Je suis "tombé" par hasard sur ce fil et grande a été ma curiosité...
J'aime ces poèmes si profonds, en les lisant j'ai vraiment eut l'impression d'entendre un enfant me les déclamer...
Et puis j'aime cet état d'esprit qui t'anime, ne pas avoir de regret, continuer son chemin malgré la douleur et savoir apprécier la plus infime petite chose, source de bonheur, comme un grand trésor.
Ravie de t'avoir lu, très bonne continuation.
 

ne sois pas désolée, je n'aime pas étaler ma vie en public surtout ce passage qui a été particulièrement difficile et pénible. Parce que 29 semaines, c'est 6 mois et demi et quand tout est pret à la maison, le retour est encore plus dur.
ma force je te l'envoie, comme morgan et Damien me l'ont envoyé en leur temps. et comme tu dis si justement, il y a encore ta fille, ta toute petite fille qui va ressentir le vide tout au long de sa vie. alors la plus belle chose que tu puisse lui offrir c'est de l'aimer pour ses freres.
tu sais, j'ai souvent été choquée par les réflexions des gens autour de moi. à l'époque j'avais deja une petite fille Ines, adorable et tres attachante. tout le monde se demandait pourquoi je ne me morfondais pas sur mon sort. et je te passe les reflexions du style "tu n'as meme pas pleuré à l'enterrement de vos enfants."... je t'en passe et les meilleurs encore!
mais si tu as l'espoir qu'ils sont la haut chez les anges, tu as tout, parce que de la haut, tu sais qu'ils veillent sur toi. et cette force dont on me parle tant, c'est tout simplement cet espoir.
J'ai pu les baptiser avant de les voir mourir. je Sais qu'ils sont chez les anges. et çà c'est mon plus doux réconfort.
Alors je te souhaite vraiment, du fond de mon coeur de Mamange, de savoir rester malgré tout une Maman, remplie d'amour et de tendresse pour ta fillote qui n'a plus que toi. si tu as besoin de parler, de vider le trop plein d'émotions n'hésite pas. je te filerai meme mon no de tel si tu en as besoin. mais surtout fais ton deuil maintenant, de cette grossesse       inespérée pour te consacrer pleinement à l'enfant qui vit en toi maintenant et qui éponge tes sentiments non dits. tu as le droit d'etre en colère contre elle qui reste, tu as le droit de crier à l'injustice, tu as le droit d'exprimer ta colère et ta frustration. beaucoup de gens autour de toi n comprendront pas, mais il y en a quelques uns qui comprendront toutes les phases par les quelles tu vas passer et c'est  vers ces personnes que tu doit te vider. les autrs, laisse les pisser dans le violon.... elles ne changeront pas le cours de ta vie.
accorde toi une semaine, un mois pour pleurer les absents, puis au terme de ce temps, remets toi dans la partie vivante de toi, celle qui va te demander beaucoup d'efforts mais qui te récompensera au centuple.
j'espere que j'ai été a peu pres claire dans ma maniere de parler, je suis toujours tres &mue face à la disparition d'en enfant, meme à un terme précoce.
gros bisous et bonne soirée

 

Ecoutes moi Maman

Ce n'est pas parce que je suis né avec des ailes
qu'ensemble nous n'avons rien vécu
Dis moi, te souviens tu
De ce jour où tu as découvert mon existence
Tu étais si contente
et moi aussi de découvrire que le destin m'avait choisi une si belle maman

Te souviens tu de la première fois que tu m'as vu
tu étais si contente de voir que je respirais si bien
et moi de voir que tu m'attendais avec impatience

Te souviens tu de mes premiers coups de pieds
tu étais si contente de me sentir
et moi si content d'entendre le son de ta douce voix

Te souviens tu du jour où tu m'as parlé si longtemps
tu étais si réconforté d'avoir quelqu'un qui t'écoute
et moi si réconforté d'avoir quelqu'un pour me parler

Te souviens tu du jour où je suis mort
tu étais si triste pour moi car tu disais que tu n'avais même pas pu passer
une journée avec moi
Mais maman, nous avons passés quelques mois ensembles

Et aujourd'hui encore je suis là
plus près de toi que tu le penses
je suis là quand tu es contente
je suis là quand tu as de la peine
je suis là quand ma soeur fait des betises
et jamais je ne t'abandonnerai
après tout, Mère et Fils pour toujours
je ne demande qu'à ne pas être oublié
et je te fais confiance pour cette tâche

Ce texte t'a été envoyé
et prends le comme un signe de ma présence
Je t'aime maman

Tib,
je voulais juste te dire que tes mots sont très touchants, chacun de tes poèmes m'émeut au point de pleurer. Nous avons perdu une petite fille in utero, je l'ai porté 4 semaines en moi sans vie et c'est étrange mais j'avais envie de la garder pour toujours, au moins elle était avec nous.  Notre deuxième poupée avait un mois, nous avons eu la chance de voir son si doux visage, de voir ses yeux plongés dans les nôtres, de sentir sa peau contre la nôtre. Jusqu'au bout nous l'avons porté, câliné, accompagné... j'espère qu'elle a ressenti tout l'amour que l'on a pour elle. Comme tu le dis, nos filles sont là tout près de nous, au plus profond de nous. Lors des obsèques de Mahea, notre puce d'un mois, j'ai demandé qu'une chose aux personnes présentes, ne l'oubliez pas, ne les oubliez pas.
Merci pour tes mots, ils sont beaux et si vrais.

Je ne viens pas souvent, c'est vrai...
Je n'arrive pas à trouver la force de lire tes poèmes jusqu'au bout.

Encore trop mal, trop de colère contre la vie.
Mais j'admire ta façon de le vivre, toujours dans l'amour...

Grosses pensées pour toi et aussi pour eux.

Ces bons moments on les garde en nous, au plus profond de nous. Je n'oublierai jamais la chaleur de sa peau, son regard, sa façon de téter mon petit doigt ...
Quand on a su que notre puce allait bientôt nous quitter, on a vu une dame qui nous a dit profitez de votre puce tant qu'elle est là. On l'a regardé bizarrement avec mon mari, comment profitez de votre enfant alors que vous savez qu'il va mourir? On est rentrés à la maison, on a beaucoup pleuré, on a beaucoup parlé et on s 'est dit elle a raison, il faut profiter de tous les moments, et c'est ce que nous avons fait. Nous l'avons gardé dans nos bras des après midi entiers jusqu'au soir, nous l'avons câlinée, embrassée, nous lui avons beaucoup parlée... nous avons profité de tous les moments, j'ai voulu tout faire et ne perdre aucun moment avec elle, la voir partir dans mes bras, l'habiller après et la garder contre moi encore et encore. Nous l'avons accompagnée jusqu'au bout et il est vrai que ça allège ma peine, je sais qu'elle n'a pas souffert et qu'elle était bien avec nous, je sais aussi qu'elle ne sera jamais malheureuse. Nos filles ont 30 semaines de grossesse et Mahea en un mois de vie nous ont apporté plus que certaines personnes dans toute une vie. Elle nous ont appris beaucoup de choses et surtout qu'il faut profiter de tous les moindres petits instants dont on ne se rend pas toujours compte quand tout va bien... Il y a quelque temps je pensais : et si seulement tu n'étais pas tombée enceinte on ne serait pas aussi malheureux... Et aujourd'hui je ne le pense plus, je suis contente d'avoir senti mes filles, je suis contente d'avoir connu Mahea même si ce ne fut que pendant un mois, je me dis qu'on a eu la chance de la connaître, et que ce petit bout de femme nous a changé en profondeur. Je lui dis merci quand je pense à elle, merci de t'être accrochée et de nous avoir permis de te voir, de te porter, de te serrer dans nos bras...
Je suis de nature très positive et j'essaie toujours de voir un petit rayon de soleil même quand le ciel est très gris, ça me permet d'avancer. Je pense que tu me comprends.
Merci