Alors par où commencer.
Cela fait un moment que je traine un malaise, un mal être, que je tente de me raisonner, « mais non ma cocotte tout va bien, tu as de beaux enfants, un mari aimant et super, une jolie maison, un boulot, tout va quoi ….. »
Pourtant je sens comme un ras le bol, une overdose, marre de tout.
Alors que s’est il passé, pour en arriver là. J’ai décidé de tout énuméré par écrit, car les psys, pitié mais ne m’en parlez pas.
Je pense que j’ai cumulé de nombreuses épreuves que j’ai tenté de passer au dessus sans trop de résultat, car je me sens surtout au creux de la vague.
Parmi le pire, le décès de mon père tout s’est effondré, les circonstances de sa mort : dans mes bras après avoir tenté la réanimation avec un infirmier du SAMU. Quand le reste de l’équipe est arrivée, c’était trop tard. J’aurai tout donné pour qu’il revienne. J’ai essayé d’enfouir tout ca avec la naissance des jumeaux, mais ca reste encore douloureux 3.5 ans après. Je pensais franchement que j’allais être plus forte que çà. Pas tellement …… J’ai bien avancé c’est sur, j’ai beaucoup travaillé sur moi, à l’aide d’une personne, mais la cicatrice prend beaucoup de temps à se refermer.
Un an et demi plus tard, le père d’eric nous a quittés, cancer foudroyant, en 6 mois tout était fini. Là, de nouveau un coup de couteau dans le cœur, lui c’était mon deuxième papa. Une homme formidable qui était fou de joie d’être à nouveau grand-père.
Entre temps ma mère a fait un infarctus, hospitalisation et a été évacuée sur l’Australie. Cela 3 mois après la mort de mon père, j’ai eu tellement peur de la perdre aussi, mais je devais penser à moi, car j’ai au même moment appris que j’étais enceinte.
Le temps a fini par passer, à se calmer, mes ces épreuves m’ont déjà bien marqué.
L’année dernière, en février (plein été ici), j’apprends le décès de la petite fille de mon collègue, elle a été oubliée dans la voiture. Le jour même où cela est arrivé, nous discutions tous les deux de nos enfants, il faisait dans les 33° dehors. Ca été un choc terrible, je pense encore à cela, je nous vois tous les deux à la cafet et en parallèle sa puce dans la voiture à 500 m dans un parking. Encore aujourd’hui quand je prends ma voiture je regarde quelle température il fait.
Mon IVG l’année dernière aussi, on nous avait certifié que non, il nous serait impossible d’avoir un enfant naturellement, j’ai pris (à tort) la décision de ne pas prendre de moyen de contraception, et je suis tombée enceinte. Même si je sais que c’est la meilleure décision prise pour ma famille, qu’il fallait le faire, mon cœur de femme, de maman lui en souffre beaucoup encore aujourd’hui.
Ce sont là des faits marquants, j’ai continué mon petit bonhomme de chemin car il le faut, je tente petit à petit de me relever. Je peux être fière de moi car je ne me suis pas non plus écroulée, mais je reste fragile, alors que l’on a souvent dit de moi « quelle caractère celle là ».
Depuis j’accumule les coups durs, rien de très grave vous allez me dire, mais quand on est fragile émotionnellement, fatiguée, on a du mal du coup à se protéger des petits rien.
Ma santé : pour celles qui n’ont pas suivi je n’ai plus de clavicule (enfin il m’en reste une moitié), opération ratée, je suis tombée sur un chirurgien barbare.
J’ai longuement négligé mes soucis de santé, j’ai mis ca de coté pendant des années. Par peur de retomber dans un mauvais moment de ma vie, et une envie folle de ne plus voir de toubibs, peur aussi. Et là mauvaise pioche …..
Ce n’est pas anodin ce que j’ai, ce n’est pas mortel c’est sur, mais cela reste une pathologie lourde, qui doit être suivie médicalement, avec de la kiné au minimum une fois par semaine.
Je dois aussi définitivement faire de deuil de mes épaules, après 15 ans je ne l’ai toujours pas fais. Il faut que je l’accepte, je ne suis pas handicapée, mais j’ai quand même un handicap physique permanent de 35% des épaules, et un préjudice doloris = douleur (si je me souviens bien du terme) de 50 % noté sur mon expertise médicale.
J’ai eu l’année dernière un tas d’examens, avec l’annonce d’une chance peut être de « reconstruire » au moins une épaule, et puis la semaine dernière, la nouvelle tombe, en fait NON, on ne peut rien faire, « désolée ma ptite dame, on ne peut rien pour vous, impossible de reprendre un tel désastre, c’est trop complexe, on vous donnera des anti douleurs, et surtout continuez bien la kiné ».
Même si l’idée d’une opération me terrorisais, je commençais à me dire « mais tu te rends compte, tu en auras peut être fini avec çà » ……
J’ai du mal à en parler autour de moi, car à l’époque j’ai tout perdu avec mes épaules : boulot, mecs, copines …. peur de tout perdre à nouveau ………. Et puis désolée mais je trouve ca chiant d’entendre quelqu’un avoir mal tout le temps, qui se plaint sans cesse. Je me dis même que je dois inconsciemment refuser d’avoir mal pour mieux nier ce problème.
Boulot : J’aime mon boulot, j’aime mon activité, les responsabilités que j’ai m’éclate mais j’ai un élément pollueur, une secrétaire qui hiérarchiquement est au-dessous de moi, mais avec qui j’ai du mal, elle me bouffe, il y a un tas de choses que je vois, et d’autres pas ou ne veulent pas voir. Le dire, pffffff pourquoi faire, passer pour la petite radoteuse de la cour d’école, j’ai quand même passé l’âge pour ca. J’en suis arrivée par moment à ne plus supporter sa voix, son rire.
Elle m’épie, vois ce que je fais à mon poste, cafte, d’ailleurs si l’accès au forum a été coupé, je suis persuadée que cela vient d’elle.
Elle veut mon poste. Donc tente de me pousser par la sortie.
Moi je n’ai pas envie de partir, car j’ai peut être la chance de changer de catégorie professionnelle, sans présenter de concours, simplement sur dossier, grâce à mon ancienneté à ce poste.
Sur ce point pas grand-chose à faire, mais ce stresse me bouffe.
Les cons dans le boulot je sais il y en a partout, mais là c’est la pire que j’ai eu de toute ma carrière professionnelle.
Amie : Beaucoup n’ont pas compris pourquoi j’ai pris du recul après la naissance des enfants. J’ai eu beaucoup de reproches à ce sujet « tu as changé, tu ne veux plus sortir … bla bla bla ». Elles n’ont pas compris que ce que j’aime moi, c’est de rester en famille. Là où je me ressource plus que tout c’est dans ma maison et puis désolée mais quand tu t’es tapée une semaine de boulot plus 2 enfants à s’occuper, franchement le week-end ou le soir, c’est du calme que je veux, pas de jacasseries dans mes oreilles, parler chiffons, « sac à mains rose assortie à mes shoes et mon string taille 1 », ca me gave.
Alors non je ne reste pas enfermée 24h/24 non plus loin de là. J’aime aussi être coquette faire du shopping mais jouer les Paris Hilt*n ……. Pfffffffffffffffff non j’y arrive pas.
Les petites soirées qu’entre 15 nanas, ca ne me dit plus rien, je m’y fais chier.
Je n’ai aucune prétention en disant la suite, mais certaines de ces amies du même âge, sont mamans également et veulent rester comme lorsque nous avions 20 ans. Je pense qu’avec Eric nous avons avancé de ce coté là, nous avons encore muri. Nos centres d’intérêt ont changé, du coup un écart se creuse. Je me suis même posé la question de savoir si ce sont de vraies amies. L’avenir me le dira surement.
Cela m’a fait mal, mais avec le temps je m’en fou, je continue ma petite vie, on se retrouvera surement, ou je ferai de nouvelles connaissances.
(Je précise que cela ne concerne pas Mili, avec qui je suis très très proche et qui ne ressemble en rien aux personnes que j’ai décris plus haut)
Maman : Je me sens souvent vite dépassé. Une connerie vous voyez, je me reproche de ne pas faire des repas à ma famille avec des produits frais, mais d’utiliser du surgelés, de faire toujours à manger la même chose. Et puis, maman de jumeaux, c’est dur merde. Je m’en doutais, mais pas autant que cela. Attention j’adore mes enfants, je suis vraiment heureuse de les avoir, et ce que l’on vit n’est pas insurmontable, non, mais par moment, j’ai envie de m’enfuir loin, très loin.
J’ai franchement du mal à écrire cela, car je me dis que je les ai voulu mes enfants, donc je n’ai qu’à me taire et gérer.
Epouse : je dirai que c’est le point le « moins pire » on se prend pas mal la tête surtout quand on est fatigués comme tout le monde, mais en même temps on reste bien soudés, on sait s’aider quand ca ne va pas et on a gardé ce coté « savoir faire désamorcer la bombe avant qu’elle pète ».
Financièrement c’est dur aussi, on a pris l’option nounou à la maison, mais de toute façon le prix des crèches ici, est à faire tomber les cheveux.
Je me prends aussi beaucoup trop la tête. Je veux me fixer tellement la barre haute, que résultat je ne franchi rien du tout au contraire, je me casse la figure et je rentre dans un cercle vicieux ….. « je ne réussi rien donc je suis nulle ….etc. » et une chose est sure je ne suis pas superwoman, ca se saurait sinon hein ? et ca il faut que je me le répète.
Donc à travers tout cela, je me dis que çà fait beaucoup pour une seule et unique personne, enfin je pense ………. Mais en même temps je me dis qu’il y a tellement pire, je pense surtout à Véro en ce moment ….. et là j’ai limite honte d’écrire tout çà.
Pour ce qui est des coups durs, des décès, seul le temps pourra y faire quelque chose, cela dure un peu plus chez moi, car j’ai eu peu de répit entre tout cela.
La touche positive de tout çà, je me dis que forcément quand tu touches le fond c’est pour mieux rebondir ensuite, plus haut, plus fort.
Là il faut que je m’occupe de moi. Cela fait 2.5 ans que je pense aux autres, mes enfants, mon mari, ma maison, que je tente aussi de penser à mes amis. Mais là je crois qu’il faut que je pense à moi, car je pars dans tous les sens.
En pensant un plus à moi, en ne devenant pas non plus une égocentrique, j’arriverai enfin à avancer, à me reconstruire.
Voila donc un énorme message, où j’ai simplement laissé tout sortir, fait mon bilan.
Je ne pense pas que vous pourrez y faire grand-chose et je n’attends pas non plus de solution, car je ne crois pas qu’il y en ait.
Je ne suis pas déprimée, je veux vous rassurer sur tout cela. Juste un énorme besoin de vider ce gros sac, cette valise.
J’ai quand même pris rdv avec mon médecin de famille cette semaine, il m’a donné deux choses à prendre. Un anti dépresseur que j’ai refusé, et du stres*m, qui me convient bien.
Le fait d’avoir écrit tout cela, d’avoir fait la démarche d’aller voir mon médecin m’a fait énormément de bien. Le stres*m aussi.
En ce moment, j’ai un énorme besoin d’encouragements car je me sens un peu essoufflée, fatiguée, et de soutien tout simplement.
Certaines de vous me soutiennent déjà beaucoup, surtout sur mon fil. Elles vont se dire « encoooooooooooreeeeeeee » ….. désolée les poupées, mais promis dans quelques temps c’est moi qui serait là pour vous.
Merci à mes amies qui m’ont conseillé de tout écrire, de tout mettre à plat
Merci pour votre soutien quotidien
Merci d’avoir tout lu
Et Non on n’est pas à une soirée des Césars / Oscars (comme vous préférez) où l’on remercie tout le monde