Bonjour,
Voila longtemps que je n'ai pas mis les pieds sur le forum. Mais dans cette periode de questionnements, je crois que pouvoir échanger me fera du bien.
Pour faire court, j'ai "accouché" (non dans ma tête je n'ai pas vraiment accouché, bref), á 31 sa de deux petits boys merveilleux. Une entérocolite, et un sejour de 2 mois (dont 1 en kangourou) á l'hôpital plus tard, la petite famille est rentrée á la maison. Aujourd'hui, les loulous ont 20 mois. Ils sont peu malades et n'ont pas eu de gros soucis liés á la prématurité.
En fait, le problème n'est pas eux, mais moi... J'ai perdu patience. Tout a été trèèès long. Nous avons eu des nouveaux nés pendant des mois, avec l'impression toujours de stagner. Leur développement est plus long, et ils n'ont toujours pas rattrapé la courbe de poids. Tous les jours, des gens m'arrêtent dans la rue et sont persuadés que mes enfants ont 8 mois, 12 tout au plus. Et alors, me direz vous? Et bien, je ne sais pas mais ça me dérange. Car je suis fatiguée d'avoir la sensation d'être avec des nourrissons depuis bientôt 21 mois. Les loulous ne marchent pas, mangent très mal (l'alimentation a toujours été leur point sensible), ils ne s'expriment que par des cris, ils dorment mal.
Je précise que je ne suis pas inquiète, simplement trop impatiente de les voir avancer. Nous avons été suivis par pédo psy, psychomot, orthophoniste.
En fait, ce qui est dur est de voir les enfants de notre entourage, parfois plus petits, faire déjà plus de choses. Comme si cela me ramenait á leur pématurité, ma culpabilité de les avoir fait naitre si tôt. Tous les jours, je sais pourtant combien je suis heureuse de les avoir tous les deux en bonne santé.  Y a-t-il des personnes qui ont trouvé difficile cette lente évolution?

Quand ils sont petits, on est pressé de les voir grandir, devenir un tant soit peu autonomes. D'abord parce que , comme tu le dis, c'est dur, surtout avec des jumeaux, c'est un boulot non stop mais aussi parce qu'on a envie de voir le fruit de notre travail ( le travail de parents c'est d'élever ses enfants) alors forcément tu te fatigues depuis 20 mois ( et meme plus avec la grossesse) et tu ne vois pas. Le fruit de ton travail , et les autres non plus. Comme si tu bossais pour rien. C'est rageant.

Sache cependant que un jour , tu regretteras presque le temps où ils étaient petits  si si c'est vrai!  Quand ils sont grands et qu'ils ne veulent plus de calin, qu'ils t'envoient limite sur les roses et sont tellement autonomes que ta maison devient une auberge espagnole. Là tu voudrais arrêter le temps, qu'ils arrêtent de grandir et n'évoluent plus.  bref on est jamais content de ce qu'on a.
Moi perso je stopperais bien le temps quand ils ont entre 6 et 10 ans. Suffisamment autonome pour se débrouiller sans toi pour les actes de tous les jours (manger, s'habiller, jouer, dormir seuls) et encore assez petits pour avoir encore besoin de toi.

Mais nous ne sommes pas maitres du temps ....donc on subit eton fait avec.

Grosse dose de courage et de patience

Coucou, je comprends ton ressenti 
Personnellement, même si à des moments j'ai des accès de nostalgie où je me dis que j'ai pas assez profité de mes bébés petits, je trouve que plus ils grandissent plus c'est cool!
Les miens sont moins prémas mais on a eu aussi une entérocolite avec complications, j'ai la "chance" de ne pas trop m'être rendue compte d'éventuels retards car je n'ai pas de tous petits dans mon entourage. Mais c'est vrai des fois en lisant le fil des décembrettes 2014 (qui pourtant est lié à la dpa et pas à la date de naissance) je me suis sentie à la traine.
Vers leurs 1 an je suis allée consulter une psy parce que ça n'allait pas: c'est dur d'enchainer les galères et les mois d'hospit et de se rendre compte que même si c'est derrière nous, ben non ça va pas. On tient on tient on tient, et puis à un moment on est bien obligé de relâcher. Vers les dernières séances ça allait un peu mieux et la psy m'a dit que c'était la première fois que je lui parlais de mes enfants de façon positive (à 2 ans il était temps...) 

Attention pensée dangereuse!  Est-ce que tu connais les causes de la prématurité dans ton cas?

Soit indulgente avec toi-même, tu dis qu'ils dorment mal, c'est le cas ici aussi même si on a eu des grosses améliorations; y'a pas de mystère quand on est épuisée on broie des idées noires. Tu verras quand tu seras un peu moins fatiguée tu retrouveras un peu de patience. (haha facile à dire mais pas évident de trouver le moyen d'être moins fatiguée  )

Coucou,

Plein de courage à toi.
Ce que tu ressens est tout à fait compréhensible et je pense beaucoup de parents de prémas peuvent le ressentir.

On ne peut pas comparer nos bébés plumes à ceux nés à terme... Il faut du temps malheureusement pour eux pour rattraper et pour nous pour l'accepter.

Avec le temps ça fait moins mal, car plus les mois passent, plus les différences s'estompent, plus ils grandissent et rattrapent.
J'ai un peu plus de recul, mon accouchement à 25SA remonte à janvier 2014 (et 18 semaines d'hôpital, avec toutes les complications possibles).
Et je ressens beaucoup moins cette prématurité (quasi plus d'ailleurs) que durant les deux premières années.

Mon fils a 3 et demi et va bien, c'est vrai que ça aide aussi... (nous avons perdu son frère jumeau à l'accouchement)

Méva, c'est sûr qu'il ne faut pas comparer, mais quand on ne le fait pas soi-même les autres sont là pour nous le rappeler. Je pense que nous sommes dans un âge où ca se voit beaucoup, ils devraient commencer à courir partout, dire des mots mais ils sont toujours à 4 pattes et crient comme des touts petits. Avant-hier, une dame m'a demandé leur âge puis m'a dit : ah, ils sont en retard, il faut faire ca et ca pour qu'ils se mettent à marcher, pendant que sa voisine faisait la comparaison avec son neveu du même âge et paraissait ébahie qu'ils puissent avoir cet âge là...dans ces cas là je ne dis rien, les gens n'ont pas à en savoir plus mais malheureusement ça me touche...
Tu as traversé des épreuves bien plus difficiles, dans un an et demi j'aurais peut-être oublié cette phase de stagnation qui n'est finalement pas si terrible. Merci pour ton message 

Ju, tu sais le sentiment de culpabilité ne se contrôle pas, même si en y réfléchissant c'est bête, car ce n'était pas voulu, tu as raison.

Miraflores je ne saurais pas te dire quand on a eu une amélioration parce que ça c'est très progressivement et en dents de scie pour l'un et pour l'autre. Ils ont fait leurs premières nuits complètes vers 1 an et quelques mais c'était plutôt l'exception. Aujourd'hui on a en général des nuits complètes de 22h à 6h avec des siestes de 2h l'aprem et de temps en temps des réveils la nuit. Moi j'ai lâché l'affaire parce que trop épuisée, en général c'est le papa qui se lève.
En tout cas aujourd'hui on ne sent plus du tout leur prématurité. Alors certes ils ne sont pas encore propres, parlent un peu moins bien que les autres de la crèche, mais ils sont très en avance sur le sens de l'humour 
Pour la culpabilité, je crois que qu'elle qu'en soit la raison on se sent toujours un peu coupable et on ne peut pas s'empêcher de se dire "et si...". Pour moi avec le temps ça s'atténue...

Vous avez raison, les gens ne se rendent pas toujours compte à quel point ils peuvent blesser, surtout quand ça vient des proches Ju (ce n'est pas trop le cas chez moi). Même quand je leur enlève quelques mois, les gens sont étonnés. Avant j'allais dans des lieux parents enfants mais j'ai arrêté face aux remarques des autres mamans qui étaient sans cesse dans la comparaison. J'ai du mal à me blinder mais j'essaie...Mais en effet, je suis si fière de mes loulous, ils se sont si bien battus je les admirent, mais c'est aussi pour cela que les paroles désobligeantes me touchent autant.
Tromboline, ici les réveils nocturnes sont très nombreux...et heureusement aussi le papa se lève bien plus car moi je n'ai plus la force. Il y a des périodes de mieux, et puis ça recommence, je ne sais pas ce qui peut autant les réveiller ( enfin cela concerne surtout l'un des deux). Eux aussi sont bien avancés sur le sens de l'humour par contre
Méva en effet ce sont des épreuves qui nous sont imposées, je pense aussi que le temps calmera cette culpabilité et permet de digérer les évènements un oeu mieux.