Bonjour,
J'ai été déclenché a 36+6 pour une grossesse mono-bi.
Deux bebes en transvers donc césarienne obligatoire...
Je l'ai très mal vécu c'était ma hantise! Je comprend maintenant pourquoi!
Le déroulement froid, l'absence des bebes pendant deux heures, pas de moment d'intimité et d'attente en couple ...
Et des suites de couches très douloureuses!
Comment avez vous vécu votre césarienne et comment vous en êtes vous remis?

Je rejoins Nanatoune, n'hésite pas à te délester de ce mal être en extérieur. J'ai laissé ça me bouffer pendant un an (et j'en ai toujours pas parlé d'ailleurs sérieusement, mais j'ai laché des bombes par ci, par là ...) et c'est pénible à vivre au quotidien ...

Pour ma part d'histoire, ma césarienne était programmée, j'ai dû choisir la date de naissance des mes filles, comme pour toi, et déjà ça je ne l'accepte toujours pas. Tout se déroulait très bien, il n'y avait rien qui les poussait à interrompre ma grossesse, c'était juste le "protocole" (croyez moi qu'on ne m'y reprendra pas 2 fois). Donc j'ai passé 10 jours à attendre ce moment, à appréhender cette opération, à espérer connaître la "joie" des contractions et perte des eaux, parce qu mon problème est bien là, la césarienne j'y étais prête, mais pas dans ces conditions. Je me suis rendue à l'hôpital en tram (comme quoi y avait vraiment rien d'urgent) et debout puisque personne bougeait son fessier pour me laisser une misérable place.
J'ai attendu toute la nuit, fait les 100 pas, supplié mes bébés de choisir elles mêmes leur moment de sortie, mais rien à faire, à 9h on est venu me chercher, je me suis effondrée, tout le monde pensait à du stress (oui il y en avait c'est sûr) mélangé à de la joie. Sauf que de la joie il n'y en a jamais eu ... Et ça s'est transformé en colère, puis maintenant en tristesse. J'ai mis presque 2 mois à commencer à créer des liens avec mes filles (avant je changeais les couches, mise au sein et hop c'était fini ... c'est horrible en y réfléchissant), j'ai d'ailleurs arrêté l'allaitement au bout d'un mois car je m'énervais facilement contre mes bébés ...

Ma plus grosse erreur a été de garder mon silence, envers mon entourage et surtout, surtout envers le personnel médical.

Il y a eu aussi les complications, hémorragie durant l'intervention, intervention silencieuse d'ailleurs, juste au début une SF m'a parlé pour m'apaiser (étant phobique des aiguilles, autant dire que la perfusion + la rachis ont été un enfer, surtout après que l'anesthésiste soit passé en me demandant si je préférais rachis ou AG, tout ça pour que sous mon regard libéré il m'annonce que l'AG serait pas possible car + risqué ...), suite de couche difficile comme pour beaucoup, avec l'équipe médical qui a oublié de me nourrir quasiment 48h ... et pour parfaire le tableau, ils me voyaient m'endormir sur les filles en allaitant, jamais réagir à quoique ce soit mais ne se sont jamais posé de questions, il a fallu que mon homme les alertes sur mon état, pour enfin obtenir au bout de 72h une perf de fer car je n'avais plus rien ...

Bref je conserve une grande rancœurs de tout ça, mais je ne le fais plus ressentir au monde entier c'est déjà un pas j'aime mes filles profondément, même si je ne rattraperais pas leurs premiers mois !  J'ai beaucoup pleuré, et longtemps, et je refuse de parler de cette expérience depuis, car c'est bien loin du bonheur que les gens nous raconte habituellement, et souvent je me sens incomprise et préfère donc esquiver ce soucis. Cela dit on m'a recommandé aussi d'en parler à un professionnel (un jour où je suis allée en urgence gynéco et où on me proposait de revoir le gynéco qui m'a opéré, je me suis effondrée pour si "peu" et j'ai lâché ce que j'avais sur le coeur. Il faut dire qu'avant de m'ouvrir il est venu me dire "bonjour je suis Dr ... C'est moi qui vait vous opérer, je n'ai pas eu le temps de vous rencontrer avant"  ça fait rêver, déjà qu'aucun gynéco ne m'a vu tout court de toute la grossesse, j'avais bien compris que j'étais pas une priorité hein)

On oublie trop souvent l'humain dans cette histoire, après je suis en colère oui, mais d'un c^té ils sont en sous effectifs, peut-on vraiment les juger responsable ?

Pour les douleurs, c'est peut etre dans la tête pour ma part, mais ça reste vraiment sensible ... comme si je ne pouvais pas oublier cette cicatrice

Dit donc Azery, quelle histoire....

En ce qui me concerne, je suis suivie par une thérapeute depuis janvier 2016 (seulement..,). Suite à la perte d un bébé en décembre à la fin du premier trimestre et l'opération pour le faire partir, je suis entrée en dépression ++++.... Trop de traumatisme sont remontés.... Césarienne il y a 5 ans et viol il y a 14 ans, j'en parle ouvertement, désolée si je choque.
Ma thérapeute, spécialisée en trauma, m'a expliqué que la césarienne peut être vécu comme un viol.
Victime moi même, en effet, mon inconscient se l ai pris en pleine tronche. Plus le curetage en décembre, je me suis écroulée.

Voir quelqu un me fait un bien fou. Je vais non seulement mieux, je vais même bien!
Je suis enfin à nouveau heureuse apres 14 ans de détresse..

Notre petit troisième est en cour de fabrication, et il/elle va bien! Le premier trimestre est presque fini, je l'attends avec impatience.

Alors n'attend pas, va voir quelqu'un!

 

Bonjour, ici aussi césarienne très mal vécue même si programmée dès le début de la grossesse.
J'ai eu une AG car la rachi n'a pas marché, j'aurais du la refuser et leur dire d'attendre pour refaire une rachi, je m'en veux beaucoup. J'aurais du insister pour que le papa soit là aussi. J'ai eu des suites de couches sans complications médicales mais extrêmement douloureuses et épuisantes, aujourd'hui ils ont 20 mois la cicatrice me tire toujours de temps en temps, c'est une vraie blessure physique et psychologique.
Beaucoup de regrets, beaucoup d'amertume, beaucoup de tristesse. Côté lien avec les bébés je ne saurais trop quoi dire comme c'est mes premiers et qu'on a été séparés pendant trois mois je ne sais pas ce qu'est la normalité.
Je vois une psy ça m'aide un peu mais c'est pas miraculeux non plus pour l'instant. Sur le forum Césarine aussi j'ai trouvé des oreilles attentives qui ont vécu des choses similaires.
J'ai aussi demandé une copie de mon dossier médical pour avoir des précisions sur mon accouchement puisque je n'y étais pas et personne ne me l'a raconté.
Je trouve qu'en France dans beaucoup de maternité on est vraiment en dessous de tout pour la prise en charge et le déroulement des césariennes. Merde une césa c'est quand même pas une opération de l'appendicite, et pourtant pour le corps médical on a pas l'impression qu'ils fassent la différence 

Emyline, tu viens de résumer tout ce que j'ai pu ressentir ces derniers mois en un seul message...

C'est exactement ça, tout ce que tu dis.
Comme il faisait trop froid dans le bloc je n'ai même pas pu voir mes amours, même pas les apercevoir de loin. Et j'avais demandé à ce que seul mon homme les accueille À la nurserie. Sauf que la puer est passée devant ma chambre avec eux dans la couveuse et ma mère et ma BM sont allés les voir... J'ai donc été la 3eme personne a les voir et ça a été une souffrance qu'encore aujourd'hui je digère pas.
J'ai même été jalouse de chéri qui s'est retrouvé seul à seul Avec eux. Et a pu créer ce lien merveilleux que j'ai fini par créer... 

Mais j'ai tellement mis de temps à le créer que au final la maternité je m'en souviens pas comme quelque chose de merveilleux.
J'exorcise un peu tout ça avec ma psy, on cherche à savoir ce qui se cache derrière mais le fait est que je regrette d'avoir choisi la césarienne et va rien y changera. Personne ne me comprend; même pas chéri qui me dit que c'était la solution la plus sûre comme mes amours étaient de beaux bébés, et plein de trucs bateaux qui ne me font ni chaud ni froid ...

Bonjour,

j'ai eu une césarienne programmée qui s'est plutôt bien passée, pas trop mal vécue sur le moment: mes garçons étaient malades, il fallait qu'ils naissent à 29 SA, c'était comme ça et je le savais depuis plusieurs semaines.
L'équipe était très gentille, l'anesthésiste m'a soutenue tout le temps de l'opération, et surtout, surtout, mon mari était à mes côtés. Je ne comprends même pas que dans les cas "simples", sans extrême urgence, on leur refuse l'accès au bloc !! C'est d'un tel réconfort de vivre ça à 2 !!
Les garçons sont nés, pas vus, entendu un seul crier, et mon mari les a suivi. Je n'ai rien ressenti...ni joie, ni peur, rien...juste "ça y est, l'opération est finie et j'ai froid". C'était la fin d'un long processus médical, de plusieurs semaines d'examens, qui m'avaient empêché de me projeter sur la naissance de mes fils.
J'ai rapidement eu des nouvelles en salle de réveil, dur dur de voir les autres mamans avec leurs bébés dans les bras (les gestion des césariennes à Necker est top, les mamans qui le peuvent récupèrent leurs bébés tout de suite pour peau à peau et têtée !).
Et puis j'ai été débranchée (perf et sonde, pour pouvoir bouger très vite), shootée aux antidouleurs et remontée dans ma chambre après 2h. J'ai eu la chance que les suites soient très simples, j'ai pu voir mes petits le soir même, la douleur a été bien prise en charge, et j'ai très bien cicatrisé.
Mais personne ne peut toucher ma cicatrice, même moi j'ai du mal, 2 ans après. Et j'ai la sensation de ne jamais avoir accouché de mes garçons, j'ai été opérée. Selon mon état d'esprit, j'arrive (ou pas) à raconter ces moments là, qui demeurent flous dans ma tête. Pendant + d'un an, j'ai pleuré à chaque naissance par voie basse dans mon entourage. Mon mari a du mal à comprendre, mon entourage encore moins.
Moi je me sens diminuée dans mon rôle de Femme...ça passe, doucement, ça va mieux quand je peux mettre des mots dessus, partager. Et expliquer à ceux qui pensent que "c'est bon, c'est passé".
Non, ce n'est pas simple. Je sais qu'il restera toujours un manque, mais qui pour moi va avec le manque d'une grossesse "simple" et qui s'achève à terme, donc plus complexe que du fait de la simple césarienne.
Je me rends compte que j'ai eu l'immense chance de bénéficier de supers conditions, je suis effarée devant certains récits !!
bon courage...

Ce que vous racontez est très touchant,c'est bien de mettre des mots...c'est très émouvant...
J'espère que je ne vous choquerai pas en apportant une note différente.
J'ai aussi eu 2 césariennes programmées ,une pour mon aînée et l'autre pour mes jumeaux.
C'est bizarre,je me demande si je suis normale,pour ma part et ce n'est que mon ressenti,cela ne m'a pas gênée.
 Le principal pour moi était que les bébés sortent en bonne santé de mon ventre,et que j'aille bien aussi.
J'étais seule au bloc sans le papa,cela ne m'a pas gênée, j'avais froid aussi.
L'anesthésiste n'arrivait pas a me piquer,cela a mis un temps interminable avant qu'il y parvienne.
J'ai été malade ensuite pendant 3 jours a cause certainement de la rachis,mais tout cela je l'ai tout de suite oublié.
C'est bizarre...
Peut être que j'ai mis de côté cet accouchement,je n'y pense quasiment jamais,et jamais tristement.
C'etait tout de même de beaux moments,la venue au monde de mes enfants.Je n'ai pas de regrets.

Je ne veux surtout pas minimiser ce que vous ressentez,au contraire,j'espère que ce post vous aidera a extérioriser cette ceasrienne mal vécue, et que vous vous reconcilierez avec ces moments qui resteront la naissance de vos petits,des moments exceptionnels.

Pour les visites, ils pouvaient venir dès le lendemain (peut etre même l'après midi même j'ai pas demandé ?) mais j'ai tout annulé, pour qu'ils viennent le surlendemain (et encore j'ai fait un gros effort et avec ça, il se sont ramenés tous en même temps avec tous leurs enfants ... la folie ...) seule ma BM est venue le lendemain pour me réconforter. Chacun récupère à sa façon, mais il est possible d'avoir de la visite

Mes bébés je les ai eu juste après la fin de l’intervention (30 minutes après leur naissance quoi), mais leur papa les a eu dès les soins terminés

Et oui l'allaitement est tout à fait possible, la difficulté dépend encore une fois de ta rémission, mais personnellement avec un alitement de 3 jours qui a suivi l'intervention, peu de sommeil et un état d'irritation/fatigue/blues carabiné, ça s'est fait  les puéricultrices sont là pour te guider, t'aider, il ne faut pas hésiter à les solliciter