Oh Lisou... je suis également très émue par ton dernier message
Je ne peux pas imaginer ce que tu ressens, mais quand je lis les questions que tu te poses, j'imagine juste un petit peu l'ampleur de ce qui vous attend et j'ai mal, pour vous, pour Charlie, pour toi...
Comme gadelle, à plus forte raison maintenant je reste effarée du manque de bienveillance (et encore, ça va plus loin que ça je trouve) de l'équipe avec laquelle tu travailles. Donc ajouté à ça le fait qu'effectivement Charlie va certainement avoir encore plus besoin de sa petite maman ces prochains temps, si c'est pour en plus ne pas être soutenue d'un autre côté, je pense aussi qu'il faut que tu t'autorises à revoir tes priorités.
Après, que les enfants de ta classe t'apportent beaucoup, que travailler t'évite de trop cogiter je peux tout à fait l'entendre hein. Je comprends tout à fait que cela puisse être une soupape nécessaire
Mais au point où vous en êtes, il me semble important que tu te poses honnêtement la question du bien que cela t'apporte par rapport au mal-être et autres contraintes que tu te coltines également. Et si jamais tu trouves qu'il y a plus de négatif que de positif, alors n'aie même pas d'hésitation, pas d'états d'âmes ! Après tout qui en a pour toi dans ton entourage ? Si ta situation familiale actuelle ne justifie pas un recentrage sur toi et ton cocon familial, je ne vois vraiment pas quelle situation le justifierait ! N'hésite pas à être un peu plus égoiste Lisou (même si en fait on est loin de la définition de l'égoisme...)
Donc si tu as besoin de t'arrêter, arrête toi, si tu as besoin d'envoyer dans la figure de tes collègues le détail de ce qui vous arrive, de ce que vit Charlie, et de leur demander comment ils réagiraient si ce n'était pas Charlie mais leur enfant qui était concerné, et bien ne te prive pas.
C'est à toi de voir, et tu prendras les bonnes décision, celles qui vous correspondent, mais j'aimerais juste que tu ne t'interdise aucune possibilité...
Ah ce que je souhaiterais aussi, comme d'autres, pouvoir te prendre dans mes bras et t'apporter davantage de réconfort...
Je me demande aussi si l'intensification des cris du papa ne sont pas aussi des cris d'impuissance face à cette situation. Il doit être en colère contre ce qui arrive à sa famille et comme il n'y a pas de coupable tout désigné, il déverse sa colère où il peut. Je ne suis pas certaine qu'il soit en colère contre toi dans les moments que tu décris, mais c'est toi qui prends, parce que tu es là à ce moment-là. C'est aussi très dur pour toi de supporter ça en plus du reste.
Que tu continues à venir ici ou pas, tout le monde comprendra, et même si tu t'absentes, sâche que nous pensons très fort à toi ! En ce moment il m'arrive de parler de Charlie à mes p'tits loulous. Je leur dis que nous avons de la chance d'être une famille unie leurs parents et eux même dans les difficultés, et qu'il est important de penser à ceux qui traversent des moments difficiles, qu'il y a quelque part dans une autre ville un petit copain qui a presque le même âge et qui a besoin qu'on pense fort à lui pour avoir l'énergie de se battre contre une méchante maladie pour pouvoir continuer à jouer comme eux et profiter chaque nouvelle journée de découverte.
Je t'embrasse ma belle, de grosses pensées.