Je suis allée chez une psy après avoir eu l'énorme coup de mou que je qualifierai de "syndrome du tout à la fois", mi-2007, j'étais épuisée, mentalement à bout parce que je venais d'enchaîner déceptions et échecs en rafale au niveau professionnel, et côté personnel, ce n'était pas terrible, car je ne m'aimais pas. Je n'aimais pas ce que j'étais, je me trouvais nulle, sans intérêt, bête à pleurer, grosse et sans charme, une ratée, quoi!
Faire un travail sur moi-même, mettre des mots sur ma souffrance, choisir le mot qui décrit le mieux ce que je ressentais m'a permis de prendre du recul et de pouvoir analyser ma situation, pouvoir lâcher tout ce que j'avais sur le coeur sans craindre le jugement m'a fait un bien fou.
J'ai enfin appris à m'aimer, à me donner une chance à moi-même, moi, cette fille qui ne correspondait pas aux critères de réussite que j'avais jusque-là et qui pourtant avait ce petit quelque chose qui m'a donné envie de m'en sortir...
Le plus surprenant, c'est qu'aujourd'hui je me sens plus jolie qu'il y a sept ans (j'ai pourtant quarante-cinq kilos de plus), plus épanouie (pourtant professionnellement parlant, ce n'est pas une réussite pour le moment), plus calme (et pourtant on ne s'ennuie pas avec un duo de cinq ans et une minette de presque onze mois), moins stressée...
Je me suis découvert une résistance physique hallucinante (avant, j'avais besoin de mes douze heures de sommeil, mais ça, c'était avant...  J'espère les récupérer avant leurs dix-huit ans!), une force de caractère dingue (chez moi, j'ai endossé le rôle de l'Autorité Suprême et franchement, ce titre-là, il se mérite à l'usure!  ) et j'ai gardé l'envie d'apprendre (là, je compte me reconvertir et qui sait? peut-être me reconvertirais-je encore dans dix ans? vers quoi? seul l'avenir me le dira et je fais confiance à ma fantaisie pour me guider  ) Bref l'horizon me semble ouvert et riche de possibilités... et ça fait du bien!

Donc je dirais que j'ai pu mettre en mots mon fardeau, ce qui m'a allégé, je n'ai plus peur de reproduire la même chose, j'ai appris à m'aimer et je m'épate parfois!
Courage! C'est difficile de se mettre à nu, mais une fois qu'on a goûté au naturisme intellectuel, on se sent plus à l'aise! 

C@millou : tu fais envie d'aller voir un psy, mais il faut en trouver un bon, ils ne se valent pas tous. Qq'un t'a conseillé celui chez qui tu as été ? Quelle était sa méthode ?

J'ai sauté le pas en 2001, en me rendant compte qu'en allant chez des familles a problème, dans le cadre de mes stages pour être éduc, j'avais l.impression e voir ma mère parler de mon père

Aucune relation stable possible avec des hommes,

Je me sentais nulle, incapable de faire quoi que ce soit de bien

Mon nain de jardin, c'est comme ça que je l'appelais, m'a vite demandé de passer a deux séances par semaines, même trois si je pouvais 

Je suis restée a deux, pendant 5 ans.....

J'ai rencontré l'amoureux, j'ai considérablement avancé avec mon histoire familiale, j'ai arrêté en 2005 ou 2006 je sais plus

J'ai du y retourné, après la naissance des petits, ma mère m'envahissait, me culpabilisait, l'arrivee des enfants, mon statut et rôle de mère était difficile a assumer face a ses demandes et ses attentes

J'ai arrêté et repris encore.....

Je pense arrêter a nouveau, je gère a peu près bien mes émotions, je me sens sûre de moi aujourd'hui et c'est plus un dévidoir aujourd'hui

Je ne peux que te conseiller cette démarche, même si, a certains moments, elle est douloureuse, mais tu vas te défaire de couches inutiles, et oui, te découvrir.

Pour moi, c'est de loin, la meilleure décision de ma vie, celle qui fait que je suis qui je suis aujourd'hui, peut mieux faire sans doute, mais revient de loin 

Bonjour Flo,

Comme Laety, je n'ai jamais franchi le pas de prendre un rdv.
Pourtant j'en aurais des valises à poser quelque part 

Je me pose les mêmes questions que toi.
POur le moment je me trouve des excuses mais je n'y arrive pas.
J'espère que ce sera aussi bénéfique pour toi que pour les filles qui en disent du bien.

 

Tu sais Flo, l'image que j'avais de moi pouvais difficilement être plus désastreuse après qu'avant ma visite chez le psy : ma mère avait fait un "super boulot" pour me faire perdre toute confiance en moi et pour me dévaloriser à longueur de temps. Pour moi, j'avais tous les défauts du monde (ou quasi) et pas de qualités...
Et pour être tout à fait honnête, la reprise de la confiance en moi, même timide (je doute encore beaucoup...), ce n'est pas au psy que je la dois, mais elle est arrivée beaucoup plus tard avec la rencontre avec mon homme. C'est lui qui m'a fait comprendre qu'en fait, j'étais pas si nulle que ça et que j'avais plein de qualités 
Le psy, lui, m'a permis de poser mes valises et de repartir "un peu plus légère", un peu comme une soupape de sécurité qu'on ouvre en cas de trop plein avant que ça n'explose.

C'est exactement ça: je me pensais "nulle" parce que mes critères étaient faussés, parce que je reprenais ceux de mes parents... Le déclic chez moi s'est fait lors d'un stage concernant la maltraitance (pendant la formation pour être prof): j'ai pris en pleine poire ce qu'était la maltraitance morale sur un enfant, chose que j'avais vécu le plus naturellement du monde, en pensant que c'était normal et que c'était comme ça chez tout le monde... J'étais effondrée, ma vie était bâtie sur un mensonge... Il a donc fallu déblayer, éloigner ce qui 'avait rien à faire là, puis reconstruire (avec la crainte de reproduire sur mes filles, gasp!), et surtout me défaire de cette culpabilité poisseuse (que si j'avais été plus intelligente, j'aurais vu que non, ce n'était pas normal, etc...) et de cette confiance en soi laminée, dévastée par des années de rabaissement total... J'ai pardonné à l'enfant que j'étais, je suis devenue indulgente avec la personne que je suis:
-oui, je ne serai jamais parfaite, mais je fais déjà beaucoup et je sais me remettre en question,
-oui, je ne correspondrai jamais aux attentes de mes parents donc je n'utilise pas mon énergie à y arriver coûte que coûte, je préfère la garder pour mon homme, mes filles et les gens que j'aime,
-oui, j'ai fait mon deuil de pouvoir entendre au moins une fois dans ma vie un "je suis fier de toi" de la part de mes parents, à la place je le dis à mes filles quand elles m'épatent,
-oui, j'ai fait mon deuil de pouvoir entendre un "je t'aime" venant de leur part, mais je peux le dire sans arrière-pensée et uniquement parce que je le pense sincèrement à mon homme, à mes filles, aux gens que j'aime et à qui je tiens,
-oui, chez moi la notion de famille est floue, j'aime être entourée des gens avec qui je me sens bien, quand bien même il n'y a pas de lien de sang (ma belle-famille, mes amis, les amis de mon homme), pour moi l'important est de trouver de l'amour/amitié/sympathie/affection/tendresse, j'ai des années de retard à rattraper!
Je dirais que l'important, c'est vraiment d'apprendre à s'aimer comme on est, pas comme on voudrait être, et c'est pour ça qu'il est important de s'entourer de gens qui t'aiment pour toi, uniquement pour toi.

Moi je payais vingt euros pour trois-quarts d'heure, une fois par semaine, puis une fois toutes les deux semaines... Je pense que c'était un prix d'ami parce que je lui avais fait part de mes difficultés financières après mon burn-out...