ou non, ça valait la peine de se donner du mal ou non. Quand à demander conseils à mes parents... ben, ça va, je suis grande, je n'ai pas attendu que tu sois là pour ça !! Mais bon, merci quand même !!
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Leelou, 23 mai 2005 Calie et Maéline, 18 mai 2007 "Le bonheur est un drôle d'animal : il se débat, griffe, mord, tout lui est bon pour nous faire ouvrir nos mains. Mais si on les ouvre : tout est fini. Serrez le vôtre bien fort, même si ça vous fait mal."
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« Répondre #31 le: 13 Décembre 2009 à 14:48:41 » |
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perso, j'aurais plutôt tendance à ne pas vouloir leurs avis, même si certaines valeurs que je souhaite transmettre aux filles sont aussi les leurs, tout ça parce que j'ai trop longtemps eu droit à des remarques et à des comparaisons, et on était que 2!!! je ne voudrais surtout pas que plus tard mes filles n'aient elles aussi que ce genre de souvenirs pour en revenir à la musique: j'adorais après avoir travaillé tous mes exercices de piano me faire des petites impros au piano, et surtout avec "les gammes chinoises" dont j'adore toujours la sonorité (même sur mon vieux piano tout désaccordé )
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« Répondre #32 le: 13 Décembre 2009 à 15:17:21 » |
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Coucou, Je voulais revenir sur un truc (quoi, je commence toujours mes discours comme ça ) : Je reviens sur mon expérience professionnel. Je suis convaincue que la non persévérance de certains jeunes tient surtout dans l'idée que quoi qu'il arrive, ils n'y arriveront pas. D'où mon idée : l'essentiel réside dans l'estime de soi : on a essayé, on s'est donné du mal, le résultat n'est pas toujours à la hauteur de nos espérances, mais on ne regrette rien. Le résultat se doit d'être quand même positivé et valorisé, quand bien même il est minime (j'aime beaucoup ton discourt, Val ). On a fait ce qu'il fallait, voir plus... Et plus que le résultat, c'est l'effort qui doit être mis en avant. Donc, dans l'histoire du vélo pour Leelou, j'ai tendance à dire que oui, il fallait l'aider à persévérer, à surmonter sa peur. Son rejet du vélo, il faut je crois le voir comme un appel au secours. Surtout si elle a su faire à un moment sans appréhension... Pour elle, difficile de comprendre la facilité d'il y a quelques semaines et le blocage ponctuel. A nous de lui rappeler que ce n'est que ponctuel (alors pourquoi lui proposer de revendre son vélo ), et que si elle surmonte sa peur, très naturelle (c'est normal d'avoir peur), elle va retrouver son aisance... Et puis si décidemment elle s'est donnée du mal, et qu'elle n'y arrive : restons cool. Et décortiquer la peur : c'est quoi qui t'empêche de démarrer Tu ne te souviens plus de comment placer les pédales Regarde, c'est comme ça. Et si tu veux, je te tiens un peu pour que tu reprennes confiance... Et puis on peut attendre aussi 3 minutes, le temps de décompresser (ça, c'est mon expérience de grimpeuse qui parle : la tétanie est très dure à calmer, et très mauvaise conseillère. Mieux vaut abandonner pour reprendre 10 minutes après, quand on a réfléchit soi-même au pourquoi du blocage....) Laety, Doudou : la musique !! Oui, très bon exemple !! J'ai moi-même fait 15 ans de musique. Oh, oui, il y a des années ou ça a été dur. Je n'avais pas envie d'y aller, pas envie de travailler mes morceaux, envie de tout arrêter. Des copines ont arrêté, parce que leurs parents les ont écouté. Et bien je vous promet que quelques années plus tard, toutes l'ont regretté !! TOUTES !! Moi, mes parents ont refusé que je laisse tomber, ils m'ont forcé à continuer, années après années, et.... oui, je les ai remerciés, quelques années plus tard, de ne m'avoir pas écouté, et de m'avoir forcé à continuer. Car c'est après, bien après que le vrai plaisir de jouer, improviser, est arrivé.
Donc ce n'est pas sur la notion de plaisir qu'il faut motiver un enfant. Mais bien sur une gratification (eirelav ), qui n'est pas toujours facile d'envisager, de trouver. "si tu fais ta leçon de solfège, tu auras droit de sortir avec tes copines..." . Chez moi, ce qui m'a aidée à poursuivre en musique, c'est surtout que j'étais écoutée dans mes quelques misérables efforts (parce que parfois, les efforts étaient franchement au raz des pâquerettes, voir quelques tricheries sur le travail réel ). Valorisée par une écoute objective (pas de "c'est parfait ma fille", ou pire :"tu n'as pas assez travaillé". Mais plutôt :"là, ce trait là, tu l'as travaillé, cela s'entend..."). Pour en revenir toujours au vélo de Leelou, ce que je trouve essentiel au final, pour l'aider à ne pas renoncer dans sa vie future, c'est de l'avoir valorisée dans sa réussite finale, même si la façon d'y arriver peut être sujet à discussion . Mais sur le moment, peut-être aurais-je agi de même ? Pas pareil de réfléchir à froid sur l'idéal d'un comportement parental. A +
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« Répondre #33 le: 13 Décembre 2009 à 15:41:07 » |
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Doudou, je "sens" à ta lecture, que nous pensons pareil. Certes mes mots à moi ne sont peut-être pas les mieux choisi... mais au final, on n'est pas si loin. Je suis la première à valoriser les efforts qui sont fournis, que ce soit pour mes enfants, ou pour des stagiaires au boulot. A leur propos, d'ailleurs, je leur conseille souvent de se faire confiance. Je leur dit souvent ce genre de choses " arrête de douter de toi comme ça. Ce geste là, tu l'as déjà fait, tu sais la technique. Alors pourquoi hésites-tu aujourd'hui ? Parce que untel le fait dans un ordre différent de toi ? Et alors ? Fait ce que toi, tu trouves être juste. Fait le geste que toi, tu peux justifier, pour lesquels tu as eu une réflexion, pour lesquels tu as une explication. Ne fais pas un geste parce qu'un autre le fait, fait un geste parce que toi, tu ressens que c'est comme ça qu'il faut le faire" Alors pour en revenir à Leelou... peut-être que je n'aurais pas dû parler de revendre son vélo... mais c'est quelque chose qui lui parle, à elle. Ce que tu dis là : Et décortiquer la peur : c'est quoi qui t'empêche de démarrer Tu ne te souviens plus de comment placer les pédales Regarde, c'est comme ça. Et si tu veux, je te tiens un peu pour que tu reprennes confiance... Et puis on peut attendre aussi 3 minutes, le temps de décompresser (ça, c'est mon expérience de grimpeuse qui parle : la tétanie est très dure à calmer, et très mauvaise conseillère. Mieux vaut abandonner pour reprendre 10 minutes après, quand on a réfléchit soi-même au pourquoi du blocage....) crois-moi, je l'ai déjà essayé 15000 fois avec elle. Leelou est une petite fille qui refuse absolument qu'on lui explique comment faire quelque chose, ni même qu'on lui montre. Elle veut bien le regarder une fois, mais après, c'est tout ! Quand à lui dire comment mettre ses pieds sur une pédale, par exemple, j'ai bien essayé, encore une fois d'aborder le truc par là, mais non, elle refuse tout ça en bloc, voulant ABSOLUMENT y arriver toute seule.... ou abandonner si elle ne peut pas !! Je me souviens, lorsqu'elle était bébé, elle pouvait passer des heures à tenter de faire quelque chose, s'énervait en hurlant lorsqu'elle n'y arrivait pas. Déjà, elle refusait par la colère notre proposition de l'aider, et si, décidément, elle n'y arrivait pas, alors elle jetait le jeu en question, et n'y retouchait plus. J'ai très souvent discuté avec elle pour lui faire comprendre que l'essentiel était d'avoir essayé, pas d'avoir réussi. Et qu'une autre fois, certainement, elle réussirait !! Mais c'était peine perdue !! C'est donc à force de cette observation que j'ai appris à agir autrement avec elle. Heureusement, il est rare que j'arrive à cette extrémité de me fâcher, comme dans l'exemple du vélo. Mais ce que je n'ai peut-être pas bien expliqué, c'est que je me suis fâchée pour qu'elle accepte l'aide que je lui proposait, pas pour qu'elle s'obstine à y arriver toute seule. En me fâchant, j'ai pu la pousser un peu pour qu'elle démarre, et ensuite, tout allait bien !! Sans cela, elle refusait mon aide en pleurant, et rangeait son vélo.... à coup sûr sans le reprendre !! Je repense au jour où elle a appris à nouer ses lacets. Elle m'a demandé de lui montrer : je l'ai fait, en lui montrant 2 façons différentes de le faire. Puis elle a essayé. Plus le temps passait, plus elle chouinait, en disant qu'elle n'y arrivait pas. J'ai proposé de lui remontrer, mais elle refusait. Alors je lui ai dit que ce n'était pas grave, qu'il fallait souvent plusieurs tentatives pour y arriver, et que si elle n'y arrivait pas maintenant, elle y arriverait certainement dans les jours à venir. Elle m'a dit, non, je veux y arriver tout de suite !! Alors je suis partie, en lui disant que j'étais OK, mais alors qu'elle cesse de se plaindre et de chouiner. Elle a dû arrêter 10 secondes après. Le soir, elle savait les faire. Mais ce fil n'est pas là pour parler de Leelou, de toutes façons. Non, vraiment plutôt pour trouver des pistes sur comment apporter nos valeurs à nos enfants, autrement que par le simple discours et l'observation de nous mêmes (qui sommes quand même sensés les appliqués au quotidien, nos valeurs, non ?)
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Leelou, 23 mai 2005 Calie et Maéline, 18 mai 2007 "Le bonheur est un drôle d'animal : il se débat, griffe, mord, tout lui est bon pour nous faire ouvrir nos mains. Mais si on les ouvre : tout est fini. Serrez le vôtre bien fort, même si ça vous fait mal."
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Eirelav
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« Répondre #34 le: 13 Décembre 2009 à 15:51:22 » |
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Donc le faire par "principe", ou par "respect des institutions" peut pendant longtemps être la seule raison de faire des efforts.. la notion de plaisir est donc assez loin, là, non ? Si principe et respect des institutions sont des valeurs positives pour toi, c'est certainement une bonne raison de faire l'effort pour toi. La satisfaction est là, non ? Où est la violence dont tu as parlée ? Tes parents, si tu les cites en exemple ont certainement réussi à transmettre LEURS valeurs qui sont devenues celles que tu veux donner à tes enfants. Demande leur conseils. Sinon si ta fille s'oppose, c'est qu'elle a certainement quelque chose à dire. Par sa peur, elle exprime une difficulté. L'écouter est remettre en cause tes valeurs ? Peut-être, si par principe selon toi, il ne faut pas s'écouter. Ouhla !! Je trouve que tu prends des raccourcis bien vite !! Je n'ai jamais dit que "ne pas s'écouter" était un de mes principes !! Au contraire, je suis quelqu'un qui écoute beaucoup et mes propres ressentis, et (en tous cas, je m'y applique), ceux de mes enfants. Mais il y a des moments où il faut savoir aller au delà, et ne pas s'arrêter à son premier ressenti (comme celui du "j'ai pas envie de me lever, tant pis pour le boulot") Par contre, si chaque jour, chaque semaine, chaque mois, on a ce ressenti là, alors oui, il faut l'écouter, et se demander pourquoi on l'a, et si il n'y aurait pas une cause à tout ça !! Mais en attendant, on se sera donné les moyens d'avancer !! Parce que si à la première difficulté, on se dit : "je m'écoute, j'ai peur /mal /???, donc je m'arrête", et bien, au final, on ne saura jamais ce qui nous fait si peur/mal/???, et on ne pourra jamais s'aider soi-même à avancer. Ce que j'ai envie d'apprendre à mes enfants, c'est à savoir persévérer dans l'effort, même si parfois, on préfèrerait arrêter (c'est là que je vois une notion de violence). Ensuite, on analyse la chose, on réfléchi, à tête reposée, pour voir si oui ou non, ça valait la peine de se donner du mal ou non. Quand à demander conseils à mes parents... ben, ça va, je suis grande, je n'ai pas attendu que tu sois là pour ça !! Mais bon, merci quand même !! Je n'ai pas voulu te donner de leçon. C'est parfois difficile de s'exprimer uniquement par écrit. J'ai juste voulu dire si tes parents ont réussi ce que tu as toi-même envie, ils ont certainement à partager avec toi. Moi, c'est si loin de mon modèle. Je t'envie plus qu'autre chose et j'ai juste voulu te dire profite ! Tu dis qu'il faut savoir aller au delà, je crois qu'on a toutes dis cela, vraiment. On a toute parler de persévérance. C'est juste le chemin pour y parvenir qui diffère. Et c'est ce qu'on exprime ici. Il n'y a pas de meilleur chemin, il y a celui qui nous convient et qui convient à nos enfants ... ou pas. Tu parles de ces jeunes, mais en fait tu ne connais pas grand chose de leur éducation, des efforts que leurs parents ont déployés ou non pour les élever, des expériences qu'ils ont vécu pour en arriver là. Peut-être qu'eux aussi on les a forcés, je n'en sais rien, à passer leur diplôme pour faire plaisir à papa/maman, pour produire ce qu'on attendait d'eux. Ils n'avaient pas de difficultés à l'école alors ils ont suivi le chemin pour lequel ils étaient prédestinés. Leurs parents sont peut-être très satisfaits des valeurs qu'ils ont transmises. Après qu'ils ne s'éclatent pas dans leur travail et qu'ils découvrent alors sans l'autorité de leurs parents la liberté de faire le choix ... de ne pas faire, c'est peut-être çà Ils vont apprendre les propres limites de leurs choix qu'ils n'ont peut-être pas eu l'occasion de tester avant car on ne les as pas écoutés. C'est possible aussi non ? Sinon, je trouve que tes valeurs sont très respectables car leur finalité est le bonheur de tes enfants. J'ai cru entendre une sorte d'insatisfaction de ta part d'être obligée de faire violence à ton enfant et j'ai eu du mal à comprendre d'où cela venait. C'est pourquoi je me suis permise de te donner mon point de vue mais ma vision n'a de la valeur que celle que tu voudras lui donner. Pour moi, les valeurs que j'ai envie de donner à mes enfants sont la recherche du plaisir, de la satisfaction et comme l'a dit Doudou et Moon sur un autre fil, l'estime de soi qui est fondamentale. S'il faut persévérer, je les aiderai à persévérer. Tout ce qui est agréable n'est pas forcément facile mais pour l'obtenir la souffrance n'est pas obligatoirement une nécessité, même si c'est un chemin possible, et c'est souvent une question de choix. La seule souffrance c'est de ne pas pouvoir choisir. J'ai envie de les aider à choisir ce qui les épanouira et de les soutenir s'ils échouent.
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« Répondre #35 le: 13 Décembre 2009 à 18:09:19 » |
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Coucou, C'est encore moi . Le truc est là : tous les parents ont à peu près envie de transmettre à peu près les mêmes valeurs à leurs enfants. Rares sont les parents qui partent avec l'idée de fabriquer des petits voyous violents et irrespectueux. Où sans tomber dans l'extrême, qui n'acquiesceraient pas à l'idée que la persévérance fait partie des valeurs à transmettre... Tout le problème est bien dans la façon d'y parvenir . Je ne crois pas qu'il y ai vraiment matière à débattre sur quoi transmettre, mais bien comment transmettre . Et j'aime bien partir d'exemple concret, c'est plus parlant. Même si il ne faut pas généraliser (c'est évidemment toi qui connaît le mieux Leelou et sa façon de fonctionner ). Où faire évoluer ma réflexion par rapport à la façon dont moi-même j'ai fonctionné, quand j'étais môme. D'où l'exemple de la musique... Rien avoir avec la discussion actuelle : moi, il y a un autre truc que je ne trouve pas du tout évident à transmettre : assumer ces bêtises, ces transgressions, ces erreurs... Déjà en tant qu'adulte, ce n'est pas simple du tout. Alors pour un enfant , à qui justement on ne permet pas de faire des bêtises... Tient, justement, dans le fil de Azerty, D. Marcelli en parlait : laisser la transgression possible. Dans quel mesure ? Comment ? A partir de quel âge ? Évidemment, cela passe par l'exemple. Mais encore . A +
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« Répondre #36 le: 13 Décembre 2009 à 20:25:55 » |
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En parlant de transgressions possibles (en fait je vois pas trop le rapport avec la transmission de valeurs mais bon si toi tu en vois un ) je donne un exemple; je laisse de plus en plus mes enfants (les grands évidemment pas les bébés ) seuls à la maison; je ne suis pas dupe et me doute qu'ils vont faire des choses que je ne les autorise pas à faire mais je trouve ça positif (eux ils transgressent, ça leur fait du bien et moi de mon côté si c'est pas grave je ferme les yeux mais ça me permet de les autoriser sans en avoir l'air donc l'interdit est toujours posé , pas de mauvaises habitudes de prises ;)et pendant qu'ils transgressent sur des p'tits trucs, ils continuent de respecter les gros trucs) le genre de truc ainsi transgressé c'est "bouffer du chocolat en cachette" "aller sur l'ordinateur" "toucher le maquillage, crème"... Par contre le jour où j'ai appris que mon grand a enjambé la barrière de la mezzanine pour marcher sur une poutre à 5m au dessus du sol je pique ma gueulante, lui explique bien les risques qu'il a pris et qu'il n'a pas intérêt à reprendre Donc en résumé pour essayer de répondre à tes interrogations, je dirais qu'à partir du moment où tu poses des interdits, il faut garder possibilités de transgresser (pour des interdits pas dangereux, plus de confort) Donc quelque part avoir en stock des interdits que certes tu vas interdire tout en sachant que c'est pas bien grave c'est c'est transgressé (pour mes bébés par exemple, je leur interdit de vider ma bibliothèque mais j'en fais pas un drame s'ils la vident quand même je remets tout en place avec eux en leur répétant pour la Xème fois que je ne veux pas qu'ils touchent à mes livres parce qu'ils sont fragiles et que j'ai peur qu'ils les déchirent)
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Un grand 1m82 né à 40sa+4; une grande 1m71 née à 40sa; un moyen 1m75 né à 39sa+5 et 2 petits d'1m75 et 1m64 nés à 38sa-1. Et en tout : plus de 300kg d'amour !!
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tefadel
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« Répondre #37 le: 13 Décembre 2009 à 21:27:09 » |
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Non, vraiment plutôt pour trouver des pistes sur comment apporter nos valeurs à nos enfants, autrement que par le simple discours et l'observation de nous mêmes (qui sommes quand même sensés les appliqués au quotidien, nos valeurs, non ?)
Dslé , j'ai pas bien compris ce que tu voulais dire (j'ai vraiment l'impression d'être trop bête desfois , mais tans pis je demande )
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Azerty
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« Répondre #38 le: 13 Décembre 2009 à 21:36:28 » |
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J'ai compris qu'elle voudrait savoir comment transmettre ces valeurs à ses enfants autrement qu'en leur faisant la leçon ( discours) et autrement que par mimétisme (montrer comment faire en espérant que les enfants feront pareil soit l' observation). Et franchement à part ces deux façons, je vois pas trop je passe la main
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Un grand 1m82 né à 40sa+4; une grande 1m71 née à 40sa; un moyen 1m75 né à 39sa+5 et 2 petits d'1m75 et 1m64 nés à 38sa-1. Et en tout : plus de 300kg d'amour !!
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Eirelav
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« Répondre #39 le: 14 Décembre 2009 à 10:34:43 » |
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Je ne crois pas qu'il y ai vraiment matière à débattre sur quoi transmettre, mais bien comment transmettre . Ben en fait personnellement moi je transmets avec ce que je suis. Mon curseur pour me dire que je suis dans le "juste" c'est quand mon enfant semble s'épanouir certainement parce qu'il aura donné un sens à ma transmission. En fait je crois que pour passer nos valeurs c'est à nous à nous adapter aux caractères des enfants et pas l'inverse. C'est trouver le langage qui fera sens chez eux. Dans l'exemple de Leelou, moi a priori, je l'ai dit, je n'aurais pas menacé d'enlever le vélo. Et Izazou est venue exprimer la limite de ma vision en disant le langage qui marche avec elle ce n'est pas celui-là et pour la faire passer à l'acte qui lui apprendra (monter sur le vélo), il lui faut une sorte d'ultimatum. Si je me trompe, elle me corrigera. Alors je me dis qu'elle fait certainement ce qu'il faut et s'il faut en l'occurrence passer par une certaine forme de violence, c'est elle qui sait ce qui lui semble le mieux. Maintenant pour elle, si elle est insatisfaite de faire comme cela, il faut qu'elle écoute sa fille "autrement". Nous ne connaissons pas Leelou assez bien (pas du tout même en ce qui me concerne) pour bien la conseiller ... moi j'ai juste essayer de mettre à jour cette insatisfaction (pour peut-être défaire un noeud) mais je ne crois pas que mon explication ait pris sens chez elle. Donc comment faire ?? laisser la transgression possible. Dans quel mesure ? Comment ? A partir de quel âge ?
Je crois une fois de plus que ça dépend des enfants et de leur caractère. Dans la transgression, il y a forcément un lâcher prise de notre part. Quand ? C'est eux qui vont choisir le moment. Je ne crois pas que ça soit à toi de décider du moment et des termes de la transgression. Comment ? En leur faisant confiance. Dans quelle mesure ? Dans la mesure de l'acceptable pour toi. Un exemple : J'ai laissé assez tôt Nathan rentrer de l'école seul (dès le CP). Il n'y a pas non plus trois KM. Lui s'en sentait capable et moi je sentais que je pouvais lui faire confiance. Il a certainement parfois trainé sur le chemin ou passé par chez un copain. Je lui ai laissé une certaine latitude avec forcément un risque potentiel qu'il se mette en danger. Pour parler de mon exemple personnelle, il m'a été très difficile de transgresser petite fille, ça créait chez moi une trop grande anxiété. Je pense que j'ai du essayer mais que la sanction a été disproportionnée. On m'a dit que j'avais fait une ENORME bêtise. J'ai eu trop peur ensuite de recommencer car je n'avais pas confiance en moi pour faire face aux conséquences. Résultat : j'ai épousé un homme qui a été un adolescent qui a beaucoup transgressé. J'en avais besoin. Et lui de l'inverse. Pour mes aînéss, ça a été un problème dans les années difficiles pour moi (2 - 8 ans pour mes aînés). Je gérais très mal le curseur et je ne faisais pas assez confiance en mon mari, en mes enfants, en moi. Je ne pourrais me baser sur mon expérience que pour dire ne faites pas comme j'ai fait. Ensuite moi j'ai changé après un travail sur moi et les choses sont devenues assez simples. Ils ont été des adolescents comme j'en souhaite à tous le monde. Ils ont transgressé comme tout un chacun, nous avons posé les limites qui nous semblaient bonnes. Une fois de plus nous avons toujours essayé de donner un sens à nos décisions. Par contre aujourd'hui, ils se cherchent beaucoup. Pas dans la transgression justement je crois parce qu'elle s'est faite plutôt dans les bonnes conditions. J'ai vraiment l'impression que les difficultés auxquelles ils sont confrontées sont liées à cette petite enfance pendant laquelle je n'ai pas chercher à les comprendre et à m'adapter à eux pour les sécuriser et leur apporter la confiance nécessaire. J'ai beau aujourd'hui leur dire que j'ai confiance en eux et en leurs capacités, ça ne les aide pas car nous ne sommes plus au stade de l'enfance et de ses apprentissages. Ils sont maintenant de jeunes adultes et c'est la vie qui leur apprendra, j'espère sans trop de bobos, ce qu'ils n'ont pas acquis de nous.
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« Dernière édition: 14 Décembre 2009 à 10:37:42 par Eirelav »
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« Répondre #40 le: 14 Décembre 2009 à 11:13:10 » |
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Coucou, En parlant de transgressions possibles (en fait je vois pas trop le rapport avec la transmission de valeurs mais bon si toi tu en vois un ) Par la transgression, mon désir est de transmettre une responsabilisation. Si il ne t'ai jamais permis de transgresser, alors jamais tu ne peux apprendre à assumer. C'est un peu comme cela que je le voie. Et toujours pareil, je voie beaucoup de jeunes adultes qui n'assument pas du tout leur choix. Choix de faire la fête le jeudi soir, et de ne pas assumer derrière le zéro pour devoir non rendu... Du coup il leur est très difficile de prendre des responsabilités : aucun pour reprendre le bureau de l'association des anciens élèves, aucun pour assumer l'organisation d'un repas de fin d'année... Il n'y a donc pas que dans le discours et l'observation que la transmission ce fait. Il faut aussi, je croie, leur permettre d'expérimenter seul et de franchir certains interdits, pour en assumer les conséquences. Actuellement par exemple, je n'hésite pas à laisser seuls les zouaves pour retourner à la maison (route dangereuse franchit ensemble). Ils font la course, tourne le coin de la rue, et si moi je ne cours pas non plus, ils sont bien 2 ou 3 minutes seuls sur le trottoir. En tant que Maman, je me fait vraiment violence. L'interdit de départ, quand on se promène, il est pourtant bien que je dois pouvoir les voir, pas trop d'éloignement. Ce qui leur fait plaisir en faisant cela, c'est je pense aussi la petite adrénaline : on est seul, sans personne pour nous surveiller dans la rue, réputée lieux de dangers. Et il est déjà arrivé que Basou revienne vite me voir, par la peur d'une personne inconnue sur le trottoir. Je leur fait confiance aussi, sans moi, ils n'iront pas sur la route. Sans moi, si quelqu'un inconnue les aborde, ils se carapatteront. Mais à leur age, les situations de mise en responsabilité sur des actions potentiellement dangereuses sont finalement très rares. Je cherche... A +
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« Répondre #41 le: 14 Décembre 2009 à 11:17:11 » |
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Coucou, J'ai vraiment l'impression que les difficultés auxquelles ils sont confrontées sont liées à cette petite enfance pendant laquelle je n'ai pas chercher à les comprendre et à m'adapter à eux pour les sécuriser et leur apporter la confiance nécessaire.
Quels difficultés ? (si ce n'est pas indiscret ). A +
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Heureuse maman de 2 zouaves (Garou et Basou, 12ans) et d'un loustic (Taton, 6ans)
» Il faut imaginer Sisyphe heureux » Albert Camus
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Isazou
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Messages: 9.434
heureuse maman de trois princesses...
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« Répondre #42 le: 14 Décembre 2009 à 12:52:46 » |
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Doudou, c'est intéressant aussi ce sujet. Je vais te dire comment moi j'ai tendance à pratiquer..; Depuis toutes petites, lorsque je donne un interdit, je dis toujours pourquoi (c'est dangereux, si tu tombes, tu auras probablement mal, etc...) et depuis toutes petites, si par hasard l'interdit est transgressé.... je les laisse assumer les conséquences. Par exemple... elle a passé sa main sous l'eau chaude alors que je fais couler leur bain, et trouve ça trop chaud ? Et bien, (après m'être assurée que l'eau n'est pas si chaude que ça ), je lui tient à peu près ce discours : "tu as voulu mettre la main sous l'eau alors que je l'avais interdit. Tant pis pour toi. Pleure si ça te fait du bien, mais moi, je ne te consolerai pas. Tu as fait une bétise, il faut assumer." C'est un exemple. Et je n'en ai pas de "vrai" en mémoire à raconter. Mais sur le principe, c'est ça. Que ce soit parce qu'elle n'a pas voulu mettre ses gants, et maintenant elle pleure parce qu'elle a froid aux doigts : et bien, voilà. Je t'ai prévenue. Maintenant, tu assumes. ça marche pour tout. Genre : "j'ai proposé des desserts, c'est toi qui m'a dit que tu voulais celui-là. Alors maintenant tu le termine. Assume tes choix. " Et ça, pour les 3 filles, pas que pour la grande. Du coup, je me rends compte, maintenant, que lorsque je dis à Leelou : "attention, je te préviens, tu connais les risques. Maintenant, tu peux faire ce que tu veux, mais ne te plains pas si ça fini mal...", en général, elle reste tranquille. Si ça peut aider... (par contre, je ne me sens pas prête du tout à les laisser tourner au coin de la rue sans moi !! trop peur !!!)
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« Dernière édition: 14 Décembre 2009 à 12:54:23 par Isazou »
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Leelou, 23 mai 2005 Calie et Maéline, 18 mai 2007 "Le bonheur est un drôle d'animal : il se débat, griffe, mord, tout lui est bon pour nous faire ouvrir nos mains. Mais si on les ouvre : tout est fini. Serrez le vôtre bien fort, même si ça vous fait mal."
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tefadel
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« Répondre #43 le: 14 Décembre 2009 à 13:27:18 » |
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Ben pour avoir eu le même exemple avec Théïs , je l'ai prévenu que c'était trop chaud : "non, c'est chaud" (j'ai aussi vérifier que se soit pas trop chaud a pouvoir brûler) , il a mis sa main , à pleurer, mais j'ai dis : " tu vois je t'avais dis que c'était chaud, quand je te dis un truc c'est pour ton bien" c'est à peu près tout. Bon ils sont petits aussi faut faire court. Rajouter qu'il faut assumer, bon, ça de toute façon l'enfant à pas le choix , je trouve pas ça indispensable de préciser. Mais je ne comprend pas pourquoi " tans pis pour toi, pleure si ça te fais du bien , moi je te consolerais pas"?
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Eirelav
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« Répondre #44 le: 14 Décembre 2009 à 13:51:00 » |
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si par hasard l'interdit est transgressé....
Moi je crois que la transgression n'est pas un hasard. C'est une volonté de l'enfant de tester ses limites même s'il ne l'intellectualise pas de la sorte. C'est pour cela que c'est constructeur car ça l'amène à ses propres responsabilités. Coucou, J'ai vraiment l'impression que les difficultés auxquelles ils sont confrontées sont liées à cette petite enfance pendant laquelle je n'ai pas chercher à les comprendre et à m'adapter à eux pour les sécuriser et leur apporter la confiance nécessaire.
Quels difficultés ? (si ce n'est pas indiscret ). A + En fait tu me poses un problème. Je n'ai rien à cacher mais par respect pour mes enfants qui sont adultes maintenant, je ne m'autorise pas à en raconter davantage. Je me souviens quand j'ai demandé à ma soeur de venir témoigner, elle s'est prêtée à l'exercice mais m'a demandé ensuite de ne pas trop en révéler sur elle simplement parce qu'elle n'en avait pas envie. C'est un choix respectable. Pour ceux qui connaissent l'histoire, quand j'ai envoyé les preuves de ma gémellité, je n'ai pas demandé l'accord à ma soeur ni à mon mari et j'ai pris conscience ensuite (malheureusement) que je ne révélais pas seulement des choses sur moi et que ça pouvait ne pas être leur souhait à eux. J'ai donc le sentiment de marcher sur des oeufs. En parlant d'eux je révèle beaucoup de moi et ça je l'assume. Mais je ne crois pas qu'ils souhaiteraient que je rentre dans les détails sur leurs propres états d'âme ou émotions. C'est la limite de l'intime de l'autre. Et j'ai bien conscience que la frontière est fragile quand il s'agit de la relation enfant/parent, mari/femme ou soeur jumelle/jumelle. Le respect, c'est aussi une des valeurs importantes à mes yeux ... j'en ai déjà beaucoup parlé.
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Journalisée
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Je suis la maman de Nathan (13 ans) et de Théo et Lucas (18 ans) et j'ai aussi une soeur jumelle
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