N'hésite pas à t'adresser à une puéricultrice de PMI pour ce genre de question
Concernant les biberons : Florentin boit le plus souvent 4 biberons de 180 ml, tandis que Guilhem prend encore régulièrement 6 biberons, entre 90 et 150 ml, exceptionnellement 180 ml. Florentin fait régulièrement ses nuits, Guilhem a exceptionnellement fait une nuit de presque 14 h avant hier, mais la plupart du temps se réveille la nuit pour un bib.
Sans quoi : attention à la diversification alimentaire trop précoce (il y a 3 ans, on considérait bien de diversifier entre 4 et 6 mois, maintenant c'est pas avant 6 mois sauf cas particulier ; le bébé trouve tout ce dont il a besoin dans le lait !).
"toutes les études récentes le montrent, non seulement une diversification alimentaire précoce est inutile, mais elle peut aussi être nuisible.
Inutile?
Les partisans de la diversification précoce avancent généralement deux arguments en sa faveur : la formation du goût et la croissance harmonieuse de l?enfant.
Pour le premier point, on sait que contrairement aux bébés nourris au biberon pour lesquels c?est tous les jours « plat unique », les bébés allaités bénéficient dès le début d?une diversité de goûts, puisque le lait change de goût selon ce qu?a mangé la mère dans les heures précédentes (1). Pour eux, la formation du goût est donc bien assurée !
Sur le second point, les experts internationaux sont maintenant à peu près tous d?accord pour dire que le lait maternel couvre sans problème les besoins nutritionnels du bébé pendant les six premiers mois.
On sait qu?en mai 2001, l?Assemblée Mondiale de la Santé a adopté une résolution poussant les Etats membres à « privilégier l?allaitement maternel exclusif pendant 6 mois, qui doit être considéré comme une recommandation de santé publique mondiale ». L?OMS a repris cette recommandation dans sa Stratégie mondiale pour l?alimentation du nourrisson et du jeune enfant (2003, ww.who.int/nut/documents/gs_infant_feeding_text_frePdf). Elle s?appuyait pour cela sur l?avis d?un groupe d?experts qui avait procédé à un examen systématique (plus de 3000 références) de la littérature scientifique sur le sujet : études comparant l?allaitement exclusif pendant 4 à 6 mois, contre 6 mois, en termes de croissance, bilan en fer, morbidité, pathologies allergiques, développement moteur, perte de poids de la mère après l?accouchement et durée d?aménorrhée.
? et nuisible
Introduire trop tôt les solides consiste à remplacer un aliment complet ? le lait maternel ? par quelque chose de qualité inférieure, plus coûteux en argent et en temps de préparation, pouvant être contaminé (notamment dans le Tiers-Monde, avec les problèmes d?eau non potable) et induire des infections microbiennes et des diarrhées, et que le système digestif de l?enfant n?est pas prêt à assimiler.
Comme le disait l?UNICEF en 1999, « sauf cas très rares, non seulement le bébé n?a besoin d?aucun autre liquide ou aliment avant 6 mois, mais de plus ces compléments peuvent être nuisibles, en augmentant l?exposition aux germes pathogènes, en favorisant la survenue d?allergies, et en abaissant la quantité de lait maternel consommé par l?enfant ».
L?ANAES ne dit pas autre chose quand elle écrit dans ses recommandations (2003) : « L?introduction de compléments entre 4 et 6 mois en plus de la poursuite de l?allaitement conduit à un excès de risque significatif de gastro-entérite et doit donc être déconseillée. »
Un programme de promotion de l?allaitement exclusif pendant les six premiers mois en Inde (2) a ainsi permis une réduction significative du nombre de diarrhées, sans aucune incidence négative sur la croissance des enfants.
Les effets ne concernent pas que les gastro-entérites : une étude faite sur 2277 enfants âgés de 6 à 24 mois (3) a montré que le risque de pneumonie est cinq fois moindre et le risque d?otite moitié moindre avec un allaitement exclusif de six mois comparé à un allaitement exclusif de quatre mois.
Et ils sont aussi à long terme : une étude faite en Irlande (4) a montré que
les enfants qui commençaient à recevoir des solides avant 3 mois ½ avaient un risque plus élevé de pathologies cardiaques et de diabète à l?adolescence.
Les allergologues quant à eux s?accordent tous pour déconseiller une diversification alimentaire précoce, car plus l?on introduit tôt un aliment, plus le risque d?intolérance, voire d?allergie vraie est grand. Comme le disait le Pr Dutau (CHU de Toulouse) dans un article de Que Choisir en 1999, « il n?existe aucun argument médical pour donner autre chose que du lait maternel ou en poudre avant l?âge de six mois ». Et ils conseillent d?attendre l?âge de 1 an pour certains aliments : oeufs, poisson, arachide, jus de fruits, fruits exotiques, arômes et additifs divers, farines contenant du gluten...
Un certain nombre de stomatologues et d?orthodontistes les rejoignent en dénonçant « la nocivité de l?administration passive d?aliments mixés, moulinés, réduits en bouillie et imposés à la cuillère » (Dr AR Chancholle, Toulouse) qui est la règle quand on veut introduire les solides avant que l?enfant n?y soit prêt (5).
Ajoutons que pour la mère, retarder l?introduction des solides, c?est généralement repousser la reprise du cycle menstruel (6), ce qui a un intérêt certain pour sa santé (moins de pertes de sang et donc de fer, diminution du risque de cancer du sein et des ovaires...). Allaiter exclusivement pendant six mois semble également favoriser la perte de poids. "
http://www.lllfrance.org/allaitement-information/aa/62-introduction-solides.htm