Regretter l'ancien temps... ça s'est fait à toutes les époques (c'est qui déjà l'écrivain de l'Antiquité qui écrivait à ce sujet? J'ai oublié)
Moi aussi, par moment, je me dis que c'était plus simple...
Mais enfin je crois qu'entre ce que j'en imagine et la réalité, il y a un gros fossé...
Plus simple, peut-être: il y avait moins de choix. Mais plus heureux, plus facile, je ne suis pas sûre.
Ca doit certainement dépendre des endroits mais ce que j'en connais:
-mariage catholique/protestant déjà, c'était pas possible
-contraception inexistante
-place de la femme euh
, le droit de vote, c'est 1945, le droit d'ouvrir un compte sans l'avis du mari, c'est quand déjà? Les années 70? (je retiens mal les chiffres), celles qui se faisaient battre par leur mari, c'était encore plus fréquent qu'aujourd'hui... et etc, bref, elles n'étaient pas grand chose
-quant au jugement des autres et bien de ce que j'en ai entendu, il ne faisait pas bon sortir du lot mais alors pas du tout, il y avait moins de différences qu'aujourd'hui et la moindre différence était sévèrement réprimée
ma grand-mère était une "bâtarde", elle en a souffert toute sa vie et ses enfants aussi, mon grand père était un enfant de l'assistance et idem pour lui
c'était une sorte de tâche indélébile, un poids que l'enfant traînait toute sa vie bien qu'il n'y soit pour rien (et que dire du poids sur sa mère, la fautive... Le père biologique disparaissait, lui, dans la nature et ni vu , ni connu)
-mes parents viennent des deux côtés de familles paysannes et bien, les jugements, il n'y a que ça
(sachant aussi que ceux de la ville d'à côté ne sont déjà "pas d'ici"=ne connaissent pas grand chose à la vie, pour être polie) et je retrouve ça parce que je vis dans une région rurale, je parlais encore hier avec d'autres du poids du quand dira-t-on, ici, qui empêche certaines actions de se faire
Enfin, bref, je pourrais encore développer longuement...
Il est sûr que lorsqu'on rentrait dans tous les critères: appartenir à la religion dominante, avoir l'état civil satisfaisant, bref répondre aux critères du milieu auquel on appartenait, c'était plus facile... Mais pour les autres (quand même pas si rares), c'était autre chose.
Et le jour où il y avait le moindre faux pas (qui arrive à tous un jour où l'autre)... Jugement.
Sûrement que ceux qui rentrent facilement dans un moule s'en sortaient mieux (c'est toujours le cas, d'ailleurs). Mais pour ceux qui aiment réfléchir et avoir des idées par eux-mêmes, c'était autre chose...
Alors avoir la nostalgie d' "avant", c'est un peu la tendance depuis bien longtemps mais entre les rêveries parce qu'on trouve que la vie aujourd'hui ne nous satisfait pas et la réalité, je crois que le fossé est immense.
Les jugements, il y en a toujours eu mais il est vrai que l'éventail de possibilités était beaucoup plus réduit. Il y avait ce qui était bien (=conforme à la ce qui se faisait) et mal. Et les figures "d'autorité", les parents, le curé et l'instit était à peu près d'accord sur ce qui était bien ou mal. Maintenant, les parents pensent une chose, l'instit une autre.
Avnt, il semble qu'il y avait moins de points de vue différents sur tout, on faisait "comme ça" et c'est tout (y compris concernant le médical: cela allait dans le même sens à peu près alors que maintenant on peut trouver une chose et son contraire absolu).
Ca ne veut pas dire que c'était "juste" ou "bon". Il y avait moins de possibilités. Parce que moins de liberté.