Merci pour tous vos avis. J'essaye d'en tenir compte mais pas facile ! (j'ai plein de résistances)
Karine, j'arrive pas é réduire à une liste comme tu fais, ça me stress trop d'être succinte ( j'ai plein de résistances
)
1+1, J'ai enlevé à peu près tout ce qui est maitrisable par nous deux. J'ai aussi viré les références à l'OMS
J'ai remanié un peu l'intro aussi pour que ça donne une impression moins belliqueuse de maman qui se la pète et se braque.
PROJET DE NAISSANCE
ENTRE : M et Mme M.
ET : Mrs, Mmes les sages femmes, médecins, puéricultrices, de l'hôpital de A.
Date théorique de l’accouchement : 25 février 2012
Notre premier enfant est né à l'hôpital. J'y ai fait l'objet de gestes que j'ai ressentis comme une grande violence (touchés vaginaux très fréquents, épisiotomie sans prévenir, expression abdominale en l'absence d'hémorragie, aspiration d'office des voies respiratoires du bébé...), ce qui nous a poussés avec mon mari à une réflexion sur les diverses procédures d’accouchement. Ne nous reconnaissant pas dans des protocoles qui nous ont semblé rigides et déshumanisés, nous avons fait le choix d'accueillir notre deuxième petit garçon dans notre maison, accompagnés par une sage-femme libérale. Nous gardons un excellent souvenir de cette naissance.
Ensuite se sont annoncées nos petites jumelles, dont la grossesse s'est rapidement révélée pathologique (RCIU sévère et harmonieux sur J2). Nous avons pris la pleine mesure de ce que signifie la médicalisation nécessaire, et leur naissance s'est déroulée dans un cadre plutôt froid (césarienne en urgence à 34SA+5 pour cause de prééclampsie sévère et souffrance foetale de J2) avec rupture prolongée des liens père/mère/enfants qui nous a laissé un goût amer.
L'antécédent d'utérus cicatriciel nous empêche d'envisager sereinement un nouvel accouchement à domicile pour ce cinquième et dernier bébé. Cependant, le fait d'accoucher de nouveau en structure est plus subi que choisi et représente au vu de notre expérience et de notre ressenti une source d'angoisse. Voilà pourquoi nous vous prions de tenir compte de l'état d'esprit dans lequel nous arrivons, afin de nous aider à établir une relation de confiance.
Nous voulons être responsables de cet événement et le vivre pleinement le plus naturellement possible.
Nous reconnaissons que des circonstances adviennent ou les connaissances de l'équipe médicale puissent être vitales. Avant toute intervention, nous voulons être informés de façon détaillée des raisons et effets possibles ainsi que des risques que présentent les thérapies proposées, afin de nous laisser choisir ce qui nous conviendrait le mieux.
Avant d’entamer ensemble l’aventure de l’accouchement, nous vous présentons notre projet point par point et nous vous remercions par avance de nous accompagner. Nous espérons que vous l’accepterez.
Au premier stade du travail (dilatation)
- je souhaite un minimum de touchés vaginaux par un minimum de personnes,
- Afin de préserver l'intimité de ce moment particulier, je n’accepte aucun stagiaire, et désire que la porte de la salle de travail ne soit pas ouverte intempestivement mais délicatement après avoir toqué.
- je désire bénéficier de toute ma mobilité.
- je ne désire aucune perfusion (ocytocique, glucose…), ni même de voie d’accès, et ne souhaite pas avoir recours à l’analgésie péridurale
- dans la mesure où ma grossesse et mon accouchement sont physiologiques, je ne veux pas de monitoring continu. Je préfère une surveillance du rythme cardiaque de bébé par intermittence et qui ne m’immobilisera pas,
- je ne souhaite aucune accélération de mon accouchement, la poche des eaux ne sera percée artificiellement qu'à mon éventuelle demande,
Au deuxième stade du travail (poussée)
- je refuse la sonde urinaire (au premier stade j’aurai probablement été uriner, sinon tant pis), sauf à ma demande
- je pousserai suivant mon instinct et sans blocage de respiration,
- je refuse la pression sur mon utérus pour expulser bébé,
- je désire accoucher dans la position de mon choix : debout, assise, accroupie etc...
- le personnel médical sera limité à la sage femme dans la mesure où la naissance se déroule sans problèmes,
- je refuse catégoriquement l’épisiotomie et ce même en cas de déchirure probable ; pour cela je m’appuie sur les études de l’OMS et mon expérience personnelle.
- Lors de la phase d’expulsion, s’il y a progrès et que le bébé et moi sommes en bonne santé, je ne souhaite pas qu’on intervienne (instruments ou injection d’ocytocine), même si la durée semble plus importante que la norme.
- Je souhaite une lumière tamisée au moment de la sortie du bébé.
Au troisième stade du travail (décollement et expulsion du placenta)
- je désire que cette phase soit la plus naturelle possible sauf en cas d’hémorragie (pas d’expression abdominale, de tension sur le cordon, d’ocytocique), même si la délivrance tarde. Je préfère l’attente et les méthodes douces (telle que mettre bébé au sein pour provoquer des contractions),
- le cordon sera clampé uniquement quand il aura fini de battre, ou après qu'il ait été trait,
- je refuse l’exploration de la cavité utérine systématique. Je la refuse également si c’est une partie des membranes qui manque (et non une partie du placenta).
L’accueil du nouveau né
Dans la mesure où notre bébé va bien :
- je désire le garder sur moi autant que je le souhaite,
- je refuse qu’on l’aspire, sauf en cas d’absolue nécessité.
- je refuse les gouttes dans les yeux et tout acte médical non vital,
- Je ne veux qu’aucune substance (médicaments, vaccin, alimentation, vitamines, eau sucrée...) ne soit administrée à mon bébé, autre que mon lait maternel, ce point est particulièrement important à mes yeux.
- je refuse qu’il sorte de la pièce même accompagné de son papa,
- la pesée sera faite quelques temps (heures) après, un moment où j’accepterai de m’en « séparer un peu », de même que pour la température puisque de toute façon il sera collé à mon corps et réchauffé par celui-ci,
- la taille sera mesurée quelques jours après la naissance (évitant ainsi de l’étirer),
- le bain ne sera pas donné le jour de la naissance ou alors par moi même/ le père quelques heures après,
- Le processus de rencontre devra être respecté et l’intimité de ce moment prise en compte.
Dans l’hypothèse où le déroulement de l’accouchement (césarienne) ne me permet pas de garder bébé, le papa le fera. Cependant, dès ma demande, mon bébé devra m’être emmené. Si l’état de mon enfant nécessite des soins, le papa l’accompagnera en permanence dans cette épreuve, ainsi que moi même, selon mon état.
La césarienne
Si la césarienne est réellement nécessaire (condition vitale), je désire :
- que mon mari soit présent,
- être consciente grâce à une anesthésie locale (exemple rachianesthésie),
- ne pas avoir les mains attachées afin de pouvoir attraper mon bébé si celui-ci va bien,
- que le champ opératoire soit baissé, vers la fin, pour accueillir bébé dans des conditions similaires à la voie basse citée plus haut.
- Je ne veux pas que l’on soit séparés si son état de santé est bon.
- Dans le cas particulier de la rupture utérine, étant donné que je refuse l'analgésie péridurale, j'accepte le risque de subir de façon urgente une anesthésie générale. Cependant, vu la grande urgence de la situation, si l'anesthésiste n'est pas immédiatement disponible à ce moment là, je souhaite que la césarienne soit pratiquée dans les plus brefs délais, y compris si cela signifie l'absence d'anesthésie. La priorité absolue doit être de sauver la vie du bébé.
En cas de problème de santé chez le bébé après sa naissance
Je veux que la proximité mère enfant soit maintenue au maximum, ou du moins que la présence du papa soit maintenue en permanence auprès du bébé
L’allaitement
Aucune substance ne sera administrée à mon bébé, le lait maternel sera sa seule nourriture.
- Je souhaite pouvoir tirer mon lait et lui donner ou en cas d’impossibilité directe qu’il lui soit administré par le papa ou le personnel soignant, par un mode autre que le biberon (risque de confusion sein-tétine), à la tasse ou à la cuillère par exemple.
Le départ
Je souhaite dans la mesure où l’accouchement s’est bien passé :
- quitter la maternité quelques heures après l’accouchement, le jour même.
- être suivis, mon bébé et moi même, par ma sage femme libérale Mme A. à notre domicile,
- que vous me fournissiez les documents à signer pour cela dès que je vous les demande (décharge).
- Si une hospitalisation en service de maternité est nécessaire, je souhaite que le père, les frères et soeurs puissent nous rendre visite sans restriction d’horaire et que le père puisse rester même de nuit,
Enfin, dans la mesure du possible, nos souhaits quand à la naissance doivent être respectés. Nous souhaitons avoir accès à des informations claires en cas de survenue de difficultés, et que chaque décision soit prise en concertation avec mon mari et moi-même.
Nous rappelons que selon l’article L 1111-4 du code de la santé publique :
« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ».
En rapport avec cet article de loi, nous demandons, même en cas d'urgence, à avoir un minimum d’explications et à rester des interlocuteurs.
Toutefois, il reste évident qu’en cas de réel danger vital pour le bébé et/ou pour la mère, la santé prime et l’équipe médicale fera son possible pour le/la/les sauver.
Nous espérons cependant que la naissance en ce cas ultime de danger, pourra garder une part d’humanité, de respect, de considération et dans la mesure du possible, de non séparation.