Salut ma
Boulette, je suis bien contente de te lire ce matin. Quand je vois les progrès que l'on a fait depuis nos premiers échanges sur le forum, je me dis qu'on a de quoi garder la tête haute.
Alors pour répondre dans l'ordre, c'était des Schtroumpfettes volantes dans le menu (elles ne jouent même pas avec, et moi j'aj la mienne car je prends aussi ma box, c'est moins cher!). Tu m'as fait sourire avec cette histoire de minions j'imaginais la tête de tes minicrabes!
Je suis absolument soufflée par ce que tu me racontes, j'étais bien loin d'imaginer qu'on avait vécu une expérience similaire, et en plus au même endroit (je pense)... Alors tu peux me comprendre encore plus... J'ai reçu des messages de soutien, ça fait chaud au cœur, beaucoup de personnes lisent, mais ne postent pas forcément. En plus tu étais à Montpellier, j'imagine à cette put*in de Colombi*re... L'enfer sur terre. A part te shooter et te parquer dans un coin, ils sont absolument incapables de t'aider ces gens-là, c'est pas possible qu'il puisse exister des endroits pareils. Pourtant je vois ma psy de là-bas au CMP et ce n'est pas la même personne. Je crois que c'est aussi l'enfer pour eux et qu'ils se blindent contre la souffrance et la maladie. L'enfermement est une chose horrible. Heureusement que j'ai vécu plutôt sereinement mes 2 précédentes hospitalisations dans une clinique privée très jolie, très calme, avec des activités et une grande salle et un extérieur où je passais mes journées à parler avec des malades vraiment sympas et humains. Des malades pas trop malades, dépressifs ou bipolaires au pire, rien à avoir avec l'hôpital. A part que mon psy était un véritable con qui passait 2min chrono dans ma chambre tous les jours et n'en avait rien à faire de moi. Tout le monde se plaignait de lui, mais il est toujours là. Il me fait penser à monsieur l'ex, trop sûr de lui, avec l'arrogance en plus. Mais c'était un moindre mal, sauf que c'est lui qui a fait le blocus pour que je ne revienne jamais, car il s'est vexé quand je lui ai dit qu'il avait "merdé" en me faisant sortir trop tôt. J'ai heurté son égo (le pauvre!) et il m'a éjectée, c'est très professionnel je trouve... Je le tiens responsable de ce qui m'est arrivé par la suite, car j'ai été accueillie dans des endroits absolument pas appropriés à mon cas et du coup ma santé s'est littéralement dégradée.
Sinon cela vaudrait peut-être quand même le coup de te faire diagnostiquer, car moi on a mis 20 ans à me dire que je souffrais de troubles de la personnalité, même si le plus gros travers de cette maladie est la dépression chronique. Cela ne m'a pas aidée plus que ça, je sais juste que cela fait de toi quelqu'un qui réagit de manière inappropriée socialement, affectivement... Mais ce n'est pas le pire, car j'ai toujours vécu comme ça, et ça, personne ne se serait jamais douté que j'étais malade, je suis tout ce qu'il y a de plus normale quand on me connaît en période hors dépression.
Tu penses que tu travaillais trop? Avec deux enfants du même âge en bas âge, cela n'a évidemment pas dû t'aider, surtout dans un contexte de prématurité compliquée...
Tu sais, il y a deux types de thérapie qui peuvent aider contre la dépression sévère résistante aux traitements, quand on a tout essayé. Il y a la sismothérapie (ce que l'on appelle vulgairement les électrochocs). Je me suis beaucoup renseignée à ce sujet, c'est vraiment très reconnu et beaucoup moins barbare que ce que l'on pense. L'amie que j'ai vue hier en fait régulièrement et ça l'aide beaucoup (80% de réussite, c'est énorme). Maintenant ma psy n'a pas voulu que je le fasse, car il faut faire une anesthésie générale et elle veut que j'évite d'être fatiguée. Par contre je vais tenter la RTMS (on te met des électrodes sur la tête pour réactiver des connexions rompues entre les neurones à cause du stress et de la maladie, c'est un peu le même principe que la sismo). Je vais essayer d'y aller sans trop espérer car à chaque fois que je suis très déçue des résultats, j'attends toujours un miracle, mais si ça pouvait aider. Ce n'est pas très reconnu en France, mais ça l'est largement aux Etats-Unis. On verra bien.
Moi aussi je suis hypersensible, et j'ai une amie qui m'a dit qu'elle pense que c'est parce que je suis surdouée
Sans me vanter, c'est vrai que je suis un peu au-dessus intellectuellement que d'autres, mais j'ai toujours vécu mon hypersensibilité comme une calamité... Seul un ami m'a dit que c'était une qualité, que ça me rendait empathique, que j'écrivais bien grâce à ça... Mais j'aurais aimé pouvoir être plus indifférentes face aux aléas de la vie.
On a un peu la même histoire qui date des blessures de l'enfance, on essaie de combler ce vide par nos vies affectives, mais c'est un désastre à chaque fois. Moi aussi j'ai vécu plusieurs histoires avec des personnes qui ne pouvaient pas répondre à ma trop grande demande affective, du coup l'enfer m'attendait toujours au bout du chemin. Pourtant c'est toujours moi qui ai quitté mes ex, sauf 2 fois, et là j'ai pris mal, parce que c'est la pire blessure narcissique que l'on puisse t'infliger. Je ne sais pas encore comment on peut parvenir à s'en remettre et c'est vrai que l'on en arrive à des extrêmes. Même si une des mamans n'était pas d'accord avec moi, en ce qui me concerne, la thérapie ne m'aide pas beaucoup, j'ai l'impression que le fait de partager avec toi, cela m'aide plus, parce que l'on a plein de choses en commun, parce que l'on vit la même chose, qu'on se comprend et que l'on est capable de voir les progrès que l'on fait tous les jours. Quand ma psy me le dit, ou après une séance, c'est comme boire un verre d'eau sur une fracture ouverte, ça ne me fait rien.
Je trouve que l'on a fait des énormes progrès en 2 mois, même si cela reste dur et que des moments difficiles sont encore devant nous, je ne me fais pas d'illusion...
C'est super ce que tu as fait avec ta mère hier, de pouvoir enfin éprouver du plaisir à nouveau et penser à toi, rappelle-toi qu'il n'y a même pas un mois on aurait été incapables de faire ce que l'on a fait hier. Moi j'ai dormi comme un loir ensuite et je n'ai même pas pris le calmant que je prends habituellement en milieu de nuit car je suis trop angoissée... Une mini-victoire de plus, trois mois que cela ne m'était pas arrivé. La thérapie par le shopping, c'est prouvé médicalement, ça marche!
C'est surtout un signe que l'on est capable de se faire du bien et de se vouloir du bien, toute seule, sans attendre comme un chiot abandonné du positif dans le regard de l'autre. Je crois qu'il faut s'accrocher à ces victoires quotidiennes, car je sais que ce qui m'a aidée dans la vie, c'est de pouvoir réaliser ces petits pas en avant, et me dire "Tiens, aujourd'hui je n'ai pas pleuré/J'ai moins pleuré/Je n'y ai pas pensé pendant 5 min-15min-1h-pas du tout", même si le pas du tout prend vraiment beaucoup de temps.
Maintenant, il va falloir trouver une solution pour se sortir de ce schéma affectif destructeur... Je ne sais pas comment à part la thérapie, l'expérience, le temps... Quoiqu'hier je me suis dit qu'il était possible de trouver quelqu'un qui nous convienne, quand j'ai vu le mari de ma copine qui la soutient depuis 18 ans dans sa maladie, qui rentre tôt du travail, qui met la famille au centre de sa vie et partage des moments avec elle, même s'il fait quand même des trucs de son côté. Moi je pense que Monsieur a voulu me "fitter" dans sa vie (désolée, je ne trouve pas le mot en français, je pense que tu comprends) et qu'il n'en avait rien à faire la mienne. Il ne s'intéressait ni à mes activités, ni à mes amis, ni à qui j'étais vraiment alors que moi c'était tout le contraire, je me suis coltiné ses amis incultes pendant des années, ses répétitions tous les week-ends... Je ne critique pas le fait qu'il a longtemps été là pour moi même si incapable de m'aider, qu'il a fait tout ce qu'il a pu selon ses forces, mais je crois que mon gros problème dans la vie c'est les erreurs de casting. Et puis je crois qu'on est en échec dès que l'autre ne veut pas être autant avec nous que l'on veut l'être avec lui. Seul notre travail personnel nous aidera à ne pas répéter ces erreurs, car stop, il ne faut plus jamais vivre ça, s'imposer autant de souffrance et de manque d'estime de soi. Ce n'est plus possible, ni pour nos vies ni pour nos enfants, car eux aussi ils souffrent de voir leur maman souffrir.
Pour finir sur une note positive, je me suis chopé un fou-rire hier soir en regardant une série anglo-saxonne qui s'appelle Scrotal recall. C'est l'histoire d'un jeune homme qui a chopé une MST et qui doit contacter toutes ses ex pour les informer, et chaque épisode est consacré à une ex. Il est mignon comme tout, j'en ferais bien mon
4h et même mon midi, et son colloc est hilarant. Il faut le voir dans le contexte, mais ils se retrouvent dans la campagne anglaise dans un endroit minable qu'ils pensaient être un cottage luxueux, et son pote doit aller aux toilettes et refuse de faire ça à la roots, avec une pelle et dans un trou. S'ensuit une scène absolument hilarante où il court dans tous les sens, j'étais morte de rire, et je peux te dire que cela ne m'était pas arrivé depuis une éternité. Pourtant, ce qui me caractérisais avant, c'était ma joie de vivre, malgré les circonstances, et mon rire communicatif. Alors cela fait un rêve de plus à poursuivre, retrouver ce moi joyeux et le partager avec mes filles.
J'ai encore rêvé que je rencontrais quelqu'un cette nuit, c'est Netflix dans ma tête!
Faudrait aussi que je gagne un peu ma vie là, mais c'est le calme plat, je commence à angoisser, j'ai pas envie de passer 1 an à remonter la pente financière en compagnie de mon ex, j'espère que ça maintenant, ça va bouger aussi...
Bonne journée, bon repos et retrouve-toi un peu dès que tu le peux, si tu le fais pour toi, tu le fais pour tes enfants.
PS: désolée pour les messages à rallonge, mais c'est une forme de thérapie pour moi.