Je découvre ce fil et, certaines s'en souviennent ss doute, ma grossesse a été difficile, je m'en suis bcp plainte, meme si j'étais en bonne santé, ainsi que mes bébés. J'ai eu à peu près tous les effets secondaires de la grossesse, tous les jours un truc nouveau qui m'empechait d'apprécier mon état et de me réjouir de la venue de ces bébés que je désirais tant. Vomissements, nausées, remontées acides, fatigue, rétention d'eau, sciatique, etc... sans compter les vergetures qui me "défiguraient" le ventre, du pubis à l'estomac, j'étais bien servie malgré les crèmes, huiles et cie.
Bref, autant dire que j'étais pressée d'accoucher, tout en sachant très bien qu'il fallait aller jusque 38 SA. Je n'ai jamais eu d'alerte sévère, qq contractions bénines dans le 8e mois. Je savais depuis fin décembre qu'il y avait bcp de chances que j'accouche par césarienne car Rémi était mal placé. Ca ne me traumatisait pas outre mesure. On m'avait dit que ca faisait moins mal que l'appendicite et comme j'avais eu ce souci 10 ans avant, je savais à peu près à quoi m'en tenir niveau douleur. Et ca ne me faisait pas peur. Limite, j'avais moins peur qu'un accouchement par voie basse.
Fin janvier, confirmation, ca sera césarienne, on prend date pour le 11 février. A partir de là, je compte les jours, je n'en peux plus, je suis énorme (19 kg), je fais de la rétention d'eau, je ne me déplace presque plus, je passe mes journées au lit, je mets 10 min à atteindre les toilettes et j'y vais toutes les heures !!!
Mes parents et ma soeur doivent venir chez nous pour les naissances (on est séparé par 950 km), ils arrivent l'avant veille, ils sont très enthousiastes et moi meme, je suis contente qu'ils soient là car je pense qu'ils seront d'une aide et d'un soutien précieux.
Le 10 au soir, j'entre à l'hopital et là, la galère continue. Déjà problème de paperasse, heureusement Eric gère sans m'en parler mais il est aussi à cran et c'est difficile pour lui de garder son calme. On tente en vain de me faire un monittoring pdt 2h, on ne capte pas le coeur des 2 bb en meme temps car je ne peux pas m'allonger sur le dos, je dois rester semi assise et Rémi est trop bas. On me fait m'allonger malgré mon opposition et comme prévu, je me sens mal. On me rassoit. Autre sage femme, de nouveau on me dit de m'allonger, donc nouveau malaise. La table est étroite et inconfortable, je commence à souffrir, j'ai des contractions. Il faut que j'en arrive à craquer nerveusement et à pleurer pour qu'on abandonne les tentatives et qu'on me donne enfin ma chambre. Il est 20h.
Après une mini collation et le départ d'Eric parti dormir pour etre en forme pour le lendemain, une nouvelle tentative de monittoring qui marche du 1er coup, car le dossier du lit est mieux inclinable que la table. Je suis soulagée mais assez angoissée pour le lendemain malgré tout.
La nuit est assez difficile, entre mes craintes, les levers pipi et les douleurs diverse.
A 6h, réveil, douche et cie, pas de petit déj. J'ai attrappé le rhume, j'ai du mal à respirer, je tousse, ca ne participe pas à me sentir mieux. En plus, meme pas le droit de boire, j'ai la gorge en feu.
A 6H45, Eric arrive. 30 min + tard, on part au bloc, on m'équipe, Eric (qui assiste à la césa) est équipé aussi. A 8h, la gynéco est là, on me transfert ds la salle d'op, table minuscule, on me désabille, la rachi aucun problème, pas mal du tout, c'est fait très rapidement... peut etre un peu trop, le liquide remonte un peu et je suis endormie presque entièrement, je sens à peine mes bras. On doit alors m'aider à m'allonger, on me sangle, me branche de toutes part, je me sens vaseuse et dans le gaz, j'ai l'impression de tomber de la table, je parle sans arret, j'arrete pas de dire ce que je ressens et de demander si c'est normal. J'ai du saouler toute l'équipe. Eric, à coté de moi, n'en mène pas large non plus.
Le champ est levé et les hostilités débutent. Je sens qu'on me tire le ventre, j'entends des bruits (slurrrrrrrrrrp, glou glou glou), un peu gore, puis Rémi crie, le champ est abaissé et je l'apercois rapidement (meme pas le tps de voir si c'était bien un garcon
), puis on l'emmène à coté. Une minute plus tard et après encore qq bruits gores, voici Rachel que j'apercois tout aussi furtivement. Eric part les retrouver pour la toilette et on me recout après m'avoir copieusement appuyer sur le ventre. Tout va bien, pas d'hémoragie, bref l'équipe est contente d'elle. On m'emmène en salle de réveil et Eric m'y rejoint avec les 2 berceaux. Je reprends mes esprits un instant puis un puer me propose la 1ere mise au sein. C'est douloureux mais je tiens bon. Ensuite, on me laisse me reposer. Ma tension est assez élevée, je suis encore bien comateuse. Peu à peu, je sens à nouveau mes bras, puis mes jambes et la douleur due à l'opération apparait. Les calmants classiques ne font rien, on me donne de la morphine qui me fait planner à fond. J'ai peu de souvenirs de ces moments en salle de réveil... Vers 16h, retour dans ma chambre avec Eric et mes bébés. La fin de la journée est assez difficile car j'ai encore bien mal et je suis épuisée. Je donne les bébés à la nursery pour la nuit avec la consigne de mes les amener toutes les 3-4h pour la tétée. Autant dire que j'ai peu dormi... Surtout que je tousse et avec la cicatrice, c'est horrible comme ca me fait mal.
Eric est chargé de donner des nouvelles aux familles, on ne voulait personne le jour de la naissance, ils viendront tous le lendemain.
Le lendemain, mes parents et ma soeur débarquent en début d'aprem puis reviennent en fin d'aprem avec la famille d'Eric. D'autres personnes me rendent visite. Je suis épuisée, je ne peux pas me reposer entre les tétées, je tousse et dors peu, je souffre de ma cicatrice et ne peux me lever, je suis obligée de sonner pour tout : mise au sein, bassin, changement de serviette hygiénique, c'est très frustrant et humiliant. Je ne peux meme pas m'occuper de mes bébés !!
Je craque nerveusement, je suis trop fatiguée. Les SF et médecins me conseillent d'interdire les visites et de me reposer dès que possible. J'accepte : je ne peux pas suivre le rythme, il faut que je dorme, pour ma santé et celles de mes bébés, si je veux réussir l'allaitement.
Et là, grosse mauvaise surprise : alors que tout le monde comprend mon état et l'interdiction des visites, mes parents et ma soeur font la gueule d'etre tenus à l'écart. Eric tente de leur expliquer mais ils ne lui font pas confiance, ils sont persuadés qu'on leur cache qq chose. Ils affolent mes grands mères qui sont restées à 950 km de là, en disant que je vais mal, qu'on ne peut pas me voir, etc... Eric doit alors rassurer tout le monde, réexpliquer à mes parents, qui sont fachés et ne veulent rien entendre. Je prends alors sur moi pour les recevoir et leur expliquer à nouveau. Ma soeur est la plus virulente, elle me reproche les 5 jours de congés qu'elle a gaspillé pour venir me voir (termes exacts). Du coup, je lui dis que je ne veux pas lui faire perdre plus de son précieux temps et lui demande de quitter ma chambre. Depuis, nous sommes tjs brouillées malgré mes tentatives alors que j'estime avoir été "dans mes droits", ma demande de repos étant à mon avis légitime.
Toutes ces histoires me stressent à fond, et perturbent mon sommeil, je n'arrive pas à me reposer. La psy vient me voir pour m'aider un peu, on me donne de l'homéopathie pour me détendre, contre le baby blues. Le personnel de l'hopital est au top, Eric assure à fond, les copains sont très compréhensifs et me laissent me reposer, m'envoient des sms de soutien. Bref, tout le monde sauf ma famille. Je suis décue, choquée, perdue, fatiguée, déprimée.
La semaine se termine, mes parents repartent le samedi. Mon père vient me voir avant de partir (il y a été autorisé) ma mère et ma soeur ne viennent meme pas. Je suis soulagée qu'ils repartent mais encore blessée de toutes ces histoires.
Meme si je peux comprendre qu'ils soient décus de ne pas avoir autant vu les bb que prévu, je pense qu'ils auraient du comprendre mon état et ne pas m'ajouter de charge émotionnelle supplémentaire.
Depuis, j'ai repris des relations avec mes parents mais la confiance que j'avais en eux est émoussée et rien ne sera plus jamais comme avant.
Quant à ma soeur, j'attends un signe de sa part car j'ai déjà tenté de renouer avec elle mais elle est tjs en colère.
Voila mon histoire. On ne peut pas parler d'accouchement difficile à proprement parler, mais des suites qui ont été difficiles, tant physiquement (la césa, c'est très douloureux et la fatigue +++) et moralement. Avec le recul, c'est surtout les problèmes familiaux qui me restent en mémoire et qui m'ont le + affectée.
LN