depuis le 4eme jour de vie de mes triplés, depuis ce jour ou nous avons appris que notre alex n'avait plus que quelques jours de vie, je viens sur cette partie du forum, lisant les debut de vos récits, de vos témoignages, de vos commentaires, sans vraiment oser poster. mais ca devient de plus en plus lourd, trop douloureux, c'est en train de me bouffer, de bouffer ma vie, de bouffer la vie de ma famille et il faut que j'en parle

Mes bébés sont nés le 25 février 2010 a 28 semaines de grossesse. 4 jours apres le docteur vient me voir dans la chambre d'Alex pour me donner un coup de poignard en plein coeur: "nous avons fait une échographie cérébrale a vtre enfant, les résultats ne sont pas bons, il a eu des saignements, il va faire un arret cardiaque dans les jours a venir et nous ne le réanimerons pas car cela ne servirait a rien". A ce moment la je ne comprends pas, un brouillard envahit mes yeux, mes oreilles se mettent a bourdonner douloureusement, et le docteur finit en m'annoncant "Je suis désolée". Je comprends alors que mon bébé va mourir, qu'il ne me reste plus que quelques jours a vivre avec lui.

Le lendemain je viens lui faire un bisous, l'infirmiere m'explique qu'il a fait un gros malaise cardiaque, que ce n'est plus une question de jours mais une questions d'heures. J'ai pris mon bébé dans les bras, et il m'a offert le plus merveilleux des cadeaux qu'il pouvait me donner, pendant une heure il est resté dans mes bras a me regarder, a communiquer avec moi par ses yeux, il m'a donné la possibilité de lui montrer tout l'amour que j'avais pour lui, de lui dire tout ce que je voulais, et ce dans une grande complicité entre lui et moi, un moment que je n'oublierais jamais. il est mort quelques heures plus tard et ma vie s'est subitement arretée.

ca va bientot faire 1 mois, il memanque tellement, et j'ai encore ce besoin de lui dire a quel point je l'aime, de le lui montrer. Ces dernieres semaines ont été tres douloureuses, je en tiens que par mes trois autres enfants, mon ainée de 19 mois et ses deux freres jumeaux. Et il y a quelques jours j'ai réalisé subitement qu'il ne reviendrait pas, que je ne le reverrai plus, un constat douloureux qui m'a arraché le coeur. et je vais de plus en plus mal. je suis toute la semaine a l'hopital avec mes bébés, je rentre le week end pour profiter de ma fille et mon mari, mais je 'ny arrive meme pas; je pense tout le temps a lui, tout me ramene a lui, je ne supporte pas qu'il ne soit pas la. encore hier je me suis effondrée avec son urne dans les bras, a demander a ce qu'on me prenne a sa place. Je voudrais pouvoir avancer, pour mes enfants, pour mon mari, mais je ne sais pas comment j'y arriverai sans lui.
j'ai un trou enorme dans ma poitrine, chaque seconde qui passe est un nouveau coup de poignard, je ne demande pas a ce que cette douleur s'arrete, je merite de souffrir pour ce que je lui ai fait, mais mes enfants et mon mari ne le meritent pas eux, je voudrais pouvoir avancer pour eux, pour les aider a affronter tout ca, pour leur permettre d'apprendre a vivre sans la presence de notre ange, je ne sais pas comment faire. je suis ompletement dévastée de l'intérieur, completement perdue

 
je suis de tout coeur avec toi
je te souhaites beaucoup de courage
de tendres pensées a Alex
et n'hésite pas a venir vider ton sac,que se soit ta colére tristesse et tout tes sentiments
 

Bonjour Angélique.
J'avais lu ton histoire sur ton autre fil.
Encore une fois, je t'adresse tout mon soutien, même si c'est bien peu de chose.
Je pense que tu as besoin d'une aide psychologique pour t'aider à avancer et continuer à te battre pour tes trois autres enfants (et surtout tes deux petits bouts encore en néonath'). N'hésite pas à te faire aider angélique, quoi de plus normal pour une mère endeuillée de ne pas parvenir à franchir seul ce cap du deuil....Ne reste pas comme ça surtout, dans ton message, on sent un très grand mal être (et encore une fois, c'est bien normal), mais comme tu dis, tes autres enfants ont besoin de toi, trouve la motivation nécessaire auprès d'eux pour franchir la porte d'un professionnel...(j'éspère que mes paroles ne te choquent pas trop, mais je trouve ton message un peu alarmant...).
Je pense bien à toi et j'adresse à tes deux loulous énormément d'ondes positives et plein de douces pensées à ton ange....
 

merci pour vos messages

oui j'avoue je suis mal, je me sens perdue, comme si un ouragan etait passé dans mon ame et avait tout devasté. je ne vois pas d'avenir sans mon bébé, il me manque tellement, et je suis tellement en colere, je ne comprends pas, je ne trouve meme pas les mots pour dire toute cette tristesse et cette colere que j'ai en moi, et tout ca par ma faute, c'est contre moi que je suis en colere, je voudrais tellement que mon bébé revienne, mais il ne reviendra pas, et moi je veux etre avec lui

c'est vrai que la culpabilité fait partie du processus et nous sommes là pour te dire que non Angélique, ce n'est pas de ta faute. Nous te le dirons aussi souvent que nécessaire!!! mais effectivement, sers toi de ce fil pour déverser tout ce qui te fait mal! Je crois en effet que vivre avec un enfant décédé est bien plus difficile que de vivre avec 12 enfants vivants et en pleine santé, et je rejoins Chrysalide quand elle te dit que ton petit Alex fait partie de toi et que tu dois le transformer en or, c'est très joli comme image.
J'envoie de douces pensées à vos anges les filles et encore plein de courage à toi et tes petits bouts
 

Tendres pensées pour ton petit ange
Je sais combien on peut se sentir coupable parfois, mais il ne faut pas ma belle, tu as donné à ton petit garçon tout l'amour que tu avais en toi et il l'a perçu c'est sur !!
Mes anges n'ont vécus que qques minutes, mais je suis persuadée que lorsque je les ai sérrés contre moi , ils ont ressenti toute la chaleur et l'affection que j'ai voulu leur donner.
Courage ...

la douleur est toujours aussi forte, je pleure mon bébé chaque jour, il me manque terriblement.

mais grace a maguiard et a une autre amie qui a perdu son bébé il y a quelques mois je me suis rendue compte que dans mon malheur j'ai une chance incroyable: en effet j'ai un mari qui m'aime et qui me soutient autant que je le soutiens, une fille qui est en pleine forme et qui me donne chaque jour de l'amour, et mes deux bébés qui se battent pour vivre, qui se battent pour rester avec nous et qui meritent de vivre. je sais que je ne merite pas tout ca, et si un jour ils me disent qu'ils n'ont plus besoin de moi je partirai, mais je les aime de tout mon coeur, je les aime autant que j'aime alex et je dois le leur montrer, je dois les aider a avancer sans notre bébé. rien que d'ecrire ces mots je pleure, des que je parle de lui je pleure. je n'ai pas encore vu la psy, pas le courage, pas la force de parler avec une inconnue, mais j'ai fait un gros pas en avant en parlant a mon mari, du moins en commencant a en parler.
je lui ai dit des choses tres profondes, des choses que je ressens au fond de moi, qui n'ont pas du etre faciles a entendre pour lui, mais il sait ce que j'ai en moi, je sais ce qu'il a en lui, et ainsi nous allons pouvoir nous aider et avancer. j'ai deja gaché la vie de mon ange, mes bébés ont un debut de vie difficile a cause de moi, je ne veux pas que ma famille continue a souffrir, je veux leur appirter le meilleur tant qu'ils le voudront. c'est plus facile a dire qu'a faire, je ne sais pas encore comment m'y prendre, et j'ai toujours ce trou béant dans mon coeur qui me rappelle a quel point la vie va maintenant etre difficile, qui me rappelle que je n'ai que 21 as et que je ne pourrai plus jamais etre totalement comblée, mes j'ai mon mari et mes 3 autres enfants qui me rappellent que malgré tout je connaitrais beaucoup de moments heureux, beaucoup de joie et que je recevrais beaucoup d'amour egalement...alors j'essaye de garder ca en tete pour trouver la solution d'avancer

je me decide a me munir de ma plume (euh non de mon clavier) pour venir parler un peu

ces derniers temps sont tres difficiles, toutes les peurs de ces derniers mois pendant la grossesse, pendant l'hospitalisation et surtout le deces de mon fils me reviennent en pleine face a un tel point que je me suis rendue compte que je le faisais passer avant mes trois autres enfants, et avant mon mari. Tout ca a créé des tensions, mais apres beaucoup de discussions nous sommes prets a redémarrer tous les deux, ensemble, plus unis que jamais.
J'ai commencé a voir un psy, pour l'instant je lui ai juste raconté mon histoire, elle m'a posé des questions. Elle pense que j'ai un long chemin a parcourir, que j'ai beaucoup de choses enfouie qu'il faut faire emerger, et apparemment beaucoup de choses qui remontent a l'adolescence. Ce qui est ressorti également c'est que c'est ma culpabilité qui m'empeche de faire le deuil, comme si je m'interdisais de vivre sans lui. bref cette premiere séance m'a montré que les choses sont plus compliquées que ce que je pensais car je n'arrive pas a expliquer mon comportement, je n'arrive pas a expliquer pourquoi la mort de mon fils passe avant la vie de mes enfants...
en mai nous allons baptiser les enfants et nous marier religieusement, je vais donc voir le pretre demain et je vais lui demander si c'est possible d'avoir également un suivi plus spirituel. Mon mari est persuadé qu'aujourd'hui notre fils est dans un autre monde, etq u'apres notre mort nous le rejoindrons, et que meme si il n'est plus la physiquement ils nous accompagnent toujours d'une autre facon. Moi je suis beaucoup plus terre a terre, pour moi c'est sur il reste notre amour pour lui et nos souvenirs, mais concretement il ne reste de lui que des cendres, et je voudrais essayer de comprendre le point de vue de mon mari, et pourquoi pas tenter d'avoir le meme...
sinon j'essaye de sortir de mon état léthargique, je redécouvre tout doucement le plaisir d'etre maman, le bonheur de jouer avec ses enfants, l'importance de les voir vivre. c'est encore fragile mais je me rends a nouveau compte que j'ai enormement de chance...

j'ai encore un long travail devant moi, mais maintenant j'ai envie de faire ce travail, je veux avancer, je veux apprendre a vivre sans mon fils, je veux que sa perte passe apres tout le reste, alors qu'il y a quelques jours ma douleur etait la seule chose qui existait en moi