Love&imagine
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« le: 19 Novembre 2011 à 14:02:54 » |
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Après 15 mois de bons et loyaux services, l'AJR en produits laitiers passera désormais par les traditionnels yaourts, fromages et autres bibs donnés à température ambiante, mais plus directement par moi...
Pourtant j'étais de celles qui disaient "je n'allaiterai pas". Avant ma grossesse, j'avais une addiction : mon boulot. J'étais accro, de façon démesurée, je bannissais toute activité annexe chronophage. Je manquais déjà de temps dans mon travail, où en trouverais-je pour mettre un enfant au sein 8 fois par jour ?? Une fois le test réussi haut la main avec la mention +, j'avais déjà calculé les dates de début et surtout fin de mon congé maternité pour pouvoir retravailler au plus vite ! J'avais calculé de nouveaux horaires de travail afin d’être raccord avec la crèche. Je me rendrais compte bien assez vite que j'omettais des données importantes dans mon équation mathématique. Réveillon de Noël : je bois ou fais semblant de boire du champagne. Réveillon de la St. Sylvestre : je bois ou fais semblant de boire encore du champagne (on habite en Champagne).
Ce matin de Janvier, j'ai les yeux plein de larmes quand je quitte_ seule_ le cabinet gynécologique. Je ne m’étais pas préparée à ça : on m'a confirmé que j’étais franchement nulle en maths... Le soir de ce même jour de Janvier, je dis à mon mari de s'asseoir lorsqu'il rentre du travail, ou plutôt allonge-toi sur le canapé tu seras mieux. Plus rien ne sera comme avant.
Future-ex workalcoholic, j’angoisse à l'idée de toutes ces journées « off » à venir. Et puis ma grossesse avance. Et puis ma grossesse se passe superbement bien. Et puis ma grossesse me détraque hormonalement, cérébralement. Je discute avec mes amies qui sont déjà maman. Insidieusement, une idée se met à effleurer mon esprit : pourquoi n'envisagerais-je pas hypothétiquement peut-être l'espace d'un instant la probable possibilité d'essayer d’allaiter? Je me torturais l'esprit pour tenter de trouver la réponse à ma question, je ne cessais de me demander "est-ce que c' est possible ..." Je me mets à lire tous un tas d'études sur les bienfaits de l’allaitement ( et que ça t’apporte les anti-corps nécessaires, et que ça te stimule le système immunitaire , et que ça te favorise la relation mère-enfant et que blablabla ) . 50% des naissances gémellaires sont prématurées. Cela devient une évidence : il FAUT que j'essaye.
Quelques semaines de grossesse et une césarienne plus tard, mon désir viscéral de réussir mon allaitement est méchamment amoindri . Je suis physiquement très affaiblie, et les premières mises au sein sont tardives. Pour stimuler la production laitière , je dois me traire, et en plus de façon régulière. Génial quand ma chambre est toujours pleine de gens ... Veuillez excuser, Mesdames, Messieurs, ma pudibonderie. Au vu de mon état, l'équipe médicale est plus que douteuse quant à mes capacités à réussir cet allaitement.
J10 : cela fait 24h que mes enfants sont nourris au sein J11 : cela fait 48h que mes enfants sont nourris au sein; et aujourd'hui nous rentrons chez nous. J12 à J180 : cela fait 6 mois que mes enfants sont nourris EXCLUSIVEMENT au sein !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! ( ces points d'exclamation sont la traduction d' une fierté indescriptible... ) Nous démarrons tranquillement la diversification . Les loulous ont 7 mois quand je reprends le travail . Je maintiens les tétées du matin et du soir sans me poser de questions. Et puis leur première bougie arrive, déjà ... La tétée du soir ne dure plus que quelques minutes à peine, je décide d'essayer de la supprimer . Cela ne les perturbe en rien. 2 mois plus tard, même scénario avec la tétée du matin...
Je ne me suis jamais vraiment demandé quand j'arrêterais. Même si j'avais à coeur les 6 mois d'exclusif préconisés par l'OMS, je ne me suis jamais dit " il faut que j’allaite x mois", je voulais simplement leur donner le meilleur de moi, je leur devrais toujours. Paradoxalement, je ne dirais pas aujourd'hui que je suis devenue une fervente partisane de l'allaitement. On n'est pas meilleure/mauvaise mère qu'on allaite au sein ou au biberon. Ce choix reste très personnel, même s'il a été pour moi comme une révélation. Tout ce dont je suis sûre, c'est qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis...
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