Lisou, parfois, déposer quelque part tout ce qui devient trop lourd soulage un peu, au moins momentanément... c'est toujours un petit répit de pris !
Alors côté expériences mère au bord de la crise de nerf (et même carrément en crise), j'ai aussi le mienne... sauf que moi, je n'avais pas à gérer des difficultés comme les tiennes ou celles de Mayon [ au passage, Mayon...
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Moi j'avais juste à gérer des enfants actifs +++ et un mari qui ne s'impliquait pas du tout, mais alors pas du tout ! La fatigue a fini par monter, d'abord physique puis psychologique.
Et avec la marche des garçons, les bêtises se sont multipliées, me faisant péter les plombs. Je crois pouvoir dire que j'ai été à un cheveu de devenir vraiment une mère maltraitante.
Je me suis vue exploser, je me suis dit que j'allais finir par les tuer...
Et il y a aussi eu les paroles. J'ai déversé sur eux toute la colère que j'avais contre leur père qui ne m'aidait pas. Je les ai traités de tous les noms. J'ai menacé de partir et de les laisser se débrouiller leur père et eux... c'était infernal. Et, tu vois, encore aujourd'hui, je ne peux même pas écrire tout ce que j'ai pu faire, dire ou penser tant ça continue à me miner. [ je crois qu'il faudra que j'aille déposer tout ça chez un psychologue pour alléger cette culpabilité que je porte toujours]
Quand je repense à cette période, je suis très mal. Ma culpabilité est encore immense. Mais aujourd'hui, tout va beaucoup mieux. Ils ont grandi, je me suis séparée de leur père (euh, attention, c'est juste parce que c'était la seule solution pour moi puisque les problèmes venaient de notre couple !).
Je revis !
Après, je suis lucide, avec l'adolescence à gérer, je sais que rien n'est totalement gagné mais je crois que maintenant je suis capable de ne pas m'enfermer dans une telle situation parce que je peux pousser la porte d'un psychologue au besoin.
Bref, Lisou, je crois que des témoignages de mamans au bord de la rupture, tu pourrais en récolter beaucoup... toutes n'ont pas de telles inquiétudes à dompter, de tels poids sur les épaules. Je sais qu'il est facile de te dire de ne pas culpabiliser. Déjà, dis-toi que tu n'es pas la seule à passer par des moments de doute, de grosse fatigue morale. Quand on sait que d'autres ont connu cela, c'est important, on ne se sent pas hors normes.
Continue à venir déposer ici tout ce qui est difficile...