A cette heure ci il y à 1 an je n’en pouvais plus, plus 20kg dont au moins 5 d’œdèmes partout, je ne dormais plus, je n’étais bien ni assise ni debout ni allongée. IL était temps qu’ils arrivent !
Ce matin je leur avais dit, « mes petits cœurs, demain vous êtes à 37 semaines, maintenant plus besoin de vous retenir, vous pouvez venir dès aujourd’hui ». Ca a été la seule fois où ils m’ont vraiment écouté pendant cette longue année !
12h, je sors me dégourdir les jambes vers zhom qui bricole devant la maison, il fait chaud, très chaud… Il me demande un coca, je prends une grande inspiration, il va falloir que je fasse encore un allé retour ça va être dur… 10 min après je reviens vers lui, il me demande si j’ai quelques contractions, je lui réponds pas plus que d’habitude… Pendant qu’il boit son coca je m’assois sur une marche, trouvant la position plus qu’inconfortable avec mon ventre que je ne sais plus où mettre je me relève pour continuer ma série préférée sur le canapé… Sauf que là, je perds les eaux, je regarde zhom et lui lance un « ouah ! » il me regarde avec de grands yeux et je lui dis ce que je pense que c’est pour aujourd’hui…
Je cours (enfin ce que j’appelle courir) jusqu’à l’intérieur car ça coule ça coule, je file prendre une douche, finir la valise pendant que zhom tout paniqué gare la voiture devant la maison (sur la route) et va à la douche aussi… (Heureusement personne n’attendais derrière)
Les contractions se sont installées gentiment, après un bain, une péridurale, l’appel de notre sage femme et l’arrivée de toute l’équipe (pédiatre, interne, gynéco, auxiliaire) voici Lucas qui pointe le bout de son nez au bout de 5 poussées sans douleurs. Puis le gynéco va chercher Hugo qui a laissé son cordon sortir avant lui, 1 minute seulement après, mes 2 bébés sont réunis sur mon ventre, tout chauds, tout entiers avec tout ce qu’il faut là où il faut et on remarque déjà qu’ils ne se ressemblent pas.
Le bilan de cette première année plus que longue… Ces bébés bien que plus que désirés nous ont surpris en arrivant ensembles… A la première écho nous nous sommes demandé pourquoi la Vie qui venait de nous prendre un enfant nous en redonnais deux… Puis, ils m’ont vite encombré, j’ai sombré 4 mois après le départ de Tom, le papa et moi étions au fond du gouffre, après le choc, la réalité, Tom ne reviendra plus, jamais, je ne reverrais plus jamais ce petit bonhomme que j’ai créé dans ma chair, jamais je n’aurais de ses nouvelles, jamais je ne le verrais grandir, jamais je ne lui offrirais de glace, jamais je ne lui souhaiterais son anniversaire ou même noël… Ce mot là retenti encore aujourd’hui dans ma tête, plus jamais… J’ai eu envie de mettre fin à mes jours, mais ils étaient là, ils étaient deux, je ne pouvais donc pas donner la mort à mes deux autres enfants… Peut être qu’ils m’ont sauvé, que si ils n’avaient pas été là je ne le serais plus aujourd’hui, ce n’était pas le but de leur venue. Ce ne sont pas des bébés médicaments, ce sont des bébés « but » ou des bébés « soleils » dans notre vie vide et sans lumière…
Puis ils sont arrivés, plus qu’attendu, mais ils n’étaient pas forcément les bébés imaginés, les bébés rêvés. Ils ne ressemblaient en rien à Tom, lui blond platine avec 5 cm de cheveux à la naissance, de grands yeux bleus, eux châtains (enfin chauves au début), yeux d’une couleur inconnue (gris vert), yeux un peu bridés…
Puis, les vrais bébés ont fait fuir encore plus loin ces bébés rêvés, ils ont pleuré de leurs 15 jours à leur 9 mois, tous les jours, toutes les nuits, râlées, chouiné, hurlé… En fait, ils ne faisaient pas grand-chose d’autre. Ils voulaient les bras, mais pleuraient aux bras, ils pleuraient en poussette, en voiture, en écharpe, au lit, dans le bain… Le seul moment où ils étaient bien c’était au sein… Mr reflux et Mme colique sont venu pourrir nos jours et nos nuits pendant 5 mois… J’ai craqué plus d’une fois, zhom, lui s’est sauvé au boulot. Je passais mes journées toute seule avec les 2 enfants en larmes… Ma douche, je l’a prenais à 1h du matin entre 2 tétées avec les couffins devant la porte de la salle de bain, mon repas ? Je mangeais des chips et des gâteaux pendant les tétées. Ils ne dormaient pas, donc je ne dormais pas, quand l’un s’assoupissait, l’autre se réveillait…
Ce n’est pas comme ça que je voyais mes bébés d’après, j’ai eu envi de partir, de les laisser loin, de mourir encore, mais je n’avais pas le temps de plus y penser… J’ai pleuré, beaucoup.
Puis, ô miracle ils se sont mis à aller à 4 pattes, à faire leurs nuits, à se réveiller tard (6h30), 9 mois, 10 mois, 11 mois, ça allait de mieux en mieux…
Aujourd’hui 12 mois, enfin le cap est passé, quand je me remémore cette dernière année je me dis que j’ai été forte, vous m’avez plus qu’aidé quand j’étais vraiment mal, vous maman de jumeaux sas tabou qui osez dire que vos enfants non plus n’étaient pas faciles… Merci !
Et bon anniversaire à mes crevettes !