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Je me faisais le porte-parole de ma mère auprès des médecins, et "notre" demande première et impérative était : pas de souffrance.
Elle a été "merveilleusement" prise en charge par le service palliatif (même quand elle était encore en pneumo, faute de lit dispo en palliatif ....), et cette prise en charge de la douleur l'a vraiment aidée (et moi aussi ....).
Tiens, une anecdote (que je me rémemore aujourd'hui avec sourire, tendresse) : j'étais avec elle à l'hosto ; un infirmier passe, lui demande comment ça va, elle répond qu'elle a des douleurs assez fortes dans la poitrine ; il lui dit qu'elle n'a qu'à se servir de la pompe (à morphine) ; et ma mère de répondre : "ah ben nan, je ne veux pas être à moitié dans les vap quand ma fille est là ! tant pis, j'appuyerai sur la pompe tout-à-l'heure !" . L'infirmier est sorti de la chambre un peu dépité, ma mère et moi étions pétées de rire ......
Avec la morphine, et l'écoute du personnel médical quant à ses douleurs, elle pouvait ainsi gérer elle-même ce qu'elle acceptait de supporter, à quels moments, etc ....
J'ai trouvé ça vraiment important.
Je ne sais pas si l'idée de la mort de ma mère me renvoyait à ma propre mort.
Pour moi, c'était plutôt un sentiment que je ne serais plus "la fille de ma mère" ; je ne resterais "que" la mère de mes enfants. Un maillon de la chaîne s'en allait.....
Alors oui, on est terrifé(e)s .....
Mais il reste qu'à un moment, le plus préoccupant, c'est celui qui va mourir, plus que soi-même.
Mon souci principal était qu'elle meure dans de "bonnes" conditions ......
Les dernières semaines, j'ai mis toute mon énergie et mes pensées pour elle ; je me disais que je penserais à moi après.
(et je ne dis pas que je détiens les "bonnes" solutions, hein ..... je partage juste, si ça peut "aider" .....)