Boulinette, je ne sais pas mentir à un employeur. La question des enfants sera forcément posé (elle l'est toujours!) et je dois bien préparer ma réponse. Mais en aucun cas, je ne mentirai.

Je ne m'encroûte pas spécialement, je suis assez active (en même temps, je ne vois pas comment ne pas l'être avec une famille à gérer) et je vois des gens mais pas assez à mon goût. Les personnes que je côtoie depuis que nous sommes en All, ce sont des mères de familles (rencontrées à l'école) et la plupart en repris une activité pro ces derniers temps. Donc je ne les vois plus si souvent.

Il y a 2 ans et demi, quitter mon poste était une évidence. J'avais tellement de choses perso à régler après la naissance des filles. J'ai mis tellement de temps à me remettre de tout ça et je ne suis même pas sûre d'y être arrivée définitivement car il m'arrive de pleurer encore quand je raconte leur histoire.

Maintenant que je me suis bien occupée d'elles, qu'elles se sentent bien au jardin d'enfant, qu'elles ne me collent plus comme avant, qu'on dort enfin d'une traite la nuit (depuis décembre seulement), que la propreté arrive (A est propre, V met encore une couche la nuit), quand je vois tout le chemin parcouru, je me dis que c'était nécessaire cette coupure. Mais c'est impossible d'expliquer ça à un employeur potentiel! Qu'est-ce qu'il comprendrait??? J'avais besoin de ce temps, comme mes filles en avaient besoin aussi.

Mes fils c'est encore autre chose. C'était pas rien de s'occuper de leur intégration ici, et encore moins de leurs orientations dans ce système scolaire bien compliqué. C'est rajouté à ça une prise de conscience que Micromouth avait un problème et j'ai pu correctement m'en occuper cette année, en prenant plus de temps pour lui, en trouvant un bon cabinet psy, en lui faisant faire une thérapie (qui est en cours), en me documentant énormément sur son trouble (enfant TDA/H) et en revoyant en grande partie notre alimentation car ça joue beaucoup.

La rétrospective de tout ça ne se voit malheureusement pas sur un CV, pourtant c'est un énorme boulot. Sans compter, qu'il a fallu que j'apprenne la langue d'ici. Et comme je n'ai pas de parton pour me faire mon bilan, je me le fais toute seule (enfin mon mari aussi, il est assez adorable pour se rendre compte de tout ce que je fais et des résultats que ça apporte). Et mon bilan est plutôt très positif!

Maintenant que je n'ai plus à régler tous les 'gros' problèmes, je suis comme en manque de défis à relever. Et travailler avec 5 enfants et dans un pays étranger en serait un énorme sans compter de toute la logistique qui devra être revu. N'est-ce pas trop énorme justement pour être relevé? 
Mais nous avons une jeune fille au pair et on compte bien en reprendre une pour septembre quand celle-ci s'en ira.

En fait, j'ai peur de me planter comme je me suis plantée quand j'ai repris le boulot au 7 mois des filles. C'était pas la bonne solution à l'époque. Je m'en suis rendue compte devant le mur infranchissable qui se dressait de plus en plus haut devant moi jusqu'à ce que je ne vois même plus le ciel pour respirer... J'ai peur de retomber là-dedans.