Lors d'une réduction mammaire, certains canaux lactifères ont pu être endommagés/coupés, ce qui peut rendre l'allaitement plus délicat, à des degrés divers, mais ce n'est pas systématique. Certaines mamans allaiteront tout à fait normalement, d'autre auront plus de mal, c'est "au cas par cas". Le seul moyen de savoir, ben c'est d'essayer.
Il y a un feuillet de la leche league à ce sujet :
http://www.lllfrance.org/Circonstances-particulieres/Chirurgie-mammaire.html?q=réduction+mammaire
Chirurgie de réduction mammaire
Il existe deux principaux types de chirurgie de réduction. Le déplacement du mamelon libre : le mamelon est découpé, le sein est réduit, puis le mamelon est replacé dans sa nouvelle position. Dans la transposition simple, le mamelon n'est pas détaché du tissu mammaire. La réduction du sein se fait à partir de tissu non glandulaire, puis le mamelon est repositionné. Enlever du tissu mammaire à la périphérie du sein semble être la meilleure option. Moins la quantité de tissu enlevée est importante, meilleures sont les chances de pouvoir allaiter. Elles augmentent aussi avec le temps écoulé depuis l'opération, et avec le nombre de grossesses survenues après l'opération. La lactation est théoriquement impossible quand le mamelon a été détaché du sein pour être repositionné. Cependant, il existe des cas documentés de femmes ayant pu allaiter après ce type de chirurgie, ce qui pose des questions sur la capacité de régénération des canaux mammaires.
Le taux de réussite de l'allaitement est significativement plus bas après chirurgie de réduction. L'estimation du taux de réussite de l'allaitement après réduction varie de 0 % à 70 % en fonction du type de chirurgie. Dans l’ensemble, on peut dire que presque toutes les femmes arriveront à avoir du lait ; la principale question est de savoir combien de lait elles pourront sécréter.
Enlever une grande quantité de sein peut affecter la lactation de diverses façons. La quantité de tissu glandulaire restante peut être insuffisante à assurer une sécrétion lactée suffisante. Les vaisseaux sanguins lésés peuvent ne plus assurer une vascularisation suffisante des alvéoles sécrétoires. Des lésions des nerfs interféreront avec le réflexe d'éjection et avec la sécrétion des hormones de la lactation. Le sein est innervé par une branche du quatrième nerf intercostal, qui chemine en profondeur dans le quadrant inféro externe du sein, et devient plus superficiel au niveau de l'aréole. La section des canaux lactifères empêchera l'écoulement du lait s'il n'y a pas de recanalisation. Cependant, l'information de la femme en période prénatale sur l'allaitement (mise au sein correcte, physiologie de la lactation, conduite pratique de l'allaitement), avec un soutien adéquat en post partum, pourra grandement influer sur la réussite de l'allaitement. La situation pourra aussi évoluer avec le temps : une femme pourra ne pas avoir assez de lait pour son premier enfant et en avoir de plus en plus avec les enfants suivants. Il faut cependant veiller à ce que la femme soit réaliste dans ses attentes quant à l'allaitement de son enfant ; elle doit savoir qu'il lui faut envisager la perspective de donner des compléments. Avoir des attentes réalistes l'aidera à mieux apprécier la relation d'allaitement.
Les résultats montraient que chez des femmes dont la chirurgie avait préservé dans toute la mesure du possible l'intégrité de la glande mammaire et de sa liaison avec le mamelon, l'allaitement était généralement possible, bien que des compléments soient souvent nécessaires. Dans les autres cas, il est peu probable que la mère puisse allaiter exclusivement. Elle pourra toutefois avoir une relation d’allaitement très gratifiante, soit en utilisant un DAL (Dispositif d’Aide à la Lactation) pour donner les compléments pendant que le bébé est au sein, soit en mettant son enfant au sein pour le réconforter, le calmer, l’endormir… même si elle a peu de lait (un bébé peut passer des heures à téter une sucette qui ne donne pas de lait). Les mères qui ont eu une chirurgie de réduction mammaire doivent être suivies étroitement dans la mesure où leurs enfants courent un risque plus élevé de prise de poids insuffisante. Toutefois, avec une chirurgie conservatrice et lorsque les mesures nécessaires sont mises en œuvre, bon nombre de ces femmes pourront allaiter presque exclusivement ; elles auront cependant besoin d’un suivi de longue durée, et leur enfant devra recevoir des quantités variables de suppléments. La prise de produits galactogènes pourra être essayée.
Bon courage !