Bonjour Cathy et Willy,
Je ne viens pas souvent sur le forum dernièrement ; mais en lisant votre chagrin, je ne pouvais « essayer » de vous apporter mon soutien. Je suis terriblement désolée de ce qui vous est arrivé.
Nos amours Tom et Paul nous sont devenus anges
le 03 août 2010 (6 mois et demi de grossesse). Cela fut, comme pour tous les paranges, une terrible épreuve. Comme beaucoup vous le diront, le temps apaisera votre douleur. Je n’y croyais pas du tout au début, mais alors pas du tout. Comment continuer à vivre avec ce poids, ce poignard planté dans le cœur ? Ce tas de questions qui hantent vos jours et vos nuits ? Cette injustice de la vie ? Mais, on finit par se rendre compte qu’effectivement, le temps et les mots pansent cette blessure.
Pour « imager » ce que l’on ressent : pour nous, c’est comme une grande plaie ouverte qui petit à petit se referme ; une cicatrice au cœur que vous seuls ressentez (l’entourage en a conscience mais ne peut ressentir la douleur et fini par l’oublier). Mais cette plaie ne sera jamais totalement guérie, cette cicatrice se ré-ouvre par moment, elle fait mal. Et comme toute cicatrice, elle fait partie de vous. On vit avec, on apprend à reprendre pieds (ce n’est pas évident je vous l’accorde).
Cela fait presque 5 mois que nous pleurons l’absence de nos deux amours et la douleur est différente. Elle est toujours présente, ainsi que les multiples questions et cette colère envers toute cette injustice. Mais, comme je vous le disais ; on fait tout pour voir la vie autrement (cela nous a changé de toute façon) et on essaie de penser à nos deux garçons avec plus de sérénité. Attention, je ne vous dis pas que tout ceci est facile ou que l’on y arrive. Non, on passe encore par des moments plus difficiles que d’autres (surtout en cette fin d’année), on pleure encore, on voudrait tellement que ceci ne soit qu’un mauvais cauchemar !
C’est un long chemin de deuil qui est douloureux ; mais nous osons volontiers espérer (et c’est ce qui nous fait avancer) des jours meilleurs…à une vie bien plus sereine, bien plus belle…à cet espoir de donner des frères et sœurs à Tom et Paul (ils sont nos premiers enfants).
Sachez vous donner le temps de panser votre douleur, de ne rien faire, de « prendre l’air », de vivre des moments rien que tous les deux (il nous a fallu plus de 2 mois seuls à la maison, a nous recentrer sur nous, notre couple), de vous dire ce que vous avez sur le cœur quand vous en ressentez le besoin même si ça fait mal, de vous aimez tout simplement car c’est votre amour qui vous fera tenir, cet amour qui aussi vous permettra d’espérer des jours meilleurs ensemble, de donner des frères et sœurs à vos deux petits anges.
Au début, nous aussi il nous a fallu nous séparer de beaucoup de choses (tout était prêt ou presque à la maison) ; cela fait partie du deuil. Cela nous a quand même fait mal de voir partir certaines choses (comme la poussette double par exemple) ; mais c’était nécessaire même si cela voulait dire faire une croix sur cette grossesse gémellaire (spontanée pour moi). Les démarches administratives ont été difficiles aussi ; mais nous sommes tombés sur des gens très compréhensifs (caf, sécu, mairie…).
J’ai été bien longue ; mais j’espère que j’aurais pu vous apporter au travers de mon témoignage un peu de soutien. Je n’ai pas « la parole sainte » et chacun vit cette épreuve à sa façon, à son rythme, comme il peut. Et puis pour moi, cela ne fait que 5 mois, c’est encore récent.
Sachez juste, que cela fait du bien d’en parler avec des personnes qui ont vécu ce que vous vivez, (comme sur ce forum) ou bien avec des personnes qui sauront tout simplement écouter votre douleur. Personnellement, les jours où nos sommes restés à l’hôpital, nous avons beaucoup parlé avec une psychologue, les sages femmes, les médecins…une équipe médicales très à l’écoute et vraiment remarquable. Une fois rentré à la maison, nous ne voulions être que tous les deux et garder notre chagrin. Petit à petit, nous avons chacun trouvé un(e) ami(e) à qui se confier, parler de nos enfants
Dans tous les cas, je vous souhaite sincèrement des jours meilleurs, plein de joie et de bonheur, plein d’amour, que cette plaie au cœur se referme pour ne devenir qu’une cicatrice. Une cicatrice certes ; mais moins douloureuse.
Une grande pensées pour vous et vos deux petits anges.