J'ai 27 ans et je suis devenue Maman.
Deux merveilles, deux tétardes
ont illuminées ma vie ce 05 avril 2010 peu après 20h.
Mon chéri à déjà une puce d'une précédente union, nous vivons ensemble depuis presque 3 ans et nous avons alors décidé d'avoir un enfant... Notre rêve débute le 18 novembre 2010 lorsque ma prise de sang montre que je suis enceinte de 5 semaines. Un rêve qui tourne au cauchemar lorsque le 08 février je suis hospitalisée d'urgence à cause de douleurs pelvienne... le 09 février à 4h du matin mon notre étoile nous quitte... un accouchement... tout d'un accouchement, les contractions, la dilatation, la gygy qui me dit de pousser... pas de cri, pas de pleurs, pas de BB sur le ventre, pas de fin heureuse. Notre étoile n'a pas de nom. La gygy n'a pas voulu me montrer le BB ni me dire le sexe. Je sors de l'hôpital contre avis médical (oui j'étais du coté maternité et entendre les monitos et les pleurs de BB non merci), et je retourne dans le service de soins dans lequel j'étais en stage et où, 2 semaines plus tard je passe mon DE d'infirmière.
Notre gygy nous dit d'attendre que l'utérus revienne en place pour tenter à nouveau de faire un enfant... l'on attend et dès que l'on a le feu vert on s'y met!
Re test de grossesse : positif. Prise de sang : beta HCG bas... prise de sang tous les 2 jours car rien à l'écho et l'on veut vérifier que le dosage augmente correctement... Ça monte très difficilement... RDV gygy prit pour le 09 juillet et là, la décision est prise. Hospitalisation car GEU. Je suis seule. J'appelle mon chéri. Il s'effondre en larme. Je monte dans la chambre pour avoir une injection de Méthotrexate. Médicament utilisé pour les chimiothérapies il détruit autant les mauvaises que les bonnes cellules utérines. L’infirmière qui vient me faire l’intra musculaire est celle qui s’était occupé de moi en février. Elle se confond en excuse pour mon parcourt… Ça me fait mal au cœur d’inspirer autant de pitié. Mon chéri arrive. Il a les yeux rouge et s’excuse lui aussi de me faire subir tout ça et me promet que à partir de maintenant je vais être heureuse… Résultat de prise de sang pour vérifier l’état de mon foie OK, intra musculaire faite, perte de sang OK. Je sors quelques heures plus tard.
Encore un rêve de détruit. On décide alors de ne plus avoir de projet pendant au moins un an. On décide de travailler dur pour s’offrir un beau voyage.
C’est l’été 2010, je m’épanouie dans mon travail. Je suis infirmière depuis quelques mois maintenant dans un service de médecine pneumo annonce de cancer. Je travail de jour dans mon service et de nuit en maison de retraite. Je suis toujours suivi à l’hôpital pour deux kystes, 1 utérin et l’autre ovarien. Ils sont apparus suite à l’injection.
Courant Août, je ne me sens pas bien. Maux de ventre, je n’arrive pas à éternuer sans me tenir le ventre, je n’arrive pas à me moucher sans avoir mal au ventre… Je suis insupportable avec mon chéri, trop d’épreuve en peu de temps. Le 18 août, une dispute éclate parce que je lui dis que je suis trop mal et décide d’aller consulter. Il en a marre de courir les hôpitaux mais me dit qu’il va venir avec moi aux urgences. Je ne demande pas l’aumône ! Alors j’en profite qu’il s’occupe de préparer sa fille pour l’amener chez ses parents pour partir de mon côté toute seule à l’hôpital.
Là je suis seule, j’attends que la gygy de garde me prenne. Elle m’ausculte après avoir écouté mon parcourt plutôt chaotique. Elle me fait une écho pelvienne :
- Effectivement les kystes ont augmenté de volume, presque 5cm chacun
- Ben voilà pourquoi j’ai mal
- Il y a autre chose…
- ??
- Il y a deux invités !
- Non.
- Si, regardez on voit les deux cœurs battre !
- Non j’ai eu la piqure je ne peux pas attendre de BB
- Bon écoutez, c’est ça de faire l’amour sans contraception !
- Ben oui… alors on peut les revoir ?
Ca y est. C’est reparti pour un tour. Notre étoile nous ayant quitté suite à un problème infectieux elle me fait tous les écouvillons des prélèvements vaginaux qui reviendront positif au Mycoplasme (traité et éradiqué). Je sors de la consultation et je tel à mon chéri.
- Je sors de la consulte
- Ça va ?
- Oui ça va…
- Rentre faut qu’on discute me dit-il, on ne se supporte plus ces derniers temps faut trouver une solution
- Je suis enceinte
- C’est une blague !
- C’est des jumeaux…
- Attends je m’assois… c’est pour ça que tu es insupportable (comme au début de chaque grossesse d’ailleurs…) Je suis à la maison je t’attends.
Les mois passent… mutation début septembre pour me rapprocher de la maison, les allers retours travail-maison pendant 45min sont déconseillés, arrêt de travail fin octobre, alitement strict depuis lors jusqu’au 09 mars.
Des mois de peurs, d’appréhension, de baleinisation. Heureusement que le fofo était là. Mon chéri pas toujours compréhensif. Et oui devoir s’occuper du ménage, des courses, du repas, de sa fille quand elle est là, de moi et tout ça sans câlin câlin… Trop dur la vie !
Les tétardes (surnom dû à leurs formes a la deuxième écho) vont bien. Aucun retard, aucune malformation, col toujours long, fermé et postérieur. Chaque écho est un moment magique, je pleure en tenant la main de mon chéri tout du long…
Fin de l’été, automne, hiver… tout passe. Le seuil de viabilité à Noël OK, le seuil de grande prématurité en février OK, je seuil de prématurité en mars OK. Et on arrive enfin au Printemps ! Objectif 37SA atteint ! On n’y croyait pas ! Objectif 02 avril atteint ! Waouhhhh !!! Maintenant reste plus que à sortir !!
RDV le 02 avril avec la gygy, col ouvert à 4 mais très postérieur. Aller, salut ! On retourne de là où l’on vient. De la maison. J’enchaine tout. Courses seule, ménage à fond, sortie des poubelles, rangement de la voiture, repassage, vitres…RDV le 05 avril pour contrôle monito. Je contracte alors régulièrement mais sans aucune douleur. Col toujours dilaté a 4 mais sans plus. Vers 9h30 la gygy de garde décide de me garder pour un déclenchement (38SA pour une gémellaire c'est bon faut pas abuser disent les SF). Je suis installée en salle de travail et je commence alors à contracter d'un coup spontanément vers 11h mais ce n'est pas vraiment efficace sur mon col. Vers 13h je commence à perdre les eaux mais le col ne bouge pas plus. A 14h ils me mettent la perf pour accélérer le mouvement, je souffre depuis 11h en essayant de pas trop le montrer à mon chéri. 15h oufffff la péri, et là que du bonheur.
L'équipe est géniale, les SF, aux. puer, gygy, anesth tout le monde est au top il y a même du personnel du bloc qui est monté me voir pour se présenter et me féliciter (oui la gygy de garde pratique l'accouchement des gémellaires au bloc).
20h heure de la relève, la SF fait un touché et là, dilatation complète (il était temps...). La gygy arrive, m'ausculte et me demande de pousser pour voir comment je me débrouille... Là j'entends :
- Il y a quelqu'un qui fait un trouble du rythme!
- C'est J1!
Le monito montre un tracé inversé sur 3 courbes! Départ au bloc en catastrophe pour césarienne...
La gygy qui s'occupe de moi est celle qui m'a accouché pour mon étoile de février... et là je me vois repartir dans le même scénar. ...Je me mets alors à pleurer et à dire à la gygy faite moi la césar il ne fait pas prendre de risque...
Arrivé au bloc le monito est revenu à la normale. On tente alors un accouchement par VB... Mon chéri est alors derrière une petite fenêtre mais exceptionnellement il entre dans le bloc et arrive juste au moment où Maëva vient au monde en 2 poussées!! Elle cri, pleure, on me l'a pose sur le torse là! Mais qu'es ce qu'elle est chevelu!! Mais belle!!! De bonnes joues, un visage tout rond et c'est moi qui ait fait ça?!?! Je suis heureuse!!
La SF mobilise J2 qui est toujours en siège. Elle descend trop doucement... La SF me demande de pousser mais je ne sens rien, ce n’est pas comme la première. La SF monte sur mon ventre et commence a appuyer dessus la gygy attrape les jambe et l’a sort. On me l'a pose aussi sur le torse, mais là problème. Mon chéri me dit :
- Mais elle ne pleure pas, elle ne respire pas. Elle est grise.
Je demande ce qu'il se passe. On me l'enlève sans rien dire, je demande a mon chéri de l'accompagner pour me dire ce qu'il en est. Personne ne parle... Je me sens seule. Je suis allongé sur ce brancard, je suis tellement fatigué que je tremble tout ce que je peux mais personne ne fait cas. Personne ne me parle. L'anesth qui m'avait apporté une photo de Maëva n'est pas là, elle ne m'apporta même pas de photo de Shaïna...
Au bout de plusieurs minutes mon chéri revient en pleur et me dit :
- Ne t'inquiète pas ça va aller, mais on attend le SAMU Shaïna n'a pas respiré à la naissance...
Je pleure alors et demande à l'a voir, je demande des explications. Le pédiatre vient me voir et me dit :
- Elle avait le cordon autour du cou à la naissance. Le cœur n'a par contre jamais cessé de battre mais il a fallu que je relance la respiration. Là ça va mais par précaution on attend le SAMU et on l'amène dans une mater de niveau 2.
Je pleure tout ce que je peux...
On me remonte en salle d'accouchement pour une surveillance parce que j'ai perdu énormément de sang et j'entends des pleurs, on me dit que c'est Shaïna, le pédiatre me l'a mène. Petite mère est en couveuse avec des fils... il me l'a pose en peau à peau avec Maëva et là je suis aux anges jusqu'à ce que le SAMU arrive.
2 monsieur bien gentil... mais je leurs ait quand même dit :
- Je reconnaitrai vos têtes alors attention avec ma fille sur la route!
J'ai donc commencé à être maman avec Maëva. Tout se passait très bien. Mise au sein. Nuits. Notre transfert a pu se faire dans l'hôpital ou Shaïna se trouvait. Les débuts ont été difficile parce que je ne me sentais pas mère de ce petit bout qui semblait si fragile dans son lit chauffant. Elle avait pris l'habitude d'être seule et avait même refusé mon sein AU DEPART. Le lendemain du transfert, Shaïna nous a rejoints en chambre. Trop de changement pour Maëva qui depuis refuse le sein et est nourrit au bib avec mon lait.
Les nuits ne sont pas difficiles. Maëva se réveille quand elle veut manger et Shaïna a pris l'habitude d'être seule. J'ai alors beaucoup de mal a me rapprocher d'elle... le fait de l'allaiter m'a alors aidé. Cette échange nous a été bénéfique a toutes les deux, le peau a peau fait au quotidien y est pour beaucoup aussi.
Bref, mon séjour à la mater m'a permis de me rapprocher de mes filles. J'ai refusé toutes les visites. Pas prête physiquement à recevoir (anémie, œdème vulvaire, sonde urinaire, perfusion car mise sous antibiotique, épisio TRES longue et énormément de mal à me déplacer, mes abdos en ont pris un rude coup aussi... j'avais l'impression que en marchant je perdais mes organes !) Alors oui je ne voulais voir personne et mon portable était en stand-by.
Aujourd’hui les nuits sont moins évidente. Mes tétardes m’en font voir de toutes les couleurs et je craque même a des moments. Maëva est un Pit Bull quand elle a faim elle secoue la tête comme un chien qui secoue un chiffon et Shaïna ressemble à Mowgli avec toutes ces grimaces.
Maman heureuse, comblée. Je respire le bonheur d’avoir deux beautés, deux perles qui sont le mélange parfait du papa et de la maman.
Nées le 05 avril 2011 :
- Maëva, Shaïly 2kg700 pour 46cm
- Shaïna, Maelys 2kg450 pour 48 cm
Le récit est long mais c’est deux ans d’une vie. Deux ans de galère, d’angoisse qui se termine par un pur bonheur… Mes filles, mon chéri, je vous aime plus que tout…