Je n'ai jamais connu la césarienne mais je l'ai réclamée 2 fois (sur 3 accouchements VB) pendant le travail tellement c'était insoutenable. D'ailleurs j'ai failli l'avoir pour mon 1er, mais ils se sont acharnés et franchement j'aurais préféré la césarienne à ce que j'ai vécu.
Tous les accouchements sont différents (aussi bien que les grossesses) mais ils laissent une grande trace indélébile quand on a vécu un traumatisme.
Et mon 1er accouchement a été pour moi un vrai traumatisme si bien que je ne voulais plus d'enfant par la suite.
Je ne me souviens même plus de ma rencontre avec mon bébé. Je me souviens juste du soulagement que j'ai eu quand enfin il est sorti parce que c'était enfin fini et c'était tout ce qui m'importait à ce moment là.
Les premiers mots que j'ai eus après sa sortie ont été : "plus jamais".
J'ai fait une telle hémorragie qu'ils ont voulu me transfuser mais j'ai refusé. J'ai donc eu un traitement très très long pour retrouver mes forces. Pendant les 3 premiers jours de mon bébé, je n'ai pas pu m'occuper de lui. C'est son papa qui lui a changé sa 1ère couche, fait son 1er bain, mis son 1er pyjama...
Je ne pouvais même pas me lever pour aller aux toilettes ou prendre une douche.
J'ai pris ma 1ère douche au bout de 4 jours avec de l'aide.
J'ai eu l'autorisation de sortir au bout de 6 ou 7 jours je crois parce que ma maman restait chez moi pour m'aider. Et heureusement!!! Je n'avais même pas la force de pousser la poussette et encore moins de le porter debout.
Moi qui voulais une grande famille, c'était fini. Mon fils serait unique.
Et puis pdt un déplacement de 3 jours dans le cadre de mon travail, j'ai oublié ma plaquette de pilule. Et ça n'a pas loupé, je suis tombée enceinte. Je me suis effondrée devant mon test dans les toilettes. Je suis sortie de là avec des larmes de terreur alors que mon mari avait des larmes de joie. J'ai mal vécu ma grossesse, j'ai mal vécu mon accouchement (encore difficile mais quand même bien différent du 1er). J'ai culpabilisé à la naissance de mon fils de ne pas avoir su profiter de ses moments-là comme si il m'avait été indifférent.
J'ai quand même vécu un truc magique lors l'accouchement: je l'ai sorti moi-même de mon ventre. Et là, je me souviens très bien de notre premier contact, de notre peau à peau de tous ces moments qui m'ont fait oublié tout le reste. J'avais eu une SF formidable pdt l'accouchement, bien psychologue qui a su trouver les mots pour m'apaiser le plus possible.
Qlq années plus tard mon mari m'a convaincu pour un 3ème. On s'est lancé. Je me sentais plus armer pour affronter l'équipe médical et j'ai travaillé bcp sur moi pour vivre la grossesse et l'accouchement du mieux possible. Et tout s'est absolument bien déroulé. J'ai eu le droit à une excellente équipe qui m'a écouté, m'a comprise, m'a épaulé et j'ai vécu le meilleur accouchement des 3. Il n'a pas été hydillique parce qu'encore une fois (et au grand étonnement de l'équipe) mon col a encore pris son temps et fait des siennes mais c'estlLe seul où je n'ai pas hurlé que j'allais mourir, le seul où je n'ai pas réclamé une césarienne. Un accouchement qui m'a réconcilié avec les deux autres, surtout le 1er.
Finalement, je vais avoir la famille nombreuse que je voulais (avec un bonus
) mais ce n'est pas sans dégâts psychologiques. J'appréhende encore bcp d'accoucher et si je dois avoir une césarienne, j'accueillerai la nouvelle sans difficulté aucune.