Exact, Cogitoz est assez ciblé ado. Je ne connais pas leur modalité de prise en charge pour les plus petits.

Et tu as bien raison 

Je m'incruste... Je viens de lire quelques pages de votre discussion et je rejoins bien des intervenantes pour souligner que l'école maternelle n'est pas faite pour que les enfants apprennent à lire, ils ont beaucoup de choses bien plus importantes, moins palpables, peut être, à y apprendre, par le jeu et la découverte de bien des choses nouvelles.

Mais ce que j'aimerais surtout te dire, c'est que tu ne parles peut être pas de ça devant ta fille, mais elle sent ou sentira certainement un décalage (le mot est faible...) entre toi et l'école. Tant que tu ne feras pas confiance au corps enseignant, tu risques de compromettre le bien être de ta fille à l'école. Une anecdote : j'étais enseignante en CE1/CE2 l'an dernier. Certains parents, en gros 5 (ça fait beaucoup sur une classe de 23 !), pensaient que leurs enfants étaient "précoces", "surdoués", "en avance", "plus doués" que les autres... et m'ont pourri le début de l'année scolaire. Heureusement, les autres parents m'ont soutenue. En tout cas, parmi ces 5, il y avait la maman du petit Marcel, qui considérait qu'il fallait qu'il suive en CE2 pour certaines matières. Or cet élève, selon nous (j'étais à mi-temps sur la classe), n'était pas surdoué mais sur-stimulé : grande culture générale, besoin de toujours être le premier, de tout savoir etc. Pas plus doué qu'un autre en maths ou en français, et même parfois moins. Comme il avait intégré qu'il "savait", puisque lui était en avance par rapport aux autres (selon ses parents), il croyait avoir toujours raison et toujours les bonnes réponses. Faux, en général. Mais les autres avaient aussi intégré ça ; Marcel savait, Marcel donnait les bonnes réponses, on pouvait reprendre ses réponses les yeux fermés. Absurde ! Cet enfant avait un sentiment de grande supériorité par rapport aux autres et une grande influence sur eux. Dans le cahier de liaison, la maman remettait en cause notre façon de l'évaluer, nous donnait presque des conseils pédagogiques. Un jour, ma collègue et moi avons été convoquées (!!!) à une réunion en présence de la directrice, du psy sco, du conseiller pédagogique et des parents. Les parents  espéraient faire du forcing. Au final, nous (représentant de l'EN) avons réussi à leur faire entendre que ce n'était pas pour le bien de leur enfant d'essayer à tout prix de le faire avancer plus vite que les autres, il avait besoin de temps, lui aussi, pour acquérir certaines choses qu'il ne maîtrisait pas.

A la suite de cette réunion, la maman nous a laissé tranquilles, faire notre boulot. L'enfant est devenu au fil du temps un peu moins arrogant, et son travail s'en est trouvé amélioré. Elle s'est tenue à l'écart, respectant sa position de mère d'élève. Elle nous a donné des coussins pour notre coin bibliothèque, nous a prêté des outils pour notre jardin d'école, a apporté des pâtisseries pour des fêtes d'école... un investissement dans l'école qui s'est soldé par une bien meilleure relation entre tous.

Et je finirai par prendre un dernier exemple, le mien, puisque mon fils est en PS cette année. 13 élèves à l'école du village. Je suis un peu coincée du fait de ma grossesse, et pourtant je suis super investie dans l'école : préparation du matériel de vote pour les élections au conseil d'école, commande de catalogues pour une action de vente de bulbes pour enrichir la coopérative scolaire, récupération de tous les bouchons de la maison à la demande de la maîtresse... et hier, je suis même allée conter une histoire aux élèves. Je les ai vus 15 minutes avant l'histoire et 15 minutes après, dans leur élément, et j'ai pu apprécier la façon de fonctionner de la maîtresse et de l'ATSEM. Entrer dans l'école, c'est possible, si on propose des choses intéressantes, si on se montre ouvert et constructif. Et vu de l'intérieur, on comprend bien des choses... y-compris sur ses propres enfants !

+ 1, merci joseth pour ton intervention (j'ai lu ce post mais je ne suis jamais intervenue) 
Pour ma part je ne suis pas enseignante juste une "maman" de 4 garçons dont 2 scolarisés et comme joseth je m'investis comme je peux dans l'école de mes p'tits loups (parents d'élèves pour la 4ème année, préparation des élections des parents d'élèves, gâteaux, sorties scolaires (lorsque j'étais en congé maternité)...etc...etc...et ce même en travaillant bon ok là je ne reprends qu'à mi-temps  et je me fais un devoir de ne jamais dénigrer ni l'école ni l'instit de mes enfants mais de valoriser cette belle institution  et je laisse l'instituteur faire son travail tout simplement.

Ben il y a quand même des trucs qui m'énervent encore....
Marcel, j'en sais rien, je ne connais pas. C'est pour la suite que je suis 

Les "précoces", "surdoués", "en avance", "plus doués" que les autres ne sont pas toujours plus doué qu'un autre en maths ou en français. Ils le sont même parfois moins. Parce qu'ils ne sont pas toujours bien dans leurs baskets, parce qu'ils s'inhibent, parce que le corps enseignant ne leur fait pas confiance (entre autre, il n'est pas le seul "responsable" de leur mal être) "votre fils n'est pas le 1er de la classe, on ne peut pas proposer un saut de classe".

Rares, très rares sont les enseignants qui arrivent à suspecter une précocité chez un de leurs élèves. Et même CR sous le nez, ils le réfutent.
Allez donc lire la galère de Claire G et ses filles, allez donc lire quelle mère affreuse elle a dû être en s'affrontant avec l'école de ses filles.

Quand le chiffre tombe, je ne vois pas comment un CR peut en rajouter. Je ne rejette pas pour autant le clientélisme, je le conçois très bien.
J'aimerais juste que vous vous mettiez un jour dans la peau d'une maman qui a un enfant mal dans sa peau. Elle frappe à toutes les portes. Elle brave les moulins à vent. Je conçois aussi que les dés sont pipés quand on est impliqué affectivement dans la situation.

Mon fils a été très mal dans sa peau, très mal à l'école, très associable et des très je peux en citer encore qq uns    Nous ne l'avons jamais poussé à la maison, nous avons toujours essayé, du mieux que nous pouvions de répondre à ses nombreuses questions (dont beaucoup de culture générale  d'Histoire) et pourtant...  Il y a des clichés qu'il faudrait un peu laisser tomber.

L'article de Psycho, si tu le retrouves, j'aimerais bien y jeter un oeil. Jusqu'à présent, j'ai toujours lu le contraire. Ca me titille cette histoire.

Exactement ! Tout à fait d'accord avec toi.

Ce post m'a interpellée et fait réagir, en fait, parce que je le vis en ce moment "dans ma chair".  Quand je demande des nouvelles de ses enfants à mon frère, c'est toujours le même genre de réponse : "M. (10 mois) marche et D.  (3 ans) compte jusqu'à 20". Ca m'horripile. Je préférerais savoir ce qui le passionne, ce qu'il a découvert comme histoire, ce qu'il aime faire.... mais non, toujours du chiffre. A 18 mois il était soi-disant sur le point d'être propre  .... (comparaison perpétuelle avec les miens... )

Pour cette rentrée, mon frère, pour des raisons pratiques et organisationnelles, a fait rentrer son aîné en MS directement, sans passer par la case PS, ni la case crèche. "D. compte jusqu'à 20, parle comme un livre, il connaît l'alphabet et il sait écrire son prénom. On a bossé l'entrée en MS". Mais quelle horreur ! Quand j'ai sorti le mot "émotivité" pour lui expliquer mes réticences, il a fallu que je lui explique en détail ce que je voulais dire, il ne s'était pas posé la question. Mais l'école, ce n'est pas apprendre à lire et à compter, en maternelle !  Préparer l'apprentissage de la lecture, oui, ça fait partie des points du programme, mais pourquoi occulter tout le reste ?! Ah oui, que fait ce monsieur dans la vie, au fait ? Euh... instit ! Mais sur une autre planète que moi... au moins un autre continent... ce qui explique que je ne sais pas grand chose d'autre de ses enfants que ce qu'ils savent faire  . Mais quelle bonne image ils ont d'eux-mêmes et quelle bonne image ils offrent au regard des autres !

J'ai un regard assez différent. A 2 ans, mon aînée reconnaissait toutes ses lettres et ses chiffres. A 3 ans, dans ses dessins on repérait parfois des lettres, c'était les seules choses identifiables. Mais elle avait toujours besoin de couches, on lui donnait la main pour monter et descendre les escaliers, et on ne parle même pas de grimper sur des jeux dans des parcs, quelle drôle d'idée... C'était assez déroutant ce décalage. A l'époque, les médecins ne m'avaient pas dit que ce n'était pas normal. Dans le parcours de ma fille, on a vu il y a peu une pédo-psy. Quand je lui ai raconté ça, qu'elle dessinait des lettres très longtemps avant de dessiner des bonhommes, elle a trouvé ça inquiétant...
Alors perso, ça reste intéressant de savoir ce qu'un petit sait faire et ne pas faire, et quand l'ordre semble franchement bizarre... ben en fait, y'a des fois où faudrait dès lors s'en inquiéter