Re : A feu doux! Les Mijotés de novembre 2012 ! d'hui, je suis une prince
D'ailleurs, j'attends bien sagement au lit le retour de chéri de la boulangerie
Erico, merci de partager ton ressenti sur le role du père.
Moi aussi, je vais témoigner de comment j'ai appris la grossesse et comment j'ai su que c'était des jumeaux. Après coup, on se dit toujours qu'on a beau n'avoir rien vu venir, il y a tours une petit voix au fond de nous pour nous rappeler certaines choses.
Nous sommes donc en février. En novembre 2011, j'ai passé pour la seconde fois un concours de la fonction public pour lequel je me suis bcp bcp bcp investie. J'avais mis beaucoup de temps à faire mon deuil de mon échec l'année précédente. Vu que l'administration reste l'administration, et qu'on est plusieurs millier de candidats à passer ce maudit concours, pas de résultat pour l'admissibilité au second round avant février.
A côté de ça, j'en ai assez de mettre ma vie entre parenthèse depuis deux ans (et je sens la trentaine arriver à grands pas). En décembre, je décide de déplacer, avec son accord, la responsabilité de la contraception sur mon chéri. J'arrête la pilule, si il veut, on met des capotes.... jusqu'au jour où il en aura marre.... on n'a jamais mis de capote.
En février, contre toute attente, j'apprends que je suis admissible pour l'oral du concours 1 mois après. Qq jours après cette nouvelle, chéri part au ski et je reste tranquille pour réviser. La veille de son départ, calin torride (miam), je me dis que c'est bon au niveau du timing, on ne prend pas trop de risque et le retient. Le we de révision, je le passe chez une amie, et commence à me poser des questions. Les jours qui suivent, une patate d'enfer. Moi qui deviens généralement toute rouge et souffle comme une malade à la gym, je fais tout finger in the nose. Pour les révisions, je me sens wonder woman. Seulement, il y a toujours une petite voix au fond de moi qui me dit que tout cela n'est pas naturel. Je commence à préparer chéri chéri (genre : tu es au courant qu'en faisant ce qu'on fait, on peut avoir un bébé).
A une semaine de mon oral, je suis censée avoir mes règles. On est samedi, je m'endors comme une m**** sur le canapé. Au réveil, j'ai une espèce de vieille nausée. Il est 18h, en banlieue, il faut trouver une pharma sans alerter inutilement chéri chéri. Je prétexte ne plus avoir de pilules pour dormir et fonce chez une amie (celle chez qui j'avais passer le we de révision). La pharma à coté est fermée. On commence à faire le tour et on en trouve une. On prend un test électro qui dit la période présumée de fécondation. Je me dis que, en fin de journée, le jour où je suis supposée avoir mes règles, il me donnerait un chiffre bien bas si positif. Que nenni. Nous seulement il est positif, mais il y a écrit 3+ (soit plus de 3 semaines dessus). A moitié sous le choc, je dis en rigolant, "tu vas voir, ce sont des jumeaux avec le taux d'hormones que je me paie !). Je rentre l'annoncer à chéri chéri, lui peut picoler, moi, ça me donner la nausée
L'oral se passe, je me sens toujours wonder woman. En même temps, il vaut mieux. Les écrits sont tous les ans en novembre et le calcul est vite fait, en novembre 2012, j'accouche ! En avril, j'apprends que c'est bon, que j'ai le concours. Dans la foulée, on annonce la grossesse aux proches. On n'a toujours pas fait d'écho.
Le 4 mai, arrive le jour tant attendu : la rencontre avec bébé. Chéri est avec moi mais on ne peut pas se voir. Au bout de deux sec, elle fait une pause et on entend un "ah". Je panique. "Tout va bien ? Qu'est ce qu'il a LE bébé
". Et là, la fameuse question "vous avez des antécédents de gémellité dans vos familles". Incrédules, on part en fou rire total. Pour moi, il se transforme en panique total. Lui en béatitude. Il a le sourire figé et j'essaie de faire en sorte qu'il n'entende pas mes larmes... Au boulot, j'annonce les jumeaux. Je vais mettre une quinzaine de jours à m'en remettre. Le lendemain de l'écho, on est samedi. Chéri est au boulot. Je me lève et vais commencer à regarder les poussettes doubles. Je n'ai pas dormi de la nuit et fond en larmes. J'ai peur qu'on n'y arrive jamais.
Le forum, tous vos témoignages m'ont beaucoup aidée à accepter cette grossesse et maintenant à m'en réjouir. Je ne pourrais pas imaginer les choses autrement aujourd'hui. Mais le chemin a été long...