Quel réconfort de lire vos messages, comme toujours. Merci les filles

C'est bien difficile depuis quelques semaines mes poupées. On pleure souvent avec papa en ce moment. La tristesse redevient plus présente en ce moment. Peut être est ce dû aux fêtes de fin Noël. Noël n'a aucun sens. Puis nous allons changer d'année, d'un côté nous nous rapprochons de l'espoir car 2015 sera la naissance de votre petit frère, et d'un autre côté nous avons comme une impression de nous éloigner de vous en changeant d'année. Sentiment bizarre à expliquer même si nous savons que rien ne changera.
Mais qu'est ce que vous nous manquez... Même si le temps passe, c'est toujours difficile au quotidien. Je pensais avoir plus avancé que cela mais je n'avais peut être pas encore tout a fait compris l'ampleur qu'allait représenter votre mort dans ma vie de maman, de femme...Je revois le psychiatre vendredi et je pense enclencher un travail un peu plus régulier et fréquent avec lui. Je me rends aussi compte que j'exprime facilement ici par écrit ce que je ressens mais que je suis incapable d'aller au bout de mes sentiments et émotions de vive voix, sauf avec votre papa. Je réponds facilement "ça va ça va" alors que non rien ne va en ce moment. Au fond, à quoi bon le dire de toute manière, la seule chose que je veux c'est qu'on vous ramène à moi et personne n'en a le pouvoir. Je parle à votre papa, à ma maman et au psychiatre, il n'y a qu'avec eux que j'arrive à aller en profondeur... Mais c'est dur. Je me rends compte que ne pas en parler c'est une manière de me protéger car je garde les vannes fermées. Dès que je commence à parler de moi, réellement de moi et ce qui se passe en dedans, tout se serre, tout explose ... Et je dois aussi penser à votre petit frère qui ne doit pas prendre déjà conscience de toute cette souffrance qui m'habite.
Je sais qu'entre votre disparition et la grossesse de votre petit frère qui est difficile avec une grosse pression, toutes ces émotions sont saines et normales.
Malgré tout, je sens toujours cette force et cette dignité que vous m'avez appris vivre en moi grâce à vous. Et les larmes finissent par sécher quand je pense à la douceur de votre respiration et votre apaisement. Les petits coups de votre petit frère quand je me sens mal m'aide aussi beaucoup ! Vous faîtes un beau travail d'équipe tous les trois. Je suis si fière de vous trois ! Et heureusement qu'avec votre papa l'amour nous porte autant et que nous arrivons à nous confier autant l'un à l'autre. Dès que nous avons besoin, nous nous asseyons tous les deux, allumons vos bougies et regardons tout ce qui se trouve dans votre boîte à souvenirs en nous remémorant tous les bons et les mauvais souvenirs. Cela nous épuise mais nous apaise aussi.
Je vous embrasse mes amours, continuez de veiller sur nous comme vous le faîtes si bien, même si ça devrait être mon rôle et non le vôtre.