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Auteur Fil de discussion: Une pensée pour Chantal Sebire  (Lu 7297 fois)
PetitPoney
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« Répondre #15 le: 20 Mars 2008 à 16:13:15 »

Je n'avais pas entendu parler de cette dame, mais je suis maintenant comme vous, un fil doit lui être dédiée.
C'est vrai que ce genre d'histoires ouvre toujours l'éternel débat de l'euthanasie, mais peut-être que c'est quelque chose qui pourrait être appliqué ou au moins pris en compte au cas par cas.
Très compliqué...
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Isazou
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heureuse maman de trois princesses...


« Répondre #16 le: 20 Mars 2008 à 16:37:56 »


Pour moi, le débat ne s'arrête pas à une question de dignité.

je suis entièrement d'accord avec toi sur ce point. Il ne doit pas s'agir que de ça.... mais pourtant, cette dignité-là, il ne faut pas l'oublier non plus....

J'ai envie de vous raconter 3 histoires.....

La première, celle de T. Il avait deux frères, plus grands que lui d'environ 2 et 4 ans.  Lorsqu'il avait 12 ans, celui de 14 ans l'a embarqué dans un casse de magasin. L'alarme s'est déclenchée, les flics sont arrivés.... Il y a eu des coups de feux.... son grand frère a été arrêté, jugé, et a eu une peine de 15 ans de prison ferme.
T, lui, a reçu une balle dans la colonne vertébrale. Il est tombé dans le coma, celà a duré quelques mois. A son réveil, il était paralysé des 2 jambes, et des bras (pas les mains Huh?). Ses poumons avaient morflés aussi au cours du coma, ainsi que ses reins. Il était donc dialysé à vie. (car pas de greffe possible dans son état)
 C'est comme ça que je l'ai connu. Son seul plaisir, fumer. Le médecin nous avait autorisé à le faire fumer avant sa dialyse.... nous devions lui tenir sa clope....  Son plus grand frère s'occupait de lui la journée. (ou plus exactement, il le logeait, mais ne s'en occupait pas.... ) Un jour, il a eu 27 ans. Quelques temps plus tard, il m'a dit : "regarde, demain mon frère sort de tôle, il a payé sa dette... et moi ? je n'ai pas assez payé ? pourquoi je suis encore là ? pourquoi personne ne me laisse tranquille et mourir ? mon frère ne veut pas que je dise ça, mais moi je sais bien que c'est parce qu'il touche des sous en plus qu'il me garde.... "
2 jours après, T est mort brûlé vif dans son lit, il avait fumé une clope, et son matelas a pris feu...

Qui s'est soucié de sa dignité ?

Histoire numéro 2 : Un autre patient de dialyse, greffé cardiaque. Donc malade depuis des années. Un jour, il a décrété qu'il en avait marre. Il ne voulait plus venir en dialyse, ce qui le condamnait à coup sûr. Il en a parlé avec les médecins, et avec nous, nous lui avons dit que si c'était vraiment son souhait, nous le respecterions. Il est venu encore pendant des mois, car, il le disait, il avait peur. Puis un jour, il nous a dit être prêt. Une grande discussion s'est engagée avec lui et les médecins, je lui ai baissé la manche de son bras come un symbole, en lui souhaitant une fin dans la sérénité.
2 jours plus tard, il arrivait, emmené de force par ses filles qui ne supportaient pas l'idée que leur père aient fait ce choix. Il a fallu le dialyser. Les médécins ont bien discuté avec la famille, mais rien n'y a fait. Le patient, lui, se taisait. Dès lors, il n'a plus parlé à personne, il s'est refermé sur lui-même.... et ses filles, celles-là même qui l'avaient amené de force, se sont détournées de lui. Il est mort seul, sale, et dans état de déterioration physique et mentale honteux !!!

Où est sa dignité ?

Histoire numéro 3 : Ma grand-mère souffrait d'anémie. Au début, elle avait des transfusions tous les 3 mois, puis tous les deux mois, .... au final, il lui en fallait une tous les 15 jours.... et dès qu'elle était transfusée, elle avait des coliques avec diarrhée.... Quelque chose d'insoutenable pour ma grand-mère qui était une femme très digne, justement, et qui tenait beaucoup à son apparence. Un jour,elle a décidé que cela suffisait, qu'elle avait fait son temps. Elle avait 79 ans. Elle a choisi de ne plus aller se faire transfuser, elle a prévenu ses 12 enfants. Tous ont respecté ce choix. 2 sont venus à son chevet en permanence, les autres passaient très régulièrement pour la voir. Soucieuse de son apparence et de l'image qu'elle voulait laisser à ses petits-enfants, elle a refusé que nous la voyions. Elle est morte comme elle a vécu, dignement.

Histoire n°4.... je continue ?


Tout ceci me touche énormément. C'est pourquoi je parle de la dignité.
Mais je comprends aussi, pour être de ce côté là, que donner la mort, même pour abréger des souffrances, peut être traumatisant pour la personne qui le fait. Et comme P'tite Lilli, je me crois incapable de le faire. C'est pourquoi on a développé les soins palliatifs. C'est, il me semble, la meilleure alternative. Mais elle doit aussi être acceptée. Par la famille, mais aussi par les patients. Chantal Sebire avait refusé cette alternative...


Et pour l'histoire de la loi, voici une autre histoire :  lorsque je travaillais en Réa, on a un jour retrouvé un shewing gum dans le respirateur d'un monsieur.... sa famille l'avait mis là.... ils harcelaient leur notaire pour savoir ce qu'il y avait dans le testament....    ALors s'il y avait une loi.... qu'aurait fait la famille ? ("mais il souffre Monsieur le Juge.... il faudrait l'aider à en finir !!!"    )

Bon... ben voilà.... un pavé !! 

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Leelou, 23 mai 2005 
Calie et Maéline, 18 mai 2007

"Le bonheur est un drôle d'animal : il se débat, griffe, mord, tout lui est bon pour nous faire ouvrir nos mains. Mais si on les ouvre : tout est fini.
Serrez le vôtre bien fort, même si ça vous fait mal."
juliette
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« Répondre #17 le: 20 Mars 2008 à 17:15:44 »

Je réagit a ton dernier paragraphe Izazou : si il y a un jour une loi, je ne pense pas que ce soit a la famille de décider ou non de l'euthanasie.
Ton histoire numero deux m'interpelle aussi. Avant la maladie de mon pere, j'etais a 100% pour l'euthanasie. Et mon père est tombé gravement malade. Il etait condamné. Pour lui, la question de l'euthanasie ne se posait pas, car il avait peur de la mort.
Ma soeur et moi l'avons vu au fil du temps diminué physiquement. Bien sur, on y pense a l'euthanasie, ou plutot au "laisser mourir". Mais quand on est face a la situation, il est impossible de se dire que l'on va abreger les souffrances de quelqu'un quand cette personne est encore sain d'esprit, qu'elle pense, refelechit, parle. D'ou la probable réaction des filles du dialysé dont tu parles.
En revanche, j'en veux aux medecins qui ont maintenu mon pere en vie a partir du moment ou il a fait son occlusion intestinale : 3 semaines de fortes souffrances (mon pere vomissait ses matières fécales), et pourquoi ? N'auraient-ils pas ou le laisse partir plus vite en minimisant les soins ? (pas les soins anti-douleur evidemment).

Je ne sais pas comment est mort Martine Sébire, mais j'epère que sa mort fera avancer quand meme les choses.
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Mes p'tits gars sont nés le 25 juillet 2007
laulesar
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« Répondre #18 le: 20 Mars 2008 à 17:23:49 »

mais j'epère que sa mort fera avancer quand meme les choses.

Que cette disparition très émouvante fasse au moins avancer "la réflexion" sur le sujet , et je suis d'accord que cette question de "l'euthanasie" ou du "suicide accompagné" n'est pas qu'une question de dignité....
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tefadel
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les 3 crevettes sont là


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« Répondre #19 le: 20 Mars 2008 à 17:37:26 »

Débat interminable
Il est tout a fait normal qu'on est le droit de mourrir dans la dignité quand on est en capacité de pouvoir le décidé
Je m'explique: Quand quelqu'un est paralysé entièrement, pas assez mort cérébralement pour pouvoir être débranché mais trop pour pouvoir vivre comme il l'entend, ça doit être terrible d'être obligé de resté allongé sur un lit ou de souffrir le matyr en étant défigurée....
Celà dit , il y aurait toujours des personnes avide d'héritage qui pourrait précipiter la mort de quelque parents. Certain propose aussi l'eutanasie à des personnes atteinte de très grave trouble mentaux , imaginez les dérives ...
Donc à causes de ces possibilités, il serait légitimie de l'interdire
Mon père a eut une rupture D'anévrisme,  il est donc parti dans la nuit et en 1 semaine la paralysie lui a grignoté le corppetit à petit, heureusement (si on peu dire), le cerveaux aussi  il a donc pu être débrancher (il pourrait encore être "vivant", branché de partout) mais si la paralysie c'était arrétée avant et là on aurait fait quoi ...
J'ai toujours pas de réponse à cette délicate question 
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Super heureuse maman de 3 "zenfantparfaits" : Théïs, Fantin et Elias
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« Répondre #20 le: 20 Mars 2008 à 17:42:19 »

Je n'ai pas vécu cette situation, d'avoir quelqu'un de proche qui souhaite mourir plutôt que de continuer à souffrir.

Mais j'ai fait un pacte avec ma maman ; elle m'a dit à plusieurs reprises, pendant des discussions très sérieuses et très réfléchies, qu'il était hors de question pour elle de mourir à petit feu, en souffrant ; elle m'a toujours dit qu'elle tâcherait de se suicider avant de ne plus pouvoir le faire ; mais si une situation fait qu'elle ne peut pas mettre elle-même fin à ses jours, qu'elle me serait reconnaissante de le faire.

Je lui ai fait une promesse : oui, maman, si un jour la situation est insoutenable, je t'aiderais à partir.

J'ai les larmes aux yeux en écrivant cela, mais sincèrement, j'espère que j'aurais les couilles de le faire.
En mettant de côté ma propre souffrance de perdre ma mère, mais en gardant en tête sa dignité à elle.
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Garatefess


« Répondre #21 le: 20 Mars 2008 à 17:50:47 »

Isazou, rentre dans les chaumières, mets toi dans la vie de la famille et tu verras un autre angle du débat.

Combien de famille j'ai vu, accompagné dans les derniers jours de vie de leur proche, me dire "vivement que ce soit fini, je n'en peux plus" et culpabiliser une fois le décès survenu "tu te rends compte que j'ai souhaité sa mort, c'est trop dur maintenant, au moins avant il/elle était là avec nous".

Moi non plus Moon, j'ai pas de réponse 

Bambinette et qu'adviendra-t-il si la justice te tombe dessus ? penseras-tu à tes enfants, à leur devenir si tu pars qq jours en prison ? es-tu sure de pouvoir tenir ta promesse ?
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Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.  Mark Twain
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« Répondre #22 le: 20 Mars 2008 à 17:53:35 »

Bambinette et qu'adviendra-t-il si la justice te tombe dessus ? penseras-tu à tes enfants, à leur devenir si tu pars qq jours en prison ? es-tu sure de pouvoir tenir ta promesse ?

Non, pas sûre.

J'y ai pensé en septembre dernier quand ma mère a fait un ACV (accident cardio-vasculaire), sans gravité heureusement, mais avec cette épée de Damoclès qu'une prochaine fois soit plus grave.

Je me dis que j'essaierais de le faire "discrètement" ??  Huh? Huh? Huh?

Et je n'ai pas les réponses non plus ....
Mais je trouve important d'y réfléchir ; et c'est ce qu'on fait depuis ce matin que le fil est ouvert ; c'est en échangeant qu'on affine ses impressions, ses opinions, ...
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« Répondre #23 le: 20 Mars 2008 à 18:53:15 »

Une pensée également

C'était pas un cancer des sinus??

Je crois qu'ils devaient réexaminer la loi dans les prochains jours, espérons que les choses évoluent 
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« Répondre #24 le: 20 Mars 2008 à 20:28:53 »

Enorme pensée pour cette femme courageuse


quelle repose en paix
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« Répondre #25 le: 20 Mars 2008 à 20:32:00 »

Au pire en Suisse on peu le faire
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« Répondre #26 le: 20 Mars 2008 à 22:06:42 »

Tout d'abord, je voudrais rendre hommage à Chantal SEBIRE pour son courage et sa détermination à faire évoluer la Loi pour aider les personnes condamnées à partir dans la souffrance.
Je n'ai pas de mots pour dire tout ce que je ressens devant cette MERE-COURAGE.
Je voudrais aussi être après de ses enfants qui aiment tant leur maman et qui comprennent comme personne le drame qu'elle vivait......
J'ai moi-même été confrontée en famille à la maladie qui vous ronge et ne vous laisse aucun répis.
Mon beau-père qui était un merveilleux Papa et un mari extraordinaire pour ma belle-mère était atteint d'un cancer. Comme j'avais malheureusement vécu une douloureuse expérience vis-à-vis de la souffrance et de la maladie, il se confiait souvent à moi. Il me disait souvent :"Tu as souffert, alors je sais que tu peux me comprendre...."
Il était atteint d'un cancer des os qui se brisaient peu à peu......Il me disait : "un jour, je souffrirai tellement que vous ne le supportez plus......Un jour, j'en finirai avec la vie......" Il nous disait aussi combien il nous aimait.....nous étions toujours bouleversés......
Un dimanche matin, pendant que nous étions à la messe, nous sommes appelés auprès de lui en urgence : il avait tenté de mettre fin à ses jours avec un fusil de chasse...dans un dernier effort....mais il s'est manqué. Il avait fait cela dans l'arrière cuisine de la maison familiale.  Il était toujours vivant mais n'avait plus de visage.  Je n'ose pas vous dire....ceux qui l'ont vu. Je sais qu'un hélicoptère est venu le chercher et que je l'ai retrouvé à l'hopital.
Il avait gardé ses oreilles, et son cerveau, ce qui fait qu'il entendait tout ce qu'on lui disait.
Il avait les mains attachées au lit pour ne pas accéder à ce qui restait de sa tête. J'ai eu l'idée de prendre un grand bloc blanc avec un stylo que j'ai mis dans sa main. Il a pu m'écrire quelsques mots. Le premier fut un grand "PARDON" le reste était dédié à notre famille.
J'ai pu recueillir ses dernières volontés en quelques phrases. Comme il n'avait plus de bouche, j'ai récité les lettres de l'alphabet en lui tenant la main. A chaque lettre qu'il voulait que je retienne, il exercait une pression sur ma main, ainsi j'ai pu construire les phrases qu'il voulait que j'apporte à la famille. Je me souviens, je lui disais souvent : "Papy, je suis votre colombe.  Je viens vous porte les messages de la famille et je viens chercher les votres".  Je sentais à sa façon de me serrer la main, qu'il était d'accord. (on avait instauré un petit code qui marcnait très bien).
On devait lui faire une anesthésie générale pour lui changer le pansement, on l'intubait.....c'était vraiment très dur et on savait que son cancer continuait.......Comme c'était difficile !
Je l'ai accompagné ainsi pendant six semaines de son agonie.
Je me suis posé cette question de l'euthanasie. Je me suis demandé si on était plus humain en le laissant vivre (alors qu'on savait qu'il était condamné par son cancer) ou si on le laissait partir en abrégeant ses souffrance. Je n'ai JAMAIS REUSSI à prendre une quelconque décision.  Les medecins nous avaient proposé de lui faire une greffe du visage pour lui donner une meilleure apparence s'il devait survivre en prenant de sa propre peau.  Au fur et à mesure que les jours passaient, nous ne savions pas quoi faire....et nous n'avons rien fait.
La seule chose que nous étions capables de faire, c'était de prier pour lui et pour toute notre famille afin que nous puissions avoir la force de passer cette terrible épreuve.
La veille ou on nous a annoncé que les médecins avaient programmé une intervention chirurgicale, alors que nous étions en train de prier avec mon mari, notre merveilleux Papy nous a quittés.  Je peux vous  témoigner que ce soir-là, nous avons dit merci au Bon Dieu de lui avoir accordé le repos éternel.
Papy est toujours dans mon coeur, et quand j'ai une difficulté, je lui parle.
Je ne sais pas à l'heure actuelle, ce qu'il y a de mieux pour une personne comme Chantal ou tous les autres qui souffrent le martyre et qui sont condamnés.  Jusqu'ou l'AMOUR peut-il puiser dans sa force d'aimer pour accompagner celui qui nous est si cher ? Comment l'accompagner ? Et si on me demandait d'aider quelqu'un à mourir,  quelle serait ma réaction ? Au nom de l'Amour, peut-on donner la MORT ? Au nom de ce même AMOUR doit-on résister à l'appel du malade pour le laisser vivre malgré la souffance ?  Je ne peux pas répondre aujourd'hui;.....mais peut-être....plus tard.....ou peut-être jamais.....
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Mon plus grand BONHEUR  c'est de voir le TIEN

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« Répondre #27 le: 20 Mars 2008 à 22:36:51 »

Ton récit est très touchant, Rosy, merci de nous le faire partager.

Hormis se demander ce qu'on doit faire, nous, le principal est de réussir à savoir ce que veut le malade, LUI.

Je SAIS que ma mère ne supporterait pas de vivre dans un certain état, alors que je pense que mon père préfèrerait continuer à vivre.
C'est quand on connait profondément quelqu'un qu'on peut éventuellement prendre une décision.

Et le plus important, et c'est ce qu'a voulu dire Chantal Sebire ou Marie et Vincent Humbert, c'est que quand la personne qui va mourir demande à ce qu'on l'aide à partir sereinement, la loi devrait permettre qu'on accède à cette volonté.
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Roxane / Axel, 7 ans (03/04/06)
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Clairounette
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« Répondre #28 le: 21 Mars 2008 à 08:47:54 »

Ton récit est très touchant, Rosy.

Il me rappelle la fin de vie de mon grand père !
Il avait lui aussi un cancer des os (plus d'os huméral et le métastase sur la colonne vertébrale puis cancer généralisé)
Il "vivait" grace à la morphine qu'il appelait sa "copine" (il a d'ailleur créé un poème dessus si quelqu'un le veut envoyer moi un MP)
Bref, il est tombé dans les toilettes du côté de la tumeur, il a attendu 3h que quelqu'un arrive dans sa maison, allongé dans la petite pièce !
Puis ma tante, les pompiers sont arrivés et l'ont emmené à l'hopital.
Dose de morphine augmentée, il souffrait terriblement, je suis restée près de lui durant ces 3 derniers jours ! Il me parlait, on riait même parfois et le 3ème jours le médecin est rentré dans la chambre et la seule phrase que j'ai entendu c'est "donner moi du kurar, dr"...il a sourit et a répondu, on ne peut pas Mr
Le Dr sort de la chambre et je lui dit qu'est-ce qu'on peut être impuissant face à la douleur, il répond, on n'est pas impuissant, il y a des traitements.....alors arrêter cette douleur ou bien rester dans cette chambre avec nous pendant 1h et vous verrez ce qu'est la douleur...
Il a augmenté la morfine et mon Grd-père est tombé dans le coma  quelques heures puis il est parti rejoindre les anges
Merci à ce médecin, un grand merci à l'infirmière.
Est-ce de l'euthanasie que de stopper la douleur?
Est-ce de l'euthanasie de soulager un être humain !

J'ai travaillé en soin palliatif et la question se pose chaque jours "le dinité"

Claire

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Heureuse maman de Florine et Roman nés le 29/06/2007
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« Répondre #29 le: 21 Mars 2008 à 09:04:20 »

Une pense pour cette femme courageuse,
Et j'espère que la justice de notre pays saura fermer les yeux sur les questions autour de ce décès : suicide 'vrai' ou assisté, mort naturelle ? au fond, ça n'a pas d'importance. Elle a cessé de souffrir le martyre. Si quelqu'un l'a aidé à ne pas partir seule, on devrait lui foutre la paix ou le féliciter, mais certainement pas le traiter comme un criminel !
Sinon, sur l'euthanasie, je ne peux pas être complètement pour (à cause des dérives possibles), mais je ne peux pas être contre, dans ces cas exceptionnels. Véto, j'ai pratiqué des euthanasies médicalement justifiées (animaux condamnés), mais aussi des euthanasies 'de convenance' (le caniche trop vieux qui n'est plus présentable ou qu'on ne veut pas emmener en vacances parce qu'il commence à sentir trop mauvais ......).
Attention, je n'assimile pas les gens à des animaux. Ces exemples sont là pour illustrer la mentalité des personnes qui entourent les malades (surtout les malades dépendants).
En bref, une loi autorisant l'euthanasie, même extrêmement encadrée, sera sujette à des dérives, mais l paraît difficile de ne pas en faire une .....
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Léa
Maman de Nolwenn (nov 02), Aloys (mai 05), Romaric et Amaury (jan 08)
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