Mes 3 filles sont là grâce un coup de pouce donné à la nature (traitement clomid).

Au départ j'étais plutôt discrète sur le sujet, mes proches étaient au courant mais je n'aimais pas en parler, comme si je me sentais obligée de me justifier...

Un jour, une jeune femme que je venais de rencontrer lors d'un WE chez des amis m'a posé la question (c'était pas "FIV ou pas FIV ?" du but en blanc mais l'idée était la même) et j'ai éludé, la conversation est vite passée à autre chose. Sauf que le lendemain j'ai appris que cette jeune femme avait des difficultés à tomber enceinte et que ça lui aurait fait du bien de pouvoir en parler à quelqu'un qui serait passé par là, sans tabou ni jugement...

Depuis j'en parle beaucoup plus ouvertement, surtout aux femme de ma génération, car malheureusement nous sommes nombreuses à avoir désiré longtemps ce(s) bébé(s). Ces traitements et protocoles sont une chance, ils ne sont pas une honte, ils ne nous rendent pas moins mères de nos enfants.

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Bonjour,

ici pas de long parcours PMA, j'ai eu de la chance que le traitement ( clomid) fonctionne à chaque fois du 1er coup, même on dira trop bien lors de ma seconde grossesse.
Pour ma part, cela ne me choque pas quand les gens me posent la question, quand c'est pas moi qui précède la question.
Ca fait partie, de mon histoire, de leur histoire, on sait que le nombre de grossesses multiples a explosé grâce à la PMA, dans ma famille sur 29 cousins et cousines, 3 paires de jumeaux alors ça m'agace plutôt quand ma grand-mère dit " c'est bizarre, y en avait pas dans notre famille" alors que je lui explique que ce n'est pas une grossesse spontanée pour 2 et l'autre ce sont des monozygotes.
Les croyances et les idées reçues se fondent sur la méconnaissance donc peut être que c'est de la déformation professionnelle mais cela ne me gêne pas d'expliquer notre parcours.
En plus, j'ai fais le choix d'une RE et j'en parle ouvertement car pour moi c'était important dans mon "processus de deuil" et à l'époque j'avais trouvé très peu de témoignages ( heureusement qu'il y avait le forum) et j'avançais dans la pénombre...
J'ai beaucoup culpabilisé au départ d'avoir recours à une intervention chimique pour finalement faire le choix d'une RE, d'en parler ouvertement, de pas taire "honteusement" notre décision m'a permis d'accepter notre choix et ainsi je n'ai pas le sentiment d'avoir trahi celui que j'appelle mon angebryon.
Après chaque personne est différente, a ses propres pudeurs, son vécu et n'a pas forcémment le désir de ressasser tout ça.

1) ça dépend de qui la pose comme l'ont dit certaines.
2) Ce n'est pas la question qui me dérange, c’est la curiosité malsaine. Donc ma réponse varie ou reste très vague selon le cas.
3) pas de honte mais une fierté, d'y être arrivée, d'avoir les plus beaux enfants du monde. Mes fils savent d'où ils sont issus.

J'en parle naturellement dès l'occasion se présente. Je sais qu'il y a encore plein de couples en traitement, qui n'osent pas toujours en parler. J'ai l'impression de leur porter un message d'espoir.
Moi même, lors des traitements, je n'en parlais pas pour éviter le harcèlement de questions. Tu vis dans l'attente des résultats, dans l'attente d'une écho, d'un bilan. C'est très lourd et très stressant. Quand j'étais en société, je voulais "vivre normalement", éviter de rester focaliser là dessus, penser à autre chose. Et quand le traitement ne donnait rien, j'avais pas envie de mains compatissantes sur l’épaule 
Personne n'a jamais su quand je commençais les stimulations, sauf mon mari (d'autant plus que c'est lui qui me faisait les intra musculaires    ) et ma collègue de boulot puisqu'il fallait parfois s'arranger sur les horaires.

En fait je me rend compte que moi aussi dès que j'apprend une grossesse gémellaire j'ai tendance à me poser direct la question :PMA ou pas ?
Faut dire que dans ma famille il y eu 2 paires de jumeaux après les miens et je me suis posée (et ai posé ) cette question .
Et une des premières personnes à m'avoir posé la question c'était un papa de jumelles de ma commune nées quelques semaines après mes loulous . (Bon ,il est un peu "grande gueule " donc j'ai pas su si c'était pour montrer qu'il était un super mec pour avoir eu ses filles de façon naturelle  )

ah bah.. je vois que ma remarque t'as interpellée.

Qu'est ce qui me derange dans cette question:
tout simplement que ce genre de renseignement est de l'ordre de mon dossier medical... ca ne me viendrait pas a l'esprit de demander a quelqu'un dans la rue si "il a des hemoroides" ou si "son psychiatre a trouvé le bon dosage d'antidepresseurs et pourquoi il est en depression"...

Pour ce qui est de la honte (ou pas)...
c'est malheureusement une cicatrice de notre supposée infertilité.... hé oui.. faire des enfants c'est cencé etre facile.. (y'en a meme qui font ca par accident)... alors quand on apprend que son couple n'en est pas capable tout seul.. on perd confiance en soi, en son corps, en son "utilité sur cette terre" (tout etre vivant est concu pour procreer, sinon c'est l'extinction de l'espece)... bref...

d'ailleurs, on voit bien que les parents de multiples spontanés "en sont fieres"......
 n'est pas une opposition à "ceux qui ont eu besoin d'aide"

Et puis, apres ces consideration psychologiques,
quand on ne dit pas qu'il s'agit d'une fiv.. ca évite les questions concernant les causes de l'infertilité, le nombre de tentatives, le nombre d'embryons implantés, etc..
sisi, les gens posent des questions tres ciblées... et franchement, quand je pense qu'il y a une partie de la famille de mon mari qui n'est pas au courant de notre parcours, ce n'est pas logique d'en parler a des inconnus...

En pratique, ne pas dire que c'est une fiv, c'est aussi un gain de temps...
car sinon on a droit a "ma belle fille a fait une fiv aussi", ou encore "mon voisin aussi est stérile".. et la.. c'est partie pour 1/2  heure d'histoires....

voila....
j'ai fais un paté...
mais ca m'a fait du bien..lol

(ps, j'envie les mamans habitant en belgique ou en allemagne.. ou les gens respectent plus la vie privée.. surtout au marché  )

Alors là je réagi ....

pour raconter un peu mon histoire ..bon ça risque de faire un pavé ....

au début un gygy qui pendant 5 ans nous dit c'est le stress , la fatigue, les horaires décalés, puis un jour rdv au centre de fiv ..... entretien avec une gygy géniale ....
prescription de tas d'examens pour zhom, pour moi...
bilan 3 mois après ...
bon n'y allons pas par 4 chemins ! monsieur vous n'avez quasiment plus de petits bonhommes (elle a utilisé le vrai terme) et le peu qui reste veulent pas bouger ... madame vous pas de souci ...

donc la faute est de suite jeté sur l'un des deux je ne lui en est jamais voulu, je ne lui en voudrai jamais mais voilà médicalement c'est ça faute à lui ...

après fiv icsi directe et grande chance .. 2 adorables enfants qui me comblent de bonheur, en regardant ma signature vous verrez la suite ....

Aujourd'hui plus aucun traitement n'est envisageable je suis ménopausée à 32 ans à peine ..... et je dois surmonter le fais que je ne serai plus jamais enceinte .....

Et quand j'ai le malheur de faire une grimace en faisant un mouvement (oui j'ai encore mal aux ovaires aujourd'hui suite à la dernière ponction) zhom s'en veut et me dit "je suis désolé c'est de ma faute si tu as mal, si tu es dans cet état , si tu as du subir tous ces traitements" .......je lui réponds que non que je ne lui en voudrai jamais mais voilà  ça ne le soulage pas .....

Alors si on culpabilise énormément .... 

Même si je suis très très fière d'avoir eu mes loulous de cette façon hein ...