Je pense que le problème est assez différent selon qu'il concerne un enfant d'âge à l'école primaire ou un collégien/ lycéen.
Je pense que les enseignants du 1aire (dont je fait partie) ont plus de facilités à prendre connaissance de situation de harcèlement car ils ont leur classe tout au long de l'année et de la journée sans compter les surveillance de récréation.
Je pense que c'est plus compliqué dans le 2aire où les profs n'ont pas les mêmes élèves en permanence et ne surveillent pas la cour de récréation.
Je pense aussi que le harcèlement dans le 2aire est plus complexe car les ados ont des modes et moyens de communication qui ne sont pas forcément visibles par les parents / enseignants: portables et internet permettent de faire circuler rumeurs et autres monstruosités à grande échelle et grande vitesse.
Je pense aussi qu'un enfant du 1aire parlera souvent plus facilement de ce qui lui arrive. Je dis bien souvent et pas systématiquement parce que, parfois, les enfants de verbalisent pas leurs problèmes.
Dans le 2aire, avec l'adolescence, parler est tout sauf une évidence, même si les parents sont ouverts et à l'écoute.
En tant qu'enseignante, je pense que la responsabilité de l'EN est bien plus en question dans le 1aire que dans le 2aire pour toutes ces raisons. Mais je pense aussi que lorsqu'un ado ou ses parents ne reçoivent pas toute l'attention qu'ils attendent de la part des professionnels de l'EN dans le 2airealors, oui l'EN est coupable.
Je pense qu'on peut être un super parent et ne rien soupçonner... surtout avec un ado, par définition, complexe et pas toujours facile à cerner.
Je pense, enfin, que , dès la maternelle, il faut être vigillants vis à vis de ces enfants qui, déjà, sont un peu à part, n'ont pas beaucoup de copains, ont une ou des singularités qui pourraient les isoler. Je pense que de la prévention peut et doit être faite à ce niveau-là. La prévention, c'est déjà porter une attention toute particulière à ces enfants, c'est faire en sorte que l'instit qui l'aura l'année suivante puisse être averti et vigilant à son tour, c'est garder le contac avec les familles pour qu'elles se sentent elles aussi en confiance...
Voilà, c'était ma petite tribune à moi.