Bonjour à tous,

Pourquoi je raconte mon histoire, je ne sais pas. Peut-être pour libérer mon c?ur qui souffre tous les jours.
Voilà, à notre grande surprise je suis tombée enceinte 1 semaine après notre mariage. Quand j'étais jeune, ma gynéco m'avait dit que certainement j'aurai du mal à avoir des enfants dû à un dérèglement hormonal. Ça avait été dur à entendre. Donc je m'étais dit "elle s'est trompée et tant mieux", car ça ne faisait que 3 mois que j'avais arrêté la pilule. Puis re-surprise : des jumeaux ! Alors là, c'est d'abord la crainte qui arrive, puis après, une immense joie, que du bonheur. On se dit même que ce n'est pas possible autant de bonheur. Plus le temps passe et plus on devient confiant, on a passé les 3 premiers mois sans souci, on nous dit que le risque de fausse couche est écarté. Nous sommes rassuré par rapport aux marqueurs de trisomie qui sont élevés car beaucoup de personnes (sur ce site d'ailleurs) nous disent que ça ne veut rien dire et que ce n'est pas fiable. L'échographe nous dit que tout est parfait. Nous sommes de plus en plus confiant, je me sens bien, je suis à 4 mois 1/2 et je travaille toujours (je suis infirmière chez les enfants).  Je dit à tout le monde que je ne suis pas malade, que je suis juste enceinte. On me dit que c'est une grossesse à risque et je me dis "n'importe quoi", c'est une grossesse normal. Je suis vraiment zen.
Et un jour tout bascule. Le 30 novembre 2008, alors que 3 jours avant, l'écho est tout à fait normal et que l'on voit nos petites puces qui n'arrêtent pas de gigoter et pleine de vie, alors que la veille tout va bien et que je les sens bouger, elles sont parties.
Pourquoi? Nous ne savons toujours pas. J'ai accouché dans des conditions horribles et je passerai les détails. J'ai commencé à avoir des contractions à 8h du matin, je ne savais pas ce que c'était. Nous sommes partis à l'hopital en me disant, ils vont me mettre une perfusion et je rentrerai tout à l'heure. Nous ne sommes pas partis tout de suite car je me disais, "ce n'est rien, ça va passer. j'ai rdv demain avec la sage-femme, je lui dirai demain". Puis les contractions étant insupportables, nous sommes allés aux urgences et 1/2 heure plus tard, nos petites étaient là.
C'est très dur d'accoucher quand on ne le veut pas, quand on ne s'y attend pas, quand on sait qu'elles ne survivront pas. Tous les jours , nous nous demandons "pourquoi?". Les médecins m'ont dit que je n'y étais pour rien mais c'est très dur de l'accepter et je me dis que j'aurai peut-être dû rester allongée tout le temps.
Chaque jour qui passe est encore plus dur car nos filles Louane et Zoé, ne sont pas là. Nous les aimons si fort.
Refaire un bébé, on y pense, mais on a peur. Peur de le perdre, peur d'être déçu qu'il soit tout seul, peur de faire un déni de grossesse. Une chose est sûre, c'est que nous ne voulons pas remplacer Louane et Zoé car elles ont une grande place dans nos c?urs.
Désolée d'avoir été si longue, mais je veux surtout vous dire ATTENTION. Même une grossesse qui se passe bien n'est pas sans risque et non, ça n'arrive pas qu'aux autres. Tout ce que je pouvais lire sur internet, je n'y croyais pas et je ne venais plus sur le forum car je trouvais qu'on ne lisait que des choses stressantes. Mais quand ça vous tombe dessus si brutalement, on se dit, "ils avaient raison", c'est une grossesse à risque. J'étais persuadée que tout irai bien et que je verrai mes filles pleurer, sourire, grandir, vivre...
Je ne cherche pas du réconfort car rien ne pourra me ramener mes petites puces que j'aime si fort. J'ai juste besoin de dire à quel point je souffre. Je veux aussi vous dire attention même si je suis jalouse de toute celles qu'y arrive et qui ont leurs 2 bébés avec eux. Car une grossesse multiple, c'est tellement merveilleux.
Merci de m'avoir lu.

Chère Sandra, Cher Romain,
Je ne peux pas me mettre à votre place et il est clair que je ne peux vous réconforter... Cela dit, je tenais tout de même à vous envoyer une pensée car j'ai été très touchée par ton témoignage. Je trouve déjà très courageux de ta part d'en faire part et si tu veux, tu peux trouver un soutien moral sur ce forum, qui , pourra peut être t'apporter un peu de chaleur. Garde le courage que tu sembles déjà avoir...

Merci pour le témoignage et toute ma sympathie dans ces moments de douleurs.

Il faut un peu de temps à l'équipe médicale pour faire réaliser tous les tests, mais il y aura certainement une consultation pour vous expliquer ce qui a été décelé dans ces tests.
Vu que c'était une grossesse monochoriale, la probabilité que cela se reproduise (si c'est du à ce type de placentation) est minime.
Cela n'exclut pas d'autres causes et lorsque vous serez prêt à les entendre , votre équipe médicale sera là ,à votre écoute.

Couraae pour la suite .

Je t'envoie toute mon soutien ... je sais que mes mots n'enlèveront pas votre souffrance mais je vous souhaite un avenir plus doux.

Pleins de bisous et de tendres pensées à vos p'tites fées

Bonjour,
Vous avez bien fait de venir du coin des anges pour partager votre peine. Il y aura toujours une Mamange pour vous écouter, vous réconforter, soulager votre peine car nous sommes les seules à comprendre votre douleur qui vous fait tant souffrir.
Perdre ses deux bébés en même temps et si brutalement est tellement injuste et inacceptable !
Il y a 7 1/2 mois, j'ai perdu l'une de mes jumelles à 35 SA (si proche du terme pour des jumeaux) à cause d'un accident de cordon alors que la grossesse se passait relativement bien. On me l'a annoncé lors de l'écho (j'étais suivi en hospi de jour 1 fois par sem). Ce jour là, le ciel s'est effondré. Puis, je suis passée par différents stades : double sentiments (joie de la naissance et peine du décés), culpabilité, incompréhension, tristesse, colère, besoin d'en savoir plus sur le décés... Mais le temps est le seul allier et fait apaiser sa peine. Alors, j'ai entrepris plusieurs choses pour témoigner tout l'amour que j'ai pour ma fille-ange, pour ne pas l'oublier (elle sera toujours dans ma tête et dans mon coeur) et faire ce long travail de deuil. Il faut accepter la mort (la plus injuste soit elle) pour continuer à vivre, accepter l'inacceptable !
Alors, je vous souhaite tout le courage possible pour entamer ce long chemin de deuil qui demande beaucoup d'énergie et de temps mais nécessaire pour se reconstruire et pouvoir faire de nouveaux projets. C'est dûr mais il faut apprendre à vivre avec, ou plutôt à faire sans...
Coccinelle

Sandra, je sais que tu n'as pas envie d'entendre ce que je vais te dire, mais je te le dis quand même : donne-toi du temps pour accepter.

Le travail de deuil est douloureux, et surtout, long ; il faut du temps.

N'hésitez pas toi et zhom à aller consulter un psy ; c'est en faisant ce travail de deuil avec un professionnel que la douleur, petit-à-petit, s'adoucira.

Vos anges resteront à jamais dans vos coeurs, et oui, tu verras, dans quelque temps vous pourrez à nouveau vous tourner vers l'avenir.

 

Bon courage pour cette épreuve

Nous allons voir la psychologue du service où j'ai accouché. Elle est pas mal mais j'ai l'impression que nous souffrirons toute notre vie et je ne vois pas comment on peux se remettre d'une telle épreuve.
Je ne vois même pas l'intérêt de la vie.
Elles me manquent mes petites puces.