Je te comprends sur bien des points.

J'ai d'abord aussi eu un parcours PMA, avec deux ans de traitements et d'injections.
Une joie immense quand on m'a annoncé des jumeaux, même si mon mari et moi le pressentions tous les deux.
Moi qui ai toujours voulu un garçon, on m'a d'abord annoncé deux filles; un léger choc mais je me projette très vite, en me disant que j'aurai mon garçon en deuxième grossesse.
Finalement ce sont deux garçons, je suis heureuse, mais à m'être tant projetée avec deux filles, j'espère fortement en avoir une quand même. Chose qui n'arrivera pas, m'a t on dit il y a un mois, suite à des complications. Bref. Je suis folle de joie d'avoir mes deux petits mecs, mais j'ai vraiment un pincement au coeur de me dire que je n'aurai jamais de fille.

Parce qu'on est passé par une PMA, les gens nous disent qu'on doit forcément être heureux d'en avoir deux d'un coup, que c'est quasi un miracle, et qu'en clair on n'a pas le droit de se plaindre. Et on n'ose pas se plaindre, par honte de le faire et par culpabilité.
Pourtant, on est aussi sujette à la fatigue, au ras le bol général...

Même si je ne reste pas traumatisée par mon accouchement (césarienne en urgence), ça reste aussi un moment inconnu au final.
J'ai été hospitalisée deux fois pendant ma grossesse, avec cette MAP au dessus de la tête, comme une épée de Damoclès, la sensation de ne pas profiter de la grossesse comme tout le monde; un accouchement très rapide, avec une perte des eaux spontanée, une dilatation complète en une heure, un bébé engagé, une césarienne en urgence, un bébé cyanosé avec le cordon autour du coup, une hémorragie interne pour moi...
J'ai vu mes enfants dix minutes le premier jour...
Je suis passée à côté de leur naissance, eux en couveuse et moi en salle de repos.

Concernant la fatigue, ce que tu ressens est normal, j'ai moi aussi encore maintenant des gros moments de ras le bol.
Mais cet état ne sera que passager,il y a tellement de bons moments leur premier rire, leur premier "maman", leur premier bisou...
Et c'est ça que tu dois retenir, les bons moments, pour avoir encore l'envie de te lever le matin pour aller les câliner, les embrasser, passer du temps avec eux...

Quand tu satures, laisse le au papa, le temps de prendre une douche, faire quelques courses, aller voir une amie...sortir tout simplement et te retrouver un peu pour faire des choses seule ou pour toi.

Des jumeaux c'est difficile à gérer, parce qu'ils sont deux mais qu'on n'a que deux bras, et ça on le vit toutes.
Il faut se dire qu'on fait le maximum, et je pense que tes enfants le comprendront vite, et apprendront la patience. Ils sont déjà conscients qu'ils sont deux, ça va venir.

C'est vrai qu'un bébé à la fois c'est plus facile, mais regarde, nous on en a deux, et ce sont des moments extraordinaires et plein de rires qu'on va bientôt vivre... 

S'ils pleurent beaucoup et sont mieux dans les bras, si bras = vertical et posé = horizontal, consulte un médecin, il peut s'agir d'un rgo.

coucou es tu bien entourée? famille, amis , tisf?

un moyen de sortir?

perso je vois beaucoup de fatigue, d'un contre coup de l'arrivée de 2bébés.
Dans l'idéal, il faudrait t'organiser pour souffler ....

Comment tu pourrais faire? tu as des solutions pour faire garder tes ptits bouts ne serait ce qu'une demi heure?

Ceux qui te disent qu'il faut laisser pleurer... un peu, bien sûr, on n'est pas des robots, le temps d'aller aux wc, changer l'autre bébé etc, mais si les pleurs sont intenses, à cet âge là, c'est qu'il y a quelque chose. Ma fille avait et a toujours un rgo, l'un des garçons aussi tandis que le frère avait une allergie alimentaire.  Les bébés qui ont un rgo pleurent beaucoup, ont besoin d'être beaucoup portés, jamais à l'horizontale, et sont épuisants. Ca va mieux une fois sous traitement efficace. Impossible d'être heureuse avec un bébé qui pleurt beaucoup et en prime peut avoir du mal à dormir, on est bien trop fatiguée et éventuellement stressée par l'intensité et/ou la fréquence / durée des pleurs...

Merci beaucoup de votre soutien, ça fait chaud au coeur !

Je crois que j'ai des choses à régler avec la naissance, enfin du moins à apprendre à faire avec... Je m'étais faite à la possibilité d'avoir une césarienne mais surtout pas une anesthésie générale. J'avais même demandé à avoir une péri avant d'avoir mal ! Mais elle n'a pas fonctionné et l'urgence a fait qu'on a du me faire une AG. Je me suis endormie avec la trouille que l'un des petits n'aille pas bien, ait des séquelles, je me suis endormie en criant. J'ai des flash régulièrement de ce moment-là.

Je me retrouve aussi dans ce que vous décrivez Hannah et Kesi, la sensation de passer à côté de quelque chose. Je n'imaginais pas non plus être maman comme ça, je me met peut-être la pression. J'ai l'impression de devoir me couper en 2 par moments, et je reste dans l'attente qu'un des 2 se mette à pleurer alors que je suis en train de profiter de son frère. Il y a pourtant de bons moments, mais voilà, c'est vite la submersion... Faut que je réagisse, mais là je me sens fatiguée. Ca se passe bien avec le papa, heureusement ! Mais je crois qu'il se sent un peu impuissant face à tout ça. Du coup, j'ai demandé à ma mère de venir m'aider pour m'occuper, je suis expatriée et loin de ma famille.
Voilà beaucoup de choses en vrac. C'est loin d'être simple mais je garde en mémoire qu'un jour, ça ira mieux. Je n'ai pas hâte d'être à ce moment-là parce que je veux aussi profiter de ces premiers mois.

Je ne suis pas passée par la PMA, ni par la césarienne et pourtant beaucoup de choses que vous avez écrites font écho en moi.

En quelques mots, je dirais moi aussi de ne pas sous estimer l'importance de la façon dont s'est passée la naissance et pour toi et pour tes bébés.
Ca peut être un RGO mais ça peut être aussi la décharge, le fait que tes bébés aient mal vécu certaines choses qui fait qu'ils pleurent autant.
En tout cas, ici, c'est ce qui m'avait été dit plusieurs fois. Que la séparation d'avec la mère à peine sorties du ventre pouvait engendrer beaucoup de pleurs dans les mois qui suivent (et crois-moi, c'était énorme, je me retrouve dans ce que vous dites).

Courage, c'est vrai que ça passe.
Mais si tu peux te faire aider (psychothérapeute, acupuncture, microkiné ou autre, je ne sais), c'est mieux.

Et moi non plus je ne me sentais pas de les laisser pleurer et je ne crois pas qu'il "faille" les laisse pleurer. Qu'on ne puisse faire autrement parfois, oui. Mais personnellement, ce n'est pas ma façon de voir l'éducation que de laisser pleurer exprès mes enfants.

Merci encore ! D'en parler, vider son sac et d'avoir vos témoignages ça rebooste ! C'est une chance inouïe d'avoir un lieu d'échange comme celui-là parce qu'on a pas toutes, dans notre entourage quelqu'un qui comprend le quotidien d'une maman de jumeaux. Juste en parler sans être jugée, ne pas s'entendre dire " tu l'as voulu..." ou d'autres idioties que vous avez sûrement déjà entendu !
Merci