Merci encore...
Je n'arrive pas à dormir, je ne sais pas si ça a un rapport avec ce que j'ai écrit ; en tout cas, ça me rappelle les insomnies de la grossesse !
Ecrire tout cela m'a fait penser bcp à cette époque aujourd'hui ; j'ai oublié de rajouter qu'entre le 14 septembre et le 5 octobre, fin du délai légal, zom revenait sans cesse à la charge pour que je reprenne un rdv pour une nouvelle date d'ivg, mais ça c'était au-dessus de mes forces ; et une fois que j'avais fait l'écho des 12 SA, ça m'était rigoureusement impossible...
En tuer un était déjà quasi impossible pour moi, mais le fait qu'il y en ait deux me rendait les choses encore plus inacceptables... même si objectivement, au point où on en est, en enlever un ou deux, ça ne change pas grand chose finalement...
J'avais quand même réussi à en parler à la chef d'un de mes stages précédents, qui est une femme de 60 ans sans enfants, aux qualités humaines exceptionnelles. Elle m'a appelée très souvent à cette époque, je lui en suis très reconnaissante ; jamais elle ne m'a jugée, jamais elle ne m'a conseillée, elle a juste écouté. Je me souviens qu'une fois, alors que le jour J était tout proche, elle m'a dit "quoi que tu décides, ta décision dans un cas comme dans l'autre sera la bonne pour toi" et aussi "tu sais très bien au fond de toi que la décision tu l'as prise depuis longtemps, depuis le début en fait"... et elle avait raison.
Pendant toute la période où ces bb étaient en sursis, j'ai tout fait pour ne pas m'attacher à eux ; jamais je n'ai posé la main sur mon ventre à cette époque, jamais je ne leur ai parlé, alors que pour mon ainée, je lui racontais ma vie et je passais mon temps à me caresser le ventre dès le jour du test positif
. Quand enfin il m'a été permis de devenir une femme enceinte "normale", cela a été dur de se mettre à investir cette grossesse ; je ne leur ai finalement jamais parlé, ou si peu, et j'ai rarement caressé mon ventre ; je le faisais timidement et sans plaisir en fait ; et j'avais l'impression qu'ils n'avaient pas besoin de moi, que j'étais juste une sorte d'usine à faire grandir ces bébés, mais qu'ils formaient un petit couple indépendant tous les deux, qu'ils n'avaient pas besoin d'une maman et surtout pas d'une maman qui aurait pu les envoyer dans une sonde d'aspiration puis à la poubelle
.
Quand ils sont nés, j'ai bien vu que c'était deux bébés uniques en fait et qu'ils avaient bien besoin de leur maman.
Quand je rentre dans leur chambre après la sieste et que dans les deux lits, j'ai deux bb qui sautent en l'air, qui agitent les bras et les jambes en babillant, en souriant jusqu'aux oreilles, rien qu'en me voyant, j'ai l'impression que mon coeur va exploser d'amour. Quand ils étaient endormis au sein, blottis contre moi, je me demandais comment j'aurais pu passer à côté de moments aussi merveilleux.
L'autre jour, j'ai trié des papiers de grossesse et en fait, j'ai tout jeté à la poubelle ; j'ai juste collé une image 3D d'eux dans leurs albums respectifs et c'est tout ce qu'il me reste de cette grossesse, avec le monitoring fait par la sage-femme à domicile, deux heures avant le début de la crise de larmes. Zom m'a dit que j'allais regretter d'avoir tout jeté mais je ne crois pas.
Pfff, il est tard !! quand j'étais enceinte, et que je ne dormais pas la nuit, au moins je pouvais dormir le matin !! là, j'espère qu'un petit gabinou ne va pas trouver le moyen d'appeler vers 6h comme il aime bien le faire le coquin !