un break? 

Ce midi aussi, j'ai commencé la séance par "ben je n'avais pas envie de venir aujourd'hui ..." 

Bon, évidemment, on en a parlé, et il en ressort que :

- il y a une part de saturation : travailler sur soi demande (aussi) une part d'énergie, que les séances suite au décès de ma mère ont été "intenses", et que maintenant que le travail de deuil est en grande partie fait, la tête a besoin de souffler un peu !

- il y a des réticences à aller creuser là où ça fait mal ..... : ma brûlure et le traumatisme lié, c'est faire remonter des choses douloureuses ; et (bien sûr) ce n'est pas évident d'y aller faire un tour .....

- il y a des craintes (petites) de "gâcher" ma vie en ce moment : je me sens bien, je vis une relation amoureuse épanouissante, sur un mode de relations tel que j'avais envie de le vivre ; pas vraiment envie d'avoir des moments difficiles

Avec tout ça, on a décidé, d'un commun accord, la psy et moi, que :
- on se revoit quelques séances, tous les 15 jours, encore quelque temps (elle m'a rappelé que mon deuil est tout récent, que je reste un peu fragilisée, et qu'il faut faire "attention")
- au fil des séances, on se repose la question d'arrêter ou de continuer

Ca me va bien comme ça ; donc à suivre au prochain rdv !

Je me pose la question de savoir si ça ne vaut pas le coup d'aller creuser là où ça fait mal quand justement, tout va à peu près bien dans sa vie.
Histoire d'abord d'aborder la thérapie plus "tranquillement", et aussi parce tant que les problèmes de fond ne sont pas dépassés, une situation difficile peut les faire ressurgir .....

 

il faudrait une sacrée motivation

Lauver, je pense que c'est un peu différent pour ta nénette.
Pour moi, le traumatisme de fond n'est pas tant la brûlure que la façon dont ça s'est déroulé : mes angoisses profondes sont dues principalement au fait d'avoir passé 3 mois à l'hosto sans contact physique avec ma mère, dans des conditions de soin d'il y a plus de 40 ans, qui ne sont pas celles d'aujourd'hui.

Bien sûr que l'accident lui-même laisse des traces douloureuses (la souffrance physique, l'intervention, les marques ensuite) ; mais en tout cas pour moi, je vis avec une profonde angoisse d'abandon due à l'hospi essentiellement.

Et puis dans mon entourage, la brûlure et le traumatisme qu'elle représentait a été grandement "ignoré", mis de côté ; ma mère n'a pas su faire autrement que de faire "comme si de rien n'était" (une façon sans doute pour elle d'intégrer le sien, de traumatisme).
Ce qui n'est pas le cas chez toi, tu en parles avec ta fille.

Dans la différence aussi, j'ai failli mourir : une semaine de coma, entre la vie et la mort. A l'époque, les toubibs étaient dans l'impossibilité de dire si j'allais vivre ou pas.
J'ai grandi avec une mère qui a vécu ça ......


 

Je ne sais pas si c'est une question de courage .....
Ce n'est pas si simple à mes yeux.

Tu fais bien d'en parler je pense ; l'important à mes yeux est, quoiqu'on décide de faire, c'est de le vivre sans culpabilité.
Je me "forçais" à un moment à aller voir mon père, me disant que quand il ne serait plus là, je risquais de regretter de ne pas l'avoir vu plus souvent.
Au fil des séances, je me suis libérée de cette "contrainte" ; j'y vais quand je ressens l'envie d'y aller, pour réellement partager des moments avec lui.
C'est aussi son destin à lui de vivre tel qu'il vit maintenant.

Pour moi, l'enfant, c'est de lui donner de l'amour et de la présence quand je peux, tant que les moments passés ensemble restent vrais et sincères.
Si c'est pour y aller contrainte et forcée, ben bof ......

Peut-être est-il important pour toi de faire la part des choses entre l'image que tu garderas d'elle et ce qu'elle devient ..... 

 

Et bien peut-être qu'il faut essayer de différencier TES traumatismes des SIENS.
Ta fille a SON vécu face à sa brûlure, qui n'est pas forcément le même que le tien.

Toi, en tant que mère, pourquoi ne pas aller en parler à un psy ?
Pour effectivement resorber ces angoisses bien compréhensibles .....

Quant à ta puce, tu verras au fil du temps si c'est réellement un "complexe", un traumatisme, ou si finalement elle le vit bien.
 

 

Séance ce midi : oui, je continue.