bonjour,
merci beaucoup pour vos réponses... et je crains (je préviens d'avance) que je vais pondre encore un pavé...
quand je dors??euh... pas beaucoup, c'est vrai, le jour où j'apprends que je (enfin on, avec le papa et M) va devoir reprendre une décision très similaire à celle que nous avons eu à étudier deux ans plus tôt. (et qui m'a beaucoup tourmentée, car ce n'est pas annodin, je trouve)
Léna (j'espère que je ne confonds pas, j'ai découvert ce forum la nuit précédente... qui fut courte) et P'tite Lilli, je crois comprendre en vous lisant que j'ai des avis souvent proche des vôtres.
de façon générale, pour les jujus (parait qu'on dit comme ça par ici) je suis plutôt pour une position modérée et de bon sens (par exemple ne pas les habiller pareil, mais en même temps pourquoi les forcer à tout prix à choisir quelque chose de différent si un jour elles flashent sur le même pull) je ne milite pas, j'élève mes filles comme deux enfants différentes, ayant simplement le même âge.
Dans le même ordre d'idée, je suis d'accord en théorie avec celle qui disait que si M vit bien le fait de savoir lire, a des copines, etc... (est une petite fille bien dans sa peau, quoi), il n'y a aucune raison de pousser à la roue. mais c'est de la théorie...
Eh bien, de moi même, je ne cherche pas du tout à lui faire prendre de l'avance. (je précise que je ne crois pas du tout mes enfants surdoués, ils n'ont pas de capacités hors du commun, mais M et R, effectivement sont vifs, ont une bonne mémoire, et ont appris tous seuls à lire (je n'ai jamais rien fait qui ressemble à de la classe à la maison!!!))je les trouve intelligents (L aussi) (je suis leur mère, je manque donc aussi d'objectivité...)
Je disais, à l'époque, que je préférais que R soit bien, apprenne facilement, fasse ses devoirs seuls et sans heurts, et continue à être à l'aise dans ses baskets en restant dans sa classe, plutôt que de le voir râmer, se retrouver dans "la moyenne" (je n'ai rien contre les moyens, attention) voire être en conflit avec nous car devoirs plus lourds etc... dans une classe au dessus. Je n'en tire aucune gloire personnelle, même si je dis souvent à mes trois enfants que je suis fière d'eux.
bref. Le problème ici, n'est pas forcément M. (quoique)
L. est en compétition quelque part avec sa soeur, quoiqu'on fasse. Elle s'est beaucoup rabaissée (d'un point de vue scolaire) en répétant par exemple à de parfaits inconnus qui n'ont rien demandé que sa soeur savait lire, mais pas elle... Nous lui avons pourtant toujours répété qu'il était tout à fait normal de ne pas savoir lire avant d'avoir fait le CP, que nous l'aimons etc... et qu'elle apprendrait bientôt à lire, comme tous ses copains de GS. La maîtresse de GS l'a trouvée très bonne élève, il semblerait simplement que comme elle a une soeur en avance, forcément il y a comparaison à un moment...
En même temps, je me devais de féliciter M de ses progrès en lecture, elle avait besoin de notre regard positif sur elle.
D'un autre côté, M a très peu confiance en elle. Elle doute toujours (pas avec nous ses parents, à la maison elle s'impose beaucoup et est très péremptoire) mais à l'école elle n'est plus la même... On la voit gommer 50 fois pour que ce soit parfait (donc être très lente...), ne pas forcément lever le doigt alors qu'elle connait la réponse (à la maison on a tous du mal à en placer une...)
L par contre, n'est ni effacée, ni trop présente chez nous mais est très à l'aise à l'école (et en société), et n'hésite pas à répondre, parfois trop vite, sans réfléchir... mais efface tout d'un grand sourire !
voilà un rapide portrait de mes filles. Il manque plein de choses, bien, sûr... J'aurais pu dire que L est plus sportive et dégourdie physiquement que M, mais aussi que M est plus grande en taille : à ce propos nous avons également droit aux remarques "peu d'écart" et nous aussi, c'est dix minutes... L est plus artiste aussi, M plus féminine etc... Les deux revendiquent leurs différences et celà se passe plutôt bien. (jusque là)
donc deux filles très différentes, bien différenciées depuis toujours (cheveux longs pour l'une, au carré pour l'autre, rarement confondues...) avec leurs propres copains...
autre précision, la rééducatrice du RASED qui a rencontré tous les enfants de l'école maternelle dans le cadre d'une action de prévention, m'a dit à l'époque qu'elle trouvait mes filles très bien dans leur peau, et très équilibrées, ouvertes etc...
pourquoi ne pas continuer à faire l'autruche, alors??
une) parce que la maîtresse, qui m'a bien sûr dit qu'elle pouvait continuer à différencier "l'air de rien" m'a dit aussi que L se rendait bien compte quand sa soeur faisait un autre travail, et réagissait ("pourquoi je fais pas la même chose?" ou bien, "moi, je sais pas faire ce que fait ma soeur"...) Elle pense que ça peut être génant à la longue, pour les deux.
deux) parce que la maîtresse trouve aussi que M se retrouve avec "le c. entre deux chaises", à ne plus vraiment être au CP sans être vraiment au CE1. et que pour le coup ce n'est pas rassurant pour elle qui a besoin aussi de prendre confiance en elle.
trois) parce que cela pose un problème au papa, qui trouve que dans notre société, si on peut aller de l'avant, il ne faut pas hésiter, si ça peut éviter un jour de se faire manger par plus grand... lui serait plutôt pour.
et moi je ne sais pas quelle position prendre... je savais que cela se poserait un jour (pas forcément en ces termes, mais je me rendais quand même compte des facilités de M) mais je préférais fermer les yeux... de toute façon certaines de ces questions se posent à tous les parents de multiples...
- je ne fais rien.
L continue (comme pour le moment) à avoir des moments de doutes en ses capacités, je serais présente pour la booster et j'aurais quelque part le sentiment d'avoir empêché M d'avancer, de lui donner peut-être une chance (comme son frère?) d'avancer à son rythme... L continue d'avancer sous l'ombre de sa soeur...
- j'envisage de faire passer M au CE1 : pour l'instant j'ai des craintes qui me l'interdisent. M étant peu sure d'elle j'ai peur qu'elle ne panique si jamais il devait y avoir une difficulté, et je ne vois aucun intérêt de la stresser, alors que nous ne lui avons jamais mis de pression.
la maîtresse aimerait une réponse claire pour pouvoir elle aussi se positionner : différencie-t-elle clairement? la laisse-t-elle s'ennuyer royalement?(ça la connaissant elle aurait du mal)? l'intégre-t-elle ouvertement au CE1?
je précise aussi que le ce1 en question comprend beaucoup d'enfants ayant des difficultés et/ou étant lents, ce qui fait dire à la maîtresse que même en étant perfectionniste et lente (et en ne sachant pas bien écrire en attaché, n'ayant pas appris en maternelle (ni à la maison...
)) elle trouverait sans gros problème sa place dans la classe.
Par ailleurs, les élèves lui (à M)sont tous connus, ils ont été ensemble en double niveau en maternelle une année, et de toute façon dans la même cour de récréation, et elle y a des amies.
moi je n'ai pas envie d'avoir à faire de choix, ni entre mes filles, ni pour l'une ou l'autre de peur de me tromper et d'influencer son avenir... psychologiquement cela pourrait avoir de grosses conséquences...
sans compter (c'est secondaire, mais cela existera certainement) les réactions des enfants (sont pas toujours tendres entre eux) envers l'une (intello?) ou l'autre (t'es moins bonne que ta soeur!)
celle des futurs profs découvrant la jumelle à la traîne et comparant forcément celle ci à sa soeur...etc (cela doit aussi exister entre frères et soeurs "simples", mais les relations entre "jumeaux" sont encore différentes).
et aussi les parents (elle se la pête celle là à croire ses enfants surdoués...) certains (j'en connais de méchantes langues) iraient peut-être même jusqu'à penser (ou dire...) que j'ai comploté pour qu'elles soient dans le CP-CE1 pour faciliter le transfert...
enfin, ce soir je ne sais plus trop quoi faire.
je vais aller discuter de tout cela avec le papa (pas encore vraiment eu l'occasion), et puis je relirais vos réponses après une vraie nuit, demain j'espère !!!
merci encore de m'avoir lue
(P'tite Lilli, quand cela se sera un peu décanté, je veux bien entrer avec toi-ou d'autres- dans le débat sur la précocité)