Clarysse
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« le: 04 Septembre 2013 à 00:25:51 » |
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Je voulais rendre hommage à mes deux petits anges partis à 18 s.a le 26/07/2013...
Voila mon histoire...
Le 16/04/2013, je fais un test de grossesse qui se révèle positif immédiatement, je suis aux anges. Je savais au fond de moi que j'étais enceinte car je ressentais déjà quelques maux de grossesse. Je fais une prise de sang le lendemain, je reçois les résultats par mail l'après-midi même, je suis bien enceinte et le taux de Bhcg est assez élevé. Je refais une prise de sang 48h plus tard, la grossesse est évolutive, le taux a bien augmenté et est bien plus élevé que la normale ce qui me laisse à penser que j'attends peut-être des jumeaux (les maux de grossesse sont plus importants qu'à mes grossesses précédentes et il y a beaucoup de jumeaux dans ma famille).
A 5 s.a, à 22h, j'ai des métrorragies, mon mari m'amène à la Clinique où travaille mon gynécologue, je vois une sage-femme qui appelle le médecin de garde et qui me dit de revenir le lendemain matin à 8h faire une écho avec un autre gyneco que le mien car ce dernier est en vacances. Je rentre chez moi et n'arrive pas à m'endormir, me demandant si je suis en train de faire une fausse couche. Je m'endors au petit matin et suis rapidement réveillée par mon réveil car il est l'heure de me lever pour aller passer l'écho. Là, une petite voix me dit "tout va bien, ILS vont bien..." Je me rends au cabinet du gynécologue remplaçant qui me dit "Félicitations, vous attendez des jumeaux, ils vont bien, vous avez un petit décollement du placenta ce qui explique les saignements, reposez-vous et ça va rentrer dans l'ordre..." Je refais une écho une semaine plus tard, le décollement n'est pas tout à fait résorbé mais il est plus petit. Je dois passer une écho de contrôle 3 semaines plus tard. Deux semaines et demi plus tard, alors que je suis tranquillement en train de regarder la télé allongée sur mon lit, je me mets à saigner abondament, je panique, je pleure, persuadée que cette fois-ci c'est fichu, je suis en train de perdre mes bébés... Mon mari m'amène à la Clinique, le gynéco me fait une écho et me dit "non, ils sont toujours là, ils vont bien, le placenta est décollé à 2 endroits (pas au meme endoit que précédemment), je vous hospitalise vu l'importance des saignements... " Je reste 4 jours à la Clinique, alitée et sous perfusion intraveineuse. Le 4ème jour, je fais une écho et le gyneco me dit "tout va bien, les décollements se sont presque résorbés, revenez me voir dans 3 semaines".
Trois semaines plus tard, écho des 12 s.a., tout est normal... Deux semaines plus tard, je pense avoir une fuite urinaire après avoir toussé et éternué pendant une demi heure.
Deux semaines plus tard, je fais l'écho des 16 s.a., les bébés vont très bien mais... le bébé situé en bas n'a presque pas de liquide amniotique (oligoamnios). Mon gyneco nous demande alors d'aller consulter un professeur dans une maternité de niveau 3 pour faire une écho plus approndie. Quatre jours plus tard, nous allons passer cette écho, le bébé situé en bas a 4 fois moins de liquide amniotique que l'autre, le diagnostic est là : fissure de la poche des eaux, ce que j'avais pris pour une fuite urinaire était en fait une perte de liquide amniotique. Le médecin nous explique donc que je risque de faire une fausse couche, qu'il y a un risque d'infection, que le bébé qui n'a pas beaucoup de liquide risque de ne pas pouvoir développer ses poumons (aplasie pulmonaire)... et si cela tient jusqu'à 27 s.a., je devrai alors être hospitalisée en maternité de niveau 3 jusqu'à la fin de la grossesse. Il m'explique que médicalement il n'y a rien à faire, que je peux rentrer chez moi.
Deux jours plus tard, à 6h du matin, alors que je suis au lit, je sens du liquide couler en grande quantité, je comprends immédiatement que c'est du liquide amniotique. Mon mari m'amène à la Clinique, j'ai une rupture franche de la poche des eaux du bébé situé "le plus proche de la sortie", tête en bas. J'ai des petites contractions et je saigne un peu.
Mon gyneco m'hospitalise. Je suis immédiatement perfusée avec du Spasfon pour calmer les contractions et on débute une antibiothérapie par voie veineuse pour prévenir toute infection. On me fait un bilan sanguin, une analyse d'urine et un prélèvement vaginal pour vérifier que je n'ai pas d'infection. Le lendemain, une sage-femme me dit que tous les prélèvements sont bons, qu'il faut que je reste alitée avec autorisation de me lever pour aller aux toilettes et pour prendre ma douche 2 fois par semaine. On m'explique que c'est la nature qui décidera de la suite des événements, que malheureusement il y a certains éléments de la situation que l'on ne peut pas contrôler. Les sage-femmes me disent que chaque jour de passé est un jour de gagné et qu'elles vont m'accompagner dans cette épreuve, le but étant de tenir jusqu'à ce que les bébés soient viables et au delà. Certaines sont optimistes et me disent que cela peut tenir, d'autres sont pessimistes et me disent que le pronostic est sombre... J'essaie de garder espoir, de rester optimiste... Je parle à mes bébés, leur disant d'être forts et de se battre avec moi, je prie pour qu'il ne leur arrive rien... Trois jours plus tard, les analyses sont toujours bonnes, pas d'infection. Quatre jours plus tard, idem. Mon gyneco me dit qu'il part en vacances, qu'il me confie à son associé et qu'il espère me retrouver 3 semaines plus tard à son retour de congé. Je lui répond que je vais l'attendre sagement. Mais le lendemain, tout bascule, je me réveille avec 38°5, j'ai mal à la gorge et je tousse un peu, je prie pour ce soit cela qui explique ma fièvre et non pas une infection au niveau de la poche des eaux rompue. L'associé de mon gyneco vient me voir et me dit que la fièvre peut être due à plusieurs choses, qu'elle n'est pas obligatoirement liée à la rupture de la poche des eaux. J'espère que c'est le cas. Mais l'après-midi même, ma température monte à 40° et la je commence à avoir très peur pour mes bébés. Mon état empire au fil des heures, je dépasse les 40°, j'ai des frissons, je vomis mon repas du soir. La fièvre ne baisse pas malgré les antipyrétiques, je me sens très mal, j'ai des douleurs partout. A 23h, la sage-femme appelle le médecin, celui-ci propose que je prenne une douche afin de faire baisser la fièvre, ce que je fais sans tarder. Une demi-heure plus tard, ça va un peu mieux, j'essaie de dormir. A 4h du matin, la température remonte de plus belle, je me sens très faible, j'ai peur de ce qui m'attends. A 6h, je commence à avoir des contractions, je sens que c'est le début de la fin... A 8h, on m'amène le petit déjeuner, je suis incapable de me lever, j'ai des vertiges, j'ai des douleurs importantes au niveau de mon ventre, les contractions sont de plus en plus rapprochées, j'ai des frissons que je ne peux contrôler. A 9h, je ressens le besoin pressant d'aller aux toilettes, je me traîne pour m'y rendre, j'ai la tête qui tourne, je m'assoie sur les toilettes et entend un gros plouf dans l'eau, je pense que c'est un gros caillot de sang, je me soulève tant bien que mal et la, je vois mon bébé dans la cuvette des toilettes... Je me sens très mal, physiquement et moralement, je tire la sonnette d'appel d'urgence et rapidement,toute l'équipe paramédicale entre dans ma chambre. Ils m'amènent alors en salle d'accouchement et appellent le gynéco. Celui-ci arrive rapidement et me fait une écho pour voir si le deuxième bébé est toujours en vie. C'est le cas, son petit coeur bat toujours. Il m'examine ensuite et me dit que la poche des eaux du second bébé est intacte mais que mon col est ouvert à 6,5 cm. Il me dit qu'il va appeler le professeur de la maternité de niveau 3 pour savoir si on peut faire quelque chose pour sauver le second bébé et sort de la pièce. Je prie pour que l'on puisse faire quelque chose... Cinq min plus tard, il revient et m'annonce que l'on ne peut rien faire, que la nature a repris ses droits et qu'elle va terminer son travail. On m'amène au bloc opératoire. Les anesthésistes décident alors de m'endormir le temps de l'expulsion du deuxième bébé et de la révision utérine. Je me réveille peu après et on m'amène en salle de réveil, une infirmière de bloc me dit "c'est fini, vous avez le droit de pleurer".
Je suis anéantie, j'ai perdu mes 2 bébés... Je me sens vidée, j'ai mal, physiquement et moralement...
Le diagnostic est une chorioamiotite (infection des membranes) suite à une rupture prématurée des membranes (rupture de la poche des eaux).
Les médecins m'ont laissé sortir de la Clinique 4 jours plus tard.
A mes anges,
je pense à vous tous les jours, j'aimerais tellement que vous soyez encore dans mon ventre, j'aimerai tellement pouvoir revenir en arrière... Je vous demande pardon de ne pas avoir su vous protéger. Je vous aime et vous aimerai toujours, vous faites à jamais partie de moi...
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