je vous rejoins...

quand j'ai lu ce fil et que j'ai lu ton récit, BAMBINETTE, j'avais l'impression que j'aurais pu l'écrire moi même.... car mon ressenti est similaire au tien... enfin je pense...

j'ai eu une grossesse de rêve, pas de nausées, un peu fatiguée au début mais tellement prise par ma vie professionnelle, j'ai pas levé le pied, et j'ai continué à bosser comme une dingo...

une fois en congé mat, j'en ai profité pour faire mille et une chose, même ma gynéco hallucinait de me voir en si bonne forme !

au dernier mois, j'ai commencé à faire une toxémie, donc hospitalisation pour une semaine, puis autorisée à rentrer chez moi, avec retour à l'hopital tous les deux jours pour monito de surveillance, sage femme tous les deux jours à domicile pour doppler foetal et tension... et analyses très fréquentes pour les urines...

Mes bébés étaient en pleine forme eux, moi, avec le recul, je crois que j'avais pas réalisé que ça pouvait être grave pour moi, je me sentais pas particulièrement fatiguée, si ce n'est gorgée de flotte...

Je tenais absolument à vivre un bel accouchement, pour être avec mon chéri qui avait participé à toute cette grossesse, pour aller "jusqu'au bout" de cette belle grossesse et leur donner la vie "normalement"... mais la puce (J1) était un coup en tête, un coup en siège... et à la dernière écho, alors qu'elle s'était mise dans le bon sens juste avant, elle avait refait la pirouette et "siège"...

donc je sentais la césarienne se préciser, mais j'avais toujours espoir qu'elle se re re re retourne lol...

et puis le 23 décembre au soir, l'hôpital appelle "il faut venir de toute urgence, vos analyses sont très mauvaises, l'obstétricien envisage une césarienne en urgence demain matin..."... et là d'un coup, même si j'y avais pensé avant à cette maudite césarienne, tout m'a sauté à la tronche... on est allé à la maternité, j'ai essayé d'insister pour demander un accouchement par voie basse , mais avec ma tension super élevée, mon taux d'albumine, les médecins ne voulaient pas prendre de risque...

donc... quand on vous parle de votre santé et de la santé de vos bouts de choux, y a plus grand chose à ajouter... si seule la césarienne peut nous préserver tous les trois, allons y ...

j'ai pleuré une bonne partie de la nuit, seule dans cette chambre (pourtant mon chéri est resté jusque tard...)... je m'en voulais de ne pas "réussir" à leur donner la vie, d'ailleurs j'ai beaucoup parlé à mon ventre cette nuit là... le lendemain à l'aube, xavier est arrivé, tout stressé aussi... il est resté avec moi pendant qu'on me préparait pour l'intervention...

puis je suis descendue au bloc... j'avais l'impression qu'on me descendait à l'abattoir (je sais c'est disproportionné comme réaction mais ... j'étais vraiment malheureuse... gros sentiment d'échec)...

mon chéri était là, derrière la porte,il s'est préparé pour accueillir nos bouts de choux vu qu'il ne pouvait pas assister à la césa...

l'équipe médicale a été géniale avec nous heureusement le jour de la césa... on m'a sorti clémence à 9h33, j'ai senti son poids décoller de mon ventre, j'ai entendu son premier cri, et j'ai été très émue, ça reste un moment merveilleux, magique... heureusement, petite note d'optimisme... on me l'a montré, je l'ai calinée, elle était si belle... Baptiste né à 9h34 a été emmené vite car il avait fait une p'tite pirouette dans mon ventre donc il fallait aspirer le peu de liquide qu'il avait avalé... on me l'a tout de suite ramené, enveloppé dans une petite couverture (il fait froid au bloc lol)... il était magnifique... pendant la suite de la césa, on m'a rapporté une petite photo d'eux avec écrit "joyeux noel", c'était mimi... on m'a dit qu'ils étaient avec leur papa et que dans deux heures maxi, je les retrouverai....

mais sitôt arrivée en salle de réveil, j'ai commencé à perdre bcp de sang... une infirmière a voulu masser mon utérus qui visiblement ne recontractait pas suffisamment, et là, paf, hémorragie, caillots, la totale... elle est partie en courant, six personnes sont arrivées autour de moi, une infirmière qui me montait limite dessus pour masser mon ventre, l'anesthésiste qui me perfusait, une autre infirmière qui essayait de me passer une autre voie et qui paniquait un peu... le gynéco qui est arrivé en courant pour me faire un "décaillotage"... j'étais comme dans un brouillard, je comprenais ce qui se passait mais j'étais tellement fatiguée, j'avais froid, je tremblais, ils arrivaient pas à me tenir....

comme un décaillotage fait très mal (il faut passer par voie basse, mais après une césa, pas évident), ils m'ont injecté de la morphine, ça m'a gratté de tous les cotés...  ça a duré un peu plus de deux heures ce stress... juste à un moment le gynéco dit "si ça continue à la retransfère au bloc pour revérifier l'utérus" et miracle, ça s'est arrêté...

à ce moment là, il était déjà 13h... on m'a dit qu'on me gardait en observation encore une bonne heure... je pleurais, je voulais voir mon mari, mes bébés mais pas possible dans cette salle de réveil...

à 14h30, j'ai demandé à remonter dans ma chambre, mais baby boom à la maternité, donc tout le service était occupé en salle d'accouchement et personne ne pouvait me "surveiller" dans ma chambre, donc ils n'ont pas voulu me laisser remonter en chambre vu que je leur avais fait une sacré frayeur... j'en pouvais plus, j'avais un besoin physique de voir mes petits...

le gynéco l'a bien compris, il a été voir mon mari pour prendre son appareil photo pour me l'apporter, j'ai pu voir quelques clichés de mes amours...

j'ai rejoint ma chambre à 16h30, sept heures après leur avoir donné naissance... j'étais épuisée, mais heureuse de les voir... mais si fatiguée... et le personnel de la maternité était débordé, pas du tout là pour moi... ils ne me les ont mis sur moi qu'une heure après que je sois revenue dans ma chambre... lamentable et dur pour moi qui ne pouvait pas bouger... et mon homme était si choqué de me voir dans cet état, il était tout chose...

ils m'ont mis la pression pour l'allaitement aussi, ne comprenaient pas pourquoi j'insistais si j'étais fatiguée... n'avaient pas le temps de m'aider pour changer les couches ou autre car beaucoup de monde, maternité blindée de bébés et du coup, quand j'appelais, ils arrivaient parfois une demie heure ou une heure après... bref, dès le lendemain j'étais debout, après une syncope, j'y suis allée mollo et je me suis occupée de mes bibous...

bref, les premiers mois ont été durs... je m'en suis voulue énormément d'avoir raté mon accouchement, d'avoir failli y passer à cause de cette hémorragie, d'avoir foiré mon allaitement à cause de la fatigue, je m'en suis voulu pour tout cela et ça reste comme un gros échec...

et puis c'est vrai que je m'en veux de m'en vouloir (je sais pas si je suis claire...) parce que d'autres mamans n'ont pas la chance d'avoir deux enfants en pleine forme comme les miens, ou alors sont séparés longtemps de leurs enfants à cause de la néonat, et du coup, c'est vrai que c'est pas bien de me plaindre alors que moi j'ai eu mes petits tout de suite, une semaine après on est rentrés à la maison...

et plein de gens autour nous disent "oui ben tout le monde va bien maintenant, faut pas s'arrêter à ça"... je sais tout ça... je sais qu'une césarienne n'est pas la fin du monde... mais je pense que ce sera ma seule grossesse (nous voulions deux enfants), et j'ai un énorme énorme regret de ne pas avoir connu la joie d'un accouchement normal... et d'un allaitement réussi ... (je précise que j'ai allaité mes bébés en mixte pendant un mois et demi, car pas assez de lait, puis j'ai arrêté...)...

je me rends compte que je vous ai écrit un roman, mais c'est la première fois que je vide mon sac à ce sujet... ça va mieux... quelques larmes sont sorties car je suis encore très touchée par tout cela sept mois après... je n'arrive plus à regarder un documentaire sur un accouchement par voie basse, ça me fait trop de mal et ça me rappelle trop mon "échec" pour l'instant...

mais ça va quand même mieux... je pleure moins en y pensant, et je me dis que la vie est belle malgré tout avec mes deux petits loulous...

voilà... pour mon histoire... un peu longue, désolée... et merci d'avoir ouvert ce fil BAMBINETTE

Astrid, bcp de regrets et de douleur.  Il n'y a rien que je peux faire pour changer tout ça, mais je ferai ce qui reste à ma portée en t'offrant une oreille attentive et ma compassion car je te comprend trop bien.   

j'espère que ce fil ne va pas trop effrayer les futurs accouchement  

J'ai lu tout vos témoignages, tous bouleversant  , émouvant et je me dis que ce qui manque de la part du corp médicale, c'est de la pédagogie, de l'humanité et de la communication. Je trouve qeu beaucoup d'entre nous ne savent pas trop à quoi elle s'attendait au moment de leur accouchement, les risques encourus pour telle ou telle décision, pourquoi le médecin prend telle décision à ce moment, expliquer qu'à telle semaine de grossesse bébés passeront par la néonat,....
J'ai le sentiment que nous subissont et que nous ne sommes plus actrice de notre accouchement

De gros  à toutes

Sandrine, tu es à Camille Desmoulins?

oui maxaline, je suis à Camille desmoulins !!! tu connais?

le mien m'a juste dit que seul dans son couloir , avant de rentrer au bloc " just au dernier moment quand on va ouvrir " , ben il pensait que si les petits ne survivaient pas, ce n'était pas " grave " du moment que moi je m'en sorte.
gloups. ça n'a pas du etre facile pour lui non plus.
après, qd il y a eu l'hémorragie, il était là avec les 2 BB et comme je gémissais ( ou peut etre meme hurlais de douleur   ) il est sorti en disant que les BB n'avaient pas à entendre ça.
le lendemain, il a pété un plomb et passé sa peur et sa colère sur le corps médical, et moi aussi, alors on a exigé de voir mon spécialiste et on a eu droit à plusieurs visites : anesthésiste, oncologue, psy, gynéco etc.......
on a pu discuter de ce qui était arrivé et du fait " que j'étais un cas particulier " du faite de ma maladie de sang et que donc " ils avaient tatonner sur le traitement à me donner " d'où l'hémorragie.
Ca nous a appaisé. Je leur ai envoyé une lettre après pour les remercier du dialogue.

après, chéri n'a PLUS JAMAIS VOULU EN REPARLER

Pour mon premier accouchement j'ai fait un grosse hémorragie également, j'ai commencé à me sentir mal à un moment où il n'y avait plus personne dans la pièce, mon homme était juste à côté avec la puce et passait sa tête de temps en temps pour me dire le poids, la taille, etc...
A un moment il a passé la tête et je l'ai vu changé d'expression en me regardant, je lui ai gémi "je vais vomir", il a été chercher quelqu'un très vite puis j'ai perdu connaissance.
Ca a été très dur pour lui parce qu'il m'a vue partir et il a vu les médecins s'affairer autour de moi.
Quand l'accouchement des jumeaux a commencé à approcher, on en a discuté car c'était sa plus grande peur, me perdre pendant l'accouchement, mais on a pu en discuter et ça c'était très important.