ton histoire me bouleverse aussi 

Oui, des similitudes...
Vers 18 h appel  de ma mère, paniquée, me hurlant que mon père a fait un malaise, qu'il est tombé et ne respire plus. Je commence à lui expliquer les gestes de secours, tout en tentant de joindre les pompiers (mais pas même département !!)
Zhom, présent, saute dans sa voiture (moi je ne peux y aller, enceinte de 4 mois je  sors d'une hospit pour hémorragie ++) et tout en roulant (il mettra 1 h  cause des bouchons) appelle l'hosto où il travaille pour qu'on lui passe le SAMU (car hors département, encore...)

Ma mère, que j'ai au bout du fil, sanglote et supplie mon père de respirer... j'essaie de la calmer, de compter avec elle la fréquence des massages. Je ne rentrerai pas dans les détails, ça a duré longtemps, j'ai entendu les pompiers puis le SAMU (ma mère avait posé le téléphone sans le couper lorsqu'ils l'ont fait sortir de la pièce)  etj'ai en vain attendu que le coeur de mon père reparte. J'ai appelé en même temps ma mère sur son portable, elle était choquée, assise au bout du couloir, là où un pompier l'avait mise, elle y est restée jusqu'à ce que zhom arrive et la prenne en charge, après avoir constaté que rien n'avait pu sauver mon père (mais j'avais compris, au téléphone, que c'était fini  :'
Zhom m'a ramené ma mère, qui était toujours en état de choc, et s'en voulait d'avoir "laissé mourir" son mari. Mon deuil a commencé comme ça, en essayant de protéger  mes bébés (MAP) et en portant ma mère à bout de bras.
Je n'ai pu aller aux obsèques (immense douleur pour moi, regrets, culpabilité de ne pas l'avoir accompagné jusqu'au bout)... mais j'ai tout de même pu l'embrasser au funérarium.

Je paie l'addition de ce deuil "mal" vécu (au sens où je n'ai pas pu le vivre à 100%) mais comment faire autrement ?

Sandrine 
Gros bisous ma belle 

Je réalise à quel point nous sommes nombreuses à avoir perdu un parent dans des circonstances douloureuses  je trouve cela bien cruel. Quoique de toutes les façons perdre un parent est toujours cruel 

c'est exactement ce que je me suis dis pour mon père Ptite Lilli.
Je me dis, que si il avait été malade, que si l'on m'avait dit "ton père n'en a plus pour longtemps", mon chagrin aurait identique, mais je l'aurai surement mieux accepté, j'aurai été quelque part "préparé" à son départ.

Pour ma part, cette sensation de ne rien contrôler, que tout va si vite, que ton père est là mercredi, et que vendredi tu vois son cercueil se diriger vers le crématorium  j'ai encore même aujourd'hui du mal à l'accepter.

Je suis peut être dans l'erreur, j'ai perdu d'autre personnes de ma famille, de longues maladies, mais cela m'a moins touché ...............  en même temps cela n'était pas mon père, ni ma mère.
Je pense également que le chagrin est tellement propre à chacun, on le vit, on le ressent différemment.

Gugussete, terrible de perdre deux être chers à si peu d'intervalle !!! 


J'ai remercié le ciel pour la "belle mort" qu'a eu mon papa. Il aurait souffert terriblement d'être diminué physiquement, lui un ancien sportif porfessionnel...
Il n'a pas eu à connaître les affres des diagnostics-massues, des examens invasifs, les angoisses quant à la durée restant à vivre etc.
Il n'est pas mort à l'hôpital, ni dans la rue (il en venait, il avait couru juste avant) ni tout seul (mais pour ma pauvre maman cela eût mieux valu  ) mais chez lui, dans sa maison, en regardant un événement télévisuel très important pour lui, concernant son fils.

Je regrette bien sûr de ne pas lui avoir redit combien je l'aimais, tout ce qu'il m'avait apporté comme exemple dans la vie, combien son amour inconditionnel m'avait réchauffé le coeur aux sombres moments de ma vie. Mais une bonne partie de tout cela, je lui avais dit un ou 2 ans avant sa mort, et bien souvent je lui disais "je t'aime, papa".

Oui, j'ai plein de regrets, mais au moins pas ceux-là... et ma mère m'a dit que cela la consolait un peu, de savoir qu'il n'avait pas eu à vivre dépendant, grabataire ou en fauteuil...

J'ai retrouvé hier en changeant de sac à main, un ticket de caisse (pas réussi à le jeter) avec la date de son anniversaire cette année, il aurait eu 73 ans en 2010 

Ma pauvre Quizas je suis vraiment désolé de ce qui t'arrive et je compatie à ta peine.
Ton histoire me fait penser un peu à la tienne quant aux conditions de "départ" de mon père.
Je ne prétend pas pouvoir t'aider mais te raconter mon histoire te permettra peut être de te sentir moins seule dans cet instant douloureux.
J'ai également subit "cette" mort brutale puisque mon père à eu un arrêt cardiaque à l'âge de 51 ans, j'en avais 24...
Contrairement à toi je n'ai jamais été proche de mon père puisque mes parents se sont séparés très tôt (j'avais 5ans). Au début mon père venait souvent nous voir et s'entendait très bien avec ma mère (un divorce de rêve) mais au fil des années (et la rencontre de mon père avec sa nouvelle femme) cela s'est envenimé.
Je voyais de moins en moins mon père et n'avais pas de contact. J'étais jeune et ma mère (qui est une mauvaise mère...) m'a "monter" contre mon père avec un discours du genre "ton père n'a jamais voulu de toi." - "quand il a su que j'étais enceinte de toi il voulait que j'avorte" (je suis la dernière d'une famille de 5 enfants) "ton père ne t'aime pas" etc...
Je ne l'ai jamais vraiment cru quand elle me disait qu'il ne m'aimait pas mais je me demandait pourquoi il m'avait "abandonné". Plus tard (malheureusement trop tard) j'ai su que sa devise c'était "pas de nouvelle, bonne nouvelle" et qu'il avait beaucoup souffert de cette séparation avec son plus vieux fils et sa plus jeune fille (il a tjrs plus ou moins eu des contacts avec les 3 autres).
Le peu de fois ou je le voyais c'était lors des anniversaires des enfants de la famille (genre 2 ou 3 fois par an pendant 2h) et les échanges étaient pudiques (ça ressemblait plus une discussion entre voisin qu'entre père-fille).
Et tout comme toi c'est quand il parti que je me suis rendu compte que le dernier contact que j'ai eu avec lui c'était un appel de 5 min (8mois avant sa mort) ou il voulait s'assurer que ma mère me versait bien la pension alimentaire (car il avait su que j'avais pris un appart et continuer mes études).
Tout comme toi j'ai voulu lui faire une lettre pour me rapprocher de lui et comprendre cet éloignement et j'ai tjrs repousser ce courrier...
Tout comme toi j'ai énormement souffert du fait que les derniers moments que j'ai eu avec mon père soit ces moments et pas des échanges chaleureux comme ont les autres pères et filles.

Mais en fait j'ai compris qu'il ne faut pas regretter ce que l'on a fait ou pas, de toute façon il est trop tard on ne peut plus rien faire.
Et plus important j'ai compris que peu importe ce qui a été dit ou non au fond tu sais que malgré votre dispute et votre éloignement il t'aimait tout comme toi tu l'aime (la colère n'efface pas l'amour).
Et ne t'inquiète pas, ton père connaît le contenu de cette lettre (moi aussi je lui fait un petit mot et je suis sûre qu'il l'a eu). De là ou il est il peut voir tout ce que tu ressents et tu penses. Il n'est pas parti fâché parce qu'il sait que sa fille l'aime et qu'il a 2 petits enfants merveilleux.

Désormais ta vie ne sera plus jamais comme avant (je connais cela) mais tu verras qu'avec le temps la douleur s'apaise et que les souvenirs douleureux feront bientôt place aux merveilleux souvenirs que tu as eu avec lui.

Je sais que c'est difficile mais il n'y a que le temps qui pourra soulager ta peine.

Pour ce qui est tes enfants, je suis mal placée pour te donner tes conseils puisque les miens sont au chaud dans mon bidou et que je n'ai pas d'expérience de maman.
 Mais je pense que tu dois leur expliquer pourquoi maman est triste, c'est pire pour eux de ne pas camprendre. Explique leur simplement que maman a de la peine parce que papy est parti dans un endroit où on ne le verra plus.
Utilise des mots simples, des mots d'enfants, ils sont petits mais ils comprennent.

Je ne sais pas si mon message t'aidera mais sache que je pense fort à toi et que je te soutiens de tout mon coeur dans cette difficile épreuve.

Courage Quizas !!!

 

Merci les filles pour vos messages....

Anne, je vais essayer de leur expliquer les choses même si je n'arrive pas encore a trouver les mots.. Je vais y réfléchir et ne pas les laisser dans cette situation qui doit les faire souffrir aussi.

Lyly, j'ai beaucoup pleuré en lisant ton message...  effectivement ton histoire ressemble a la mienne. Mon pere avait 57 ans et c'est vrai que c'est difficile a accepter... Même si on a pas le choix!
Je crois que j'ai beaucoup de mal parce que je me sens coupable, parce que je suis pleine de regrets.... Et c'est ça qui me mine!!! Le temps effacera surement tout ça même si aujourd'hui j'ai du mal a imaginer ma vie sans entendre sa voix, sans le revoir rire une dernière fois....
J'appelle encore sur son portable juste pour écouter son répondeur.... 

Je n'ai jamais vécu la perte d'un etre aussi cher a mon coeur. J'ai vécu la mort de mes grands parents mais je n'ai pas vraiment eu de chagrin: ils etaient vieux et avaient bien vécus... Mais mon pere etait mon idole depuis mon plus jeune âge... Tout le monde me dit que je lui ressemble beaucoup... Et la façon dont on s'est quitté est vraiment le plus grand regret de ma vie!!!! Et ça je ne pourrais jamais changer ça.....

Merci lyly pour tes messages....  
Je ne vis pas une situation facile en ce moment!!! 
Depuis ce matin, c'est dur dur.... J'ai fais des cauchemars toute la nuit et du coup je me suis mal réveillée. Je suis fatiguée et je pleure depuis que j'ai mis le pied par terre.....

Mon pere est décédé dans la rue en promenant son chien... Tout seul! Et cette nuit j'ai rêvé de ça.... Je le voyais de loin et je n'arrivais pas a l'approcher! 

J'ai parlé avec mes loulous un peu ce matin.... Je leur ai juste dis que maman etait triste mais qu'ils n'y etaient pour rien! Mon fils m'a pris par le cou et m'a fait un câlin! Que ça fait du bien cette chaleur humaine venant de l'innocence de nos enfants!! 

Quizas tu vis sans doute la plus mauvaise "période" de cette épreuve. Quelques temps après le départ de mon père j'étais malheureuse et frustrée parce que pendant longtemps (plusieurs mois) je n'arrivais pas à me souvenir son visage, le son de sa voix, la seule image que j'avais de lui c'était dans la chambre funéraire et rien d'autre. J'étais désespéré.

Puis petit à petit les souvenirs agréables sont revenus et mon père est venu me voir dans mes rêves d'abord des rêves étranges sans aucun échange, aucune parole.
Puis un jour j'ai rêver d'un grand champs rempli de fleur à perte de vue et mon père au milieu de ce champs dans un lit d'hôpital (je n'ai jamais vu mon père à l'hôpital) et enfin j'ai pu lui parler, juste lui dire que je l'aime et il parti...
D'ailleurs c'est étrange mais c'est maintenant que je me rends compte que depuis je n'ai pas rêver de lui.

Donc tu vois si tu n'as pas eu l'occasion de lui dire au revoir dans la vie "réelle " tu l'auras plus tard d'une autre manière.

C'est bien que tu ais parler à tes loulous et quand tu ne vas pas bien n'hésite pas à aller les voir pour te faire câliner 

Je te fais plein de