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Elle a juste dit qu'il serait absent ? Elle n'a pas dit qu'il était décédé ?
Du coup, je comprend mieux la réaction du gamin qui pense que si il n'est pas là, c'est qu'il est mort... D'autant plus si sa maladie et le risque de son décès prochain était connu . (si j'ai bien tout suivi, Anthony savait, lui, qu'il était décédé ? Et c'est la crédibilité de la maîtresse qui en prend un sacré coup )

Mieux vaut la vérité que les non-dits... c'est là où certain risque de faire des amalgames du type absence = problème grave . L'enfant décédé n'est pas seulement absent en classe. Il n'est plus en classe parce qu'il est mort, d'une longue maladie (rare). C'est très triste, mais ça arrive. C'est une vérité crue, qu'il faut dire, et qu'il faudrait accompagner par un suivi psy en classe, si la maîtresse a du mal avec les mots qu'il faut dire dans ces cas là.

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Ah, oui, c'est mieux comme ça ! .

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Je trouve très beau aussi "au revoir blaireau", il est très bien fait.

Ca me fait penser au dessin que m'a fait Lila pour la fête des mères ; il faut savoir qu'elle ne dessine jamais, elle colorie, mais ne dessine pas. Donc là, grosse surprise qu'elle ait dessiné quelque chose ; je lui demande ce que ça représente ; on voit 3 personnages ; l'explication : "la maman et son enfant pleurent parce que la mamie est morte". On voit bien une femme par terre, allongée, avec des croix à la place des yeux et des larmes sur les joues des deux personnages debout...

je ne sais pas où elle a été chercher cela, car jamais elle n'a été confrontée à la mort ; sympa en tout cas comme cadeau de fête des mères ! en fouillant, je me demande si ce n'est pas parce que j'ai passé vendredi dernier une IRM cérébrale en urgence ; elle avait entendu ma grande me demander si ça pouvait être grave, si j'allais mourir, et Gabin avait éclaté en sanglots. Elle, qui n'est pas câline ni à l'écoute en apparence, n'avait rien dit du tout.

Je connais le problème: je n'ai jamais connu mes BP, tous les deux décédés. Du coup, mes enfants n'ont jamais eu l'occasion de les rencontrer non plus.
Il y a eu des périodes avec des questions, d'autant que nous n'avons que qq photos sur l'ordi que mon mari n'a pas encore montrées aux enfants. Ils ne savent donc même pas à quoi ils ressemblaient.
Ils ont commencé par se demander pourquoi eux n'avaient qu'1 gd-père et qu'1 gd-mère. On a expliqué qu'ils en avaient bien 2 autres mais qu'ils étaient décédés. Comme mon mari n'en parlaient jamais, c'était dur à comprendre, du coup, ils ont cru un moment que mes parents étaient aussi les parents de leur père... 
Je pense qu'il faut rester simple. Le problème c'est qu'il s'agit de ta mère, donc il y a l'affect qui entre en ligne de compte. C'est souvent tout l'émotionnel qui rend difficile d'en parler.
Bien sûr que tu peux expliquer comment on enterre les gens, ça évitera que ta fille imagine des choses qui pourrait être bien plus angoissantes que la réalité. Dernière question en date (cet été) d'un de mes fils: "Maman, les gens, quand ils sont morts, on les enterre tout nus ou on les habille ?" Réponse " On les habille en général avec de beaux vêtements, ceux qu'ils aimaient tout particulièrement." Et voilà, ça suffisait.

Mon aînée est allée sur la tombe de ses grands-parents quand elle avait 2 ans mais n'en avait gradé aucun souvenir. Là, il était devenu important qu'elle y retourne mais surtout que les garçons y aillent pour la 1ère fois. Il fallait poser mes BP en tant que grands-parents pour de bon, ils en avaient besoin. Jusque là mon mari ne pouvait pas le faire. Il avance, ça a donc été possible cet été. Ca ne les a pas perturbés. Ils ont posé des questions sur qui était exactement enterré là (caveau de famille) d'autant que rien n'est inscrit sur le caveau: trop d'anonymat, ça ne leur a pas plu ! Il faut dire qu'en mars, ils étaient chez mes parents au moment des obsèques de mon oncle: là, ils sont allés au cimetière avec toute la famille et ont détaillé les noms et les dates inscrits sur la pierre tombale. Ils ont posé des questions, calculé l'âge qu'auraient aujourd'hui mes grands-parentss'ils étaient encore vivants... C'est important, c'est ça aussi qui pose les générations, qui construit les familles. Donc, moi ça ne me choque pas d'emmener un enfant au cimetière à condition de bien expliquer, avec des mots simples pour éviter des fantasmes autour de la mort.
Pour ce qu'il en est de la mort, j'ai acheté un livre qui s'appelle "le petit livre de la vie et de la mort": pas à lire à des enfants si jeunes, mais à lire soi pour trouver les mots qui vont nous paraître juste. Dedans on y parle des gens qui croient à la réincarnation, de ceux qui croient à ceci, à celà ou encore à autre chose... bref, ça montre que la mort revêt des visages différents suivant les croyances personnelles / culturelles / religieuses... Plus jeunes, mes enfants m'ont demandé ce que je croyais moi... je leur ai répondu que certaines croyances me semblaient douces et qu'il pouvait être agréable de s'y attacher mais que moi, je ne savais pas trop quoi en penser. Et je leur ai demandé ce que eux croyaient. C'était super intéressant et touchant comme discussion. C'est important qu'ils se sentent libres d'aborder des sujets graves, ça leur permet d'être en confiance pour parler avec leurs parents. C'est un gage pour l'avenir, à mon sens.

Quant à l'âge, non ta fille n'est pas trop jeune, elle est justement à l'âge où on prend conscience de la vie et de la mort. C'est l'âge des grandes interrogations, c'est l'âge des questions qui mettent les parents un peu mal à l'aise !  Bref, c'est tout à fait normal !

En fait, la question à te poser, c'est de savoir, toi, comment tu te situes par rapport au décès de ta mère, à quel point ça peut t'affecter d'avoir à répondre aux questions de ta fille. Je crois que si tu arrives à prendre ces questions sereinement, sans y projeter ta propre douleur (je sais, pas facile du tout !!!), les mots couleront d'eux-mêmes, sages et rassurants ! Fais-toi confiance !!! 

Les miens se sont aussi interrogés pour mes parents, ils leur ont aussi posé directement la question mais c'est normal ! Après, le grand-parent peut se retrouver sacrément pris de cours, c'est clair ! 

Pour les détails du décès, tu n'as pas à les donner. Finalement, je vois que, pour mes enfants, ce n'est pas là l'essentiel (et encore heureux car c'est encore bien plus compliqué que pour ta mère ...  ); Pour eux, à cet âge, ce qui est important, c'est de prendre pied dans une histoire familiale, savoir d'où on vient, où on va, savoir que la vie ne dure pas éternellement, mais que pour autant on s'inscrit dans la famille que l'on soit vivant ou pas. Après, il y a souvent derrière l'inquiétude de la mort pour les parents. Bien sûr que la mort peut frapper à n'importe quel âge mais ça, on peut passer plus vite dessus et même n'en rien dire si la question n'est pas posée.
Mes enfants m'ont dit un jour qu'ils ne voulaient pas que je meure. Je leur ai répondu que tout le monde meurt un jour mais que j'avais encore de trèèèèès longues années à passer avec eux, que ça n'allait pas arriver tout de suite, qu'ils pouvaient être rassurés. Pas la peine de leur dire qu'on peut tomber malade / avoir un accident... on s'en fiche, leur soucis, c'est de savoir si on va être là avec eux pour longtemps, la réponse est oui ! Les aléas de la vie, on ne va pas les dire c'est pas le sujet.

Ils m'ont aussi demandé si un bébé ou un enfant pouvait mourir. Sur une question comme ça, on ne peut pas mentir mais pas besoin de trop en faire. Et si la question ne vient pas, pas la peine de la soulever !

Une autre fois, N s'est mis à pleurer tout d'un coup. Quand je lui ai demandé ce qu'il avait il m'a répondu qu'il ne voulait pas mourir parce qu'il voulait être toujours avec moi. Là, je l'ai rassuré.
Un autre fois, il m'a demandé s'il y avait un paradis pour les enfants et un pour les adultes, toujours son inquiétude d'être séparé de moi... le paradis est une notion qui m'est étrangère mais que lui s'est approprié, ça le rassure, alors on fait avec.

Voilà, tout se construit au fur et à mesure des questions mais aussi du pourquoi ils les posent. Parfois, la bonne réponse est une nouvelle question: "Tu me demndes ça, mais toi, tout au fond, qu'est-ce que tu en penses ?" ça permet de s'appuyer sur sur ce qu'ils ont dans la tête... et parfois, il leur suffit de l'exprimer pour ne pas avoir besoin de plus.