Je n'ai pas encore parlé de mon expérience.
D'abord, je vous plante le décor. Aucun de mes parents ne fument (même s'ils ont testé dans leur jeunesse) Lors d'une soirée enfumée (comme c'était le cas dans toutes les salles de fêtes il y a 20 ans) mon père, en tant que "passif", se retrouvait toujours aphone dès le lendemain, et pour plusieurs jours. Ce n'était pas d'avoir chanté ou parlé fort. C'était bien la cigarette.
J'ai vu tous mes oncles et tantes (ou presque) fumer. et mon grand-père.
Quand j'étais au collège, on va dire 14 ans, il m'est arrivé d'accepter le clope que les copains/copines me proposaient. Je crapotais, bien sûr. Mais j'allais jusqu'au bout. Je trouvais ça "cool"... Un jour (en fait, peu de temps après), je me suis surprise à demander une clope. Le temps que le copain la sorte du paquet, une petite voix m'a dit dans ma tête : "Isa, tu fais une bétise". Au final, quand il me l'a donnée, j'ai refusé. Je n'ai plus touché une clope pendant plus de 10 ans. Et j'avoue être fière de ma décision ce jour-là.
Quand j'avais 19 ans, environ, j'étais en vacances dans le midi avec une amie, et bien sûr, chaque soir, c'était la fête. Un soir, une cigarette tournait. (il n'y avait pas que du tabac dedans
) J'ai voulu participer. Mon amie (qui fumait régulièrement depuis des années) m'a dit : "Non Isa. Pas toi. Tu n'es pas comme ça." Alors je ne l'ai pas prise.
Puis, à 25 ans, j'ai voulu mettre fin à ma vie. J'ai d'abord tenté de rentrer dans un mur avec ma voiture, mais j'ai eu peur. Et puis, je savais que ça ferait trop de peine à certaines personnes, alors je ne l'ai pas fait. Mais je me suis mise à fumer. Je voulais me détruire, donc je fumais 2 paquets par jour. Une amie, vieille fumeuse de sans filtre, m'a bien appris à aspirer la fumée, à la laisser aller bien loin dans les poumons, à parler, même, sans la rejeter, et enfin, à l'évacuer !!! Je détestait fumer. Mais vu que je me détestait moi aussi,.... je continuait.
Je n'ai jamais été aussi mince qu'à ce moment là. Mais mes doigts puaient, mes dents viraient au jaune, je chutais ma tension à 6 à chaque première cigarette (je l'ai vérifié
), et ça me gonflais d'avoir ce truc dans la main. J'avais l'impression de perdre du temps, à chaque fois que j'en avais une en main.
Au bout de 6 mois environ,mon moral est remonté peu à peu. Un jour, j'ai pris une clope, j'ai tiré 1 taffe dessus, et je l'ai donnée à ma voisine fumeuse en lui disant : tiens, prends-là, moi, ça me gonfle.
Et depuis je n'y ai pas retouché. Et je ne pense pas que je le referai.
J'ai la chance de n'avoir jamais eu de plaisir à fumer. Pour moi, ça a toujours été synonyme de destruction. Je m'explique : mon père aphone, c'est pas cool. Déjà 2 oncles décédés d'un cancer du poumon dû à la cigarette, ainsi que mon grand-père. Pas cool. Ma tante, la seule fumeuse, qui était si belle, et qui se trouve vieillie prématurément par la cigarette (et oui, ça creuse les rides, et ça rend gris) . Pas cool.
D'où ma facilité à arrêter.
Mais pour autant, je trouve très courageux les fumeurs "par plaisir" qui arrivent à arrêter, ou tout du moins qui essayent.
Alors, oui, je vous félicite.