Ça y est, Sylvie a accouché des deux plus belles filles du monde. Petite précision utile, c'est moi le papa. Un résumé de l'aventure s'impose.
Rentrée mercredi soir à l'hôpital. Chance, nous apprécions beaucoup la sage-femme qui nous accueille (ben oui, on commence à toutes les connaître). Nuit chaotique dans un lit qui grince pour Sylvie, par terre dans un duvet pour moi, ce qui ne m'empêche pas de dormir mieux que Sylvie.
Jeudi, réveil vers sept heures par Sylvie qui est déjà debout depuis cinq heures quelque-chose. Notre gentille sage-femme nous descend vers la salle d'accouchement avant de nous quitter car son service se finit. Sylvie est préparée tranquillement, je peux filer prendre un petit déjeuner et deux cafés, parce que moi j'ai le droit de boire et de manger.
Retour vers huit heures : Sylvie vient de se faire poser sa perfusion de synto. Re-chance : nous apprécions aussi beaucoup la sage-femme du bloc qui sera là aujourd'hui. Petit bonjour de notre gynéco, dont c'est le jour de garde. Ensuite, c'est assez lent. Sylvie contracte, de façon plus ou moins régulière, plus ou moins efficace et surtout plus ou moins douloureuse. Le débit de synto est augmenté régulièrement, le col s'efface et s'ouvre tout doucement. Faut pas le presser.
Vers treize heures, finalement, on va essayer de le presser. La sage-femme rompt la poche des eaux de J1. Les contractions s'amplifient, sur tous les plans : plus régulières, plus efficaces, plus douloureuses. L'anesthésiste arrive vers quatorze heures pour poser la péridurale. Ce faisant, il m'éjecte de la salle avec un tact de dictateur, mais ça me donne l'occasion d'aller manger un bout et de reprendre un café. Je savoure ma chance et mes bananes avec un poil de culpabilité en pensant à Sylvie.
De retour dans la salle d'accouchement, quelque chose a changé : Sylvie sourit et a les traits beaucoup plus détendus. Un point pour la médecine moderne ! Elle le perdra peu après, la péridurale faisant moins d'effet, les contractions se faisant plus sentir ou les deux. Le jeu en vaut malgré tout la chandelle puisque l'ouverture du col s'accélère de plus en plus.
Après seize heures, mise en place du plan Vigipirate renforcé dans la salle. Notre gynéco est arrive en urgence de son cabinet (parce qu'en fait, sa permanence hospitalière c'est juste le matin ; l'est sympa, quand même). Et c'est parti pour le grand jeu. L'enthousiame, les conseils et les encouragements des sages-femmes aidant, Sylvie développe une force surhumaine dont même la kryptonite ne saurait venir à bout. Poussées, serrages de dents et bandages de muscles feront finalement surgir une masse couverte de cheveux, bientôt suivie par le corps entier de notre première fille. Elle se porte à merveille, va faire un tour sur le ventre de maman avant de venir salir la chemise de papa. Par pure vengeance, je lui coupe le cordon. Et toc.
Un (rapide) calin avant de la confier à l'auxiliaire qui l'emmène dehors, et déjà il faut penser à autre chose. C'est notre gynéco qui prend les choses en main (ou plutôt en pied, puisque la seconde arrive en siège). Vu du bon côté de l'extérieur, c'est le même scénario qui se reproduit. Dix minutes plus tard, donc, un paire de pied, de jambes, de... oh ! une petite fille toute entière apparaît ! Elle est aussitôt sortie de la pièce. J'irai la voir cinq minutes plus tard : elle pète la forme.
La suite est un peu confuse. En vrac, calins, papiers administratifs, essai de têtée, calins encore. Tout le monde remontera finalement dans la chambre vers vingt heures. Repas (enfin !) pour Sylvie. Téléphone à la famille. Nouvelle tentative de têtée.
Pfiou, il est tard maintenant.
Oh ! Pour les prénoms, les poids, et tout et tout, c'est ici :
http://dromaludaire.info/files/youpi.swf (cliquer sur la tétine en bas à droite pour avancer).